Mathieu Dubé : la saison de la conquête de l’ultra-trail

Mathieu Dubé – Photo : Vincent Champagne

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Venu de la route et du triathlon, Mathieu Dubé est arrivé dans l’ultra sans que personne ne l’attende, et il s’est immédiatement mis à faire des podiums. Cet enseignant en éducation physique de 42 ans a pris la tête de la Chute du diable, du Québec Méga Trail, du TNFEC Californie, ainsi que la troisième marche du 65 km de l’Ultra-Trail Harricana (UTHC). Portrait d’un coureur qui veut manger encore plus de kilomètres en 2019.

Avant l’UTHC, l’ex vice-champion canadien de triathlon et de duathlon de Terrebonne n’avait jamais couru une telle distance. Mais des plus courtes, oui, puisqu’il cumule plus de 200 courses en carrière.

Le 65 km d’Harricana était son cinquième ultra après la Chute du Diable en 2016, la The North Face Endurance Challenge Californie la même année et celle du Massachusetts en 2017, ainsi que le Québec Méga Trail en 2018. Il a participé aux épreuves de 50 km de ces événements et a raflé la première place chaque fois, à l’exception de San Francisco, où il a pris une honorable septième position, considérant le niveau des participants. 

Pour son premier 65 km, Mathieu est passé tout près d’arracher la deuxième place, et il aurait réussi, s’il n’avait pas commis un petit écart de parcours vers la fin.  « J’ai couru côte à côte avec Elliot Cardin pendant les deux tiers du trajet. Après, il m’a distancé, je courais tout seul et j’ai raté un virage », explique-t-il. Il a ainsi terminé 7 minutes derrière Rémi Leroux, sans avoir vu ce dernier le dépasser. 

Concilier la famille et le sport

Après la naissance de ses trois filles en 2005 et en 2006, Mathieu a décidé de délaisser les compétitions internationales de triathlon pour se concentrer sur la course et ainsi consacrer plus de temps à sa famille. 

Ce sport s’accorde mieux à son nouveau rythme de vie, puisqu’il lui demande moins de préparation et de déplacements vers des installations sportives pour pratiquer le vélo et la natation. 

« Je sors simplement de chez moi, et je suis parti. Pas besoin de faire de la place à mon horaire, je vais courir quand j’ai le temps », dit-il. 

Malgré ses responsabilités familiales, malgré le fait que ses jumelles soient « dyspraxiques », c’est-à-dire qu’elles souffrent d’un trouble neurologique qui affecte les capacités motrices, il parvient tout de même à performer lors de ses compétitions. 

C’est d’ailleurs après une impressionnante performance au Marathon de Philadelphie, avec un temps de 2 h 27, qu’il décide de se lancer dans la course de sentier. En effet, avec ce dernier temps, il a atteint tout ce qu’il voulait accomplir sur route et a décidé de s’attaquer à de nouveaux défis. « Je voulais faire en bas de 2 h 30, j’ai réussi et j’ai compris que j’avais réalisé ce que je voulais atteindre sur route. J’avais envie de faire des courses où le temps est moins important et de moins regarder ma montre. » 

Ainsi, il s’attaque à l’ultra-trail en se faisant remarquer. Pour expliquer ses performances, il mentionne qu’il a un bon bagage en course sur route, alors les sections rapides des parcours lui permettent souvent de prendre de l’avance sur ses concurrents. 

Augmenter la distance

Mathieu Dubé - Photo : courtoisie
Mathieu Dubé – Photo : courtoisie

Mathieu s’attaque à des distances de plus en plus longues et des parcours de plus en plus difficiles chaque année. 

En 2019, il voudrait augmenter sa distance doucement pour réussir à atteindre les courses de 100 km et plus avant la fin de l’année. 

« Je pense que plus je vais augmenter la distance, plus ce sera bénéfique pour moi. Avec l’âge, je performe moins sur des courtes distances, mais j’ai de l’endurance et je gère bien mon effort. » 

Ses prochains défis

Mathieu Dubé n’a pas encore de calendrier précis pour l’année qui commence. Il compte néanmoins continuer sa conquête des ultras avec au moins deux courses au printemps, une pendant l’été et deux à l’automne. 

Il veut choisir des parcours qu’il n’a jamais faits auparavant. Peut-être un ou deux événements à l’extérieur du pays. « Faire des courses, c’est pour moi la chance de voyager et de découvrir de nouvelles places », dit-il. D’ailleurs, il aimerait beaucoup avoir un jour la chance de participer à la Western State Endurance Run, s’il est pigé à la loterie.

Mais les distances et les destinations ne sont pas ce qui compte le plus. Avoir du plaisir à courir et dépasser ses limites, voilà ce qui importe vraiment pour Mathieu. « Le jour où je n’aurai plus de plaisir, je vais arrêter de courir et me trouver autre chose », dit-il.

Il réserve sans doute d’autres belles performances de course en sentier en 2019. Il faudra être à l’affût de ses prochains défis.