Nicolas Fréret, rédacteur en chef
La Québécoise Martine Marois a passé la ligne d’arrivée du mythique Tor des Géants (330 km, 22 000 m D+) ce vendredi après-midi 17 septembre à Courmayeur, en Italie, après une très longue course de 122 heures et 34 minutes, avec près de 7 h 30 d’avance sur son objectif, qui était de terminer en dessous de la barre des 130 heures.
L’ambassadrice du Défi Everest a décroché une belle 14e place au classement féminin, remporté par l’Espagnole Silvia Trigueros en 89 h 57, l’Italienne Melissa Paganelli et la Britannique Nicky Spinks. La Française Claire Bannwarth, qui enchaîne les ultras, a pour sa part pris la 4e place après 104 h et 51 min d’efforts.
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Objectif atteint!
C’était la troisième participation de Martine Marois au Tor des Géants, une course extrêmement exigeante qui se court presque toujours au-dessus de 2500 m et qui requiert de l’expérience pour en venir à bout.
En 2018, elle avait découvert cette épreuve brutale qui sillonne la Vallée d’Aoste. Elle avait abandonné au 192e km, parce qu’elle était affamée et déshydratée, avait-elle raconté à Distances+. Alors elle a de nouveau tenté sa chance l’année suivante, devenant la première Québécoise de l’histoire à terminer le Tor… en 144 heures!
Martine Marois a donc amélioré son chrono de presque 22 heures, ce qui en dit long sur l’entraînement et l’immense travail de préparation à laquelle elle s’est consacrée au cours des derniers mois pour progresser.
« Ce résultat, elle le mérite pleinement, s’est enthousiasmé juste après son arrivée son conjoint, l’athlète Danny Landry. J’ai personnellement assisté à la transformation de cette belle athlète. Elle a tout mis en place pour réussir et elle peut être fière d’elle! »
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L’objectif annoncé par Martine Marois était de descendre sous la barrière symbolique de 130 heures pour avoir le droit de courir… le Tor des Glaciers, un monstre de 450 km et 32 000 m de D+, également dans les Alpes italiennes. C’est d’ailleurs une autre Canadienne, Stephanie Case, qui a remporté la « grande » course un peu plus tôt ce vendredi.
L’athlète d’ultra-endurance et organisateur de courses Yvan L’Heureux était également à Courmayeur pour accueillir son amie. Il avait pour sa part été contraint à l’abandon sur le Tor des Glaciers quelques jours plus tôt en raison d’une dégradation de sa santé en altitude qui s’est soldée par un œdème pulmonaire. Tout est rentré dans l’ordre pour lui, mais il a accusé le coup émotionnellement tant il s’était préparé lui aussi. Physiquement et mentalement, il était d’ailleurs encore en pleine forme au moment où il a été frappé par le mal de l’altitude.
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Yvan L’Heureux avait pris le départ du Tor des Glaciers en compagnie de l’expérimenté Stéphane Poulin. L’athlète cinquantenaire, qui avait déjà terminé le Tor des Géants en 2017 (113 h 35), est parvenu à boucler le Tor des Glaciers ce samedi midi. Danny Landry était là pour l’accueillir. « C est le premier Québécois à réussir cet exploit, je suis sans mot, a-t-il commenté sur sa page Facebook. »
Sur le Tor des Géants, le deuxième athlète de la délégation québécoise à avoir passé l’arche d’arrivée est Pierre-Luc Fortin, en 127 heures.
Il a devancé Steve Morneau, arrivé à Courmayeur tout juste en dessous de 130 heures.
Le Franco-Montréalais Nicolas Danne en a terminé à l’aube samedi matin, épuisé, après 140 heures dans les montagnes italiennes. « Je réalise vraiment pas », a-t-il dit à Distances+ après quelques heures de sommeil. « Je vais très bien, mais je suis extrêmement fatigué. Le Tor, c’est un monde à part, une compétition totalement hors norme qui n’offre aucun répit. »
Place donc à la récupération. « Ce sera pizza et gelato » pour commencer, a plaisanté Nicolas Danne, qui n’était plus capable de courir les deux derniers jours, soulignant que c’est « le support de la communauté [qui l’a] fait avancer ».
Son ami et collègue Maxime Simard a pour sa part arrêté son aventure à la base de vie du km 298.
Sur le TOR130, le Tor Dret, les deux Québécois qui avaient pris le départ, le couple Karine Nadeau et Jean-Bernard Douville ont également abandonné.
