Jean-François Cauchon au départ de la TransMartinique en 2018 – Photo : Vincent Champagne
L’athlète élite Jean-François Cauchon est de retour dans les Caraïbes ce week-end pour prendre part à la 10e édition de la TransMartinique, qu’il a remportée l’an dernier. Invité tardivement par l’organisation, alors qu’il n’avait pas prévu ce voyage, il a accepté l’offre de se mesurer de nouveau au parcours qui traverse toute la majestueuse nature de la petite île.
« Ça me fait vraiment une longue saison », laisse tomber Jean-François Cauchon. Il a pris part à une dizaine de compétitions depuis février, et il devait s’arrêter avec la Diagonale des fous à La Réunion, en octobre. Une course mythique qu’il a terminée en septième position.
« Quand on m’a invité à la TransMartinique, je me suis reviré de bord et je l’ai intégrée dans mon plan comme un autre objectif », dit-il, estimant que les sept semaines entre les deux ultras ont suffi à sa récupération.
« Après la Diagonale, j’ai pris deux semaines ˝off˝, puis j’ai recommencé progressivement. J’ai intégré une semaine de volume, j’ai commencé à réduire la semaine passée, et je suis tombé en ˝taper˝ cette semaine », a-t-il confié à Distances+ quelques jours avant l’épreuve.
L’avantage de connaître le terrain
La TransMartinique, à laquelle participent plus de 240 athlètes, est la grande course du club Manikou, une association sportive qui organise différentes compétitions sur le petit territoire français des Caraïbes. La course, réduite à 134 km cette année, plutôt que les quelque 144 l’an dernier, part de nuit dans la jungle du nord de l’île, traverse la plaine agricole centrale et ses immenses champs de bananes, pour se terminer sur les côtes et les plages du sud.
Rappelons que Jean-François Cauchon avait gagné l’épreuve dans un certain imbroglio l’an dernier, après que Mathieu Blanchard, venu défendre son titre gagné l’année précédente, se soit trompé de chemin vers la fin de la course, en raison d’un mauvais balisage reconnu par l’organisation.
Les deux athlètes couraient par ailleurs tellement vite qu’ils arrivaient à des points de ravitaillement qui n’étaient pas encore prêts. Jean-François Cauchon avait pu compter sur l’appui de sa famille, qui l’accompagnait de ravito en ravito.
Cette année, c’est sa mère et sa tante qui font de nouveau le voyage avec lui dans des vacances express – Jean-François a épuisé sa banque de congé au travail et part sans solde. « Mais c’est une course qui est tellement belle, c’est toute une immersion culturelle, ça vaut vraiment la peine », dit-il.
Le fait de connaître déjà le trajet lui assure un certain avantage estime-t-il. Il pourra se consacrer notamment à mieux gérer la chaleur, qui devient très intense au milieu du jour. L’an dernier, Distances+, qui était sur place, avait été témoin d’une dégradation lente de sa santé et de l’inquiétude de sa famille. Sa soeur Élisabeth, coureuse élite et infirmière de profession, avait discuté au téléphone avec un médecin québécois à un point de ravitaillement pour analyser la situation.
« C’est vraiment l’hydratation qui m’a causé des problèmes, dit Jean-François. Considérant la chaleur et l’humidité, c’est dur de s’adapter. Va falloir mieux gérer. »
Moins de Québécois
« J’y vais pour défendre mon titre », lâche Jean-François, toujours ambitieux. Il aura fort à faire, puisque certains excellents athlètes auront aussi envie de gagner.
Il faudra notamment surveiller le Français Vivien Laporte (cote ITRA 756, versus Jean-François cote 818), que les Québécois connaissent déjà, puisqu’il a remporté l’Ultra-Trail Harricana (UTHC) en 2017. Jean-François a aussi remporté l’UTHC, deux fois, en 2016 et en 2018.
Un autre Français, Cédric Chavet, fait partie des élites inscrits (cote ITRA 798). Cette année, il a gagné l’ultra de 126 km du Trail du Roc de la lune, en France.
Avec les quatre autres courses du weekend, dont une toute nouvelle de 80 km, ce sont plus de 1300 participants qui s’élancent dans les sentiers.
Si les Québécois ont marqué les quelques dernières éditions, avec un bon contingent d’une dix à quinze coureurs présents, dont des élites, il n’y a cette année que quatre participants de chez nous.
Parmi eux, Martin Beauchamps, de Terrebonne, va prendre part lui aussi à l’ultra de 134 km. Dominique Cormier, de Montréal, va participer au Trail des Caps, qui fait 33 km. Quand à Véronique Béchard, de Terrebonne, elle est inscrite à la Trace des Baies (19 km).
Il faut dire que le coût des vols vers la Martinique depuis Montréal est reparti à la hausse avec l’abandon de la liaison directe offerte par la compagnie aérienne à bas prix Norwegian.
Le départ de la TransMartinique est donné vendredi à minuit (23 h au Québec) depuis le village de Grand’Rivière, tout au nord de l’île. L’an dernier, Jean-François avait remporté en 17 h 47. Sur le trajet raccourci de 10 km cette année, il pourrait passer sous l’arche vers 16 h 30 (15 h 30 heure du Québec), si tout se passe bien.
À lire aussi :
- La TransMartinique prête à dévoiler les charmes des Antilles
- Les souvenirs des Québécois à la TransMartinique
- Jean-François et Élisabeth Cauchon veulent aller vite à la TransMartinique
- Revoyez les vidéos de Distances+ à la TransMartinique 2018