Hélène Dumais a misé sur son expérience pour ravir la 3e place de la Swiss Peak

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Hélène Dumais sur le parcours de la SwissPeak - Photo : SwissPeak

Avant de partir pour la Suisse au mois d’août dernier, Hélène Dumais disait avoir l’intention de prendre le départ de la Swiss Peak 360 de façon « relaxe » et de simplement vouloir en « profiter ». Au terme de ces « vacances », l’athlète montréalaise est toutefois montée sur la troisième marche du podium de cette course de 360 km au coeur des Alpes.

C’est en grande partie son attitude décontractée, ainsi que son expérience, qui lui ont permis de venir à bout de cette compétition, affirme Hélène. Elle suit son plan de match, plutôt que de se laisser entraîner par l’enthousiasme du départ. Une course de cinq jours, ça ne se gagne pas au début, mais ça peut se perdre à ce moment, dit-elle.

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« Je me vois un peu à l’apogée, avec toutes les expériences que j’ai vécues en course jusqu’à maintenant, affirme Hélène. Tout fait maintenant partie du bagage que j’apporte avec moi. Je sais qu’il y a trois choses importantes à garder en tête au départ : il faut savoir dans quoi tu t’embarques; il faut finir la course; et il faut avoir de l’intelligence émotionnelle. »

Sur le premier point, « il faut avoir une stratégie avant de partir, un plan qui souvent va se finaliser sur place, dit-elle. Et se placer dans un certain état d’esprit. Tout a été payant à ce niveau-là à la Swiss Peak. »

Ensuite, « c’est une longue course, donc ce n’est pas pertinent de se concentrer sur les autres. Pour finir première, il faut premièrement finir, dit Hélène. Mon plan était simplement de finir la course. Je me suis servi des acquis de tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, particulièrement l’Infinitus. »

Quant à « l’intelligence émotionnelle », Hélène fait valoir qu’il faut avoir une base solide à l’intérieur de soi, être centré sur soi-même, pour pouvoir traverser cette épreuve. On fait constamment face à des obstacles, il faut savoir les accepter et continuer malgré tout. C’est une faculté qu’il faut développer et raffiner, assure-t-elle.

Prendre des décisions

Le podium féminin de la SwissPeak 360, où Hélène Dumais a pris la 3e marche - Photo : SwissPeak
Le podium féminin de la SwissPeak 360, où Hélène Dumais a pris la 3e marche – Photo : SwissPeak

L’expérience, c’est aussi savoir prendre des décisions audacieuses, qui peuvent porter fruit. Par exemple, « j’ai choisi de dormir à la première base de vie, à 50 km, alors que, dans le groupe de tête, tout le monde peut aisément courir bien plus longtemps et ne s’arrête pas. Mais dormir la nuit, c’est idéal. Ça m’a quand même demandé quelque chose de m’arrêter dormir, parce que dans le feu de l’action, tout le monde continuait, mais j’ai suivi mon plan. C’était tranquille. J’ai dormi une heure et demie. » Au petit matin, elle a rattrapé les premières femmes.

C’est lors de sa quatrième et dernière nuit de course que Hélène s’est mise à porter un peu plus attention à la compétition qui se jouait sur le parcours. La troisième place se jouerait entre elle et une autre coureuse.

« J’étais à un ravito magnifique, en haut des montagnes dans un petit refuge, raconte-t-elle. Deux gars faisaient de la bouffe dans le poêlon sur le feu dehors, je leur disais qu’ils étaient merveilleux. Je voulais rester là, c’était si bon, et elle arrive. C’est un déclic. À ce moment-là, je me suis dit qu’il fallait que je change de vitesse. Je suis repartie, en voulant créer un écart entre nous. J’ai décidé de ne pas dormir et de m’attaquer à une grosse nuit de manière plus intense. À un moment, je tombais de fatigue, ça devenait trop risqué, alors j’ai trouvé un endroit entre deux roches, j’ai sorti ma doudoune, j’ai fait une sieste de 15 minutes magique et suis repartie avant d’avoir froid. »

L’écart creusé lui a permis d’arriver six heures devant la quatrième femme, en 121 heures et 39 minutes. Et ce malgré le fait que, s’étant perdue, elle a dû sortir son téléphone et appeler l’organisation pour retrouver son chemin.

En fin de compte, elle retient de la Swiss Peak « la beauté des coureurs en montagne. » « J’ai adoré les moments où j’ai couru avec eux, dit Hélène. Ils sont tous heureux d’être là. Il n’y a aucune plainte. Même blessés, ils demandent aux autres comment ça se passe. Ils ont en symbiose avec l’environnement, avec les conditions, avec leur corps. Ils sont en paix avec eux-mêmes. C’est là la beauté, la force, de la chose. »

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