Florent Bouguin : la saison de sa deuxième Diagonale des fous

Florent Bouguin dans la jungle indienne lors du Malnad Ultra 2018 - Photo : Malnad Ultra
Florent Bouguin dans la jungle indienne lors du Malnad Ultra 2018 – Photo : Malnad Ultra

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Florent Bouguin a renoué l’an dernier avec la course de longue distance après dix mois de « pause » durant lesquels il a tout de même continué d’aller travailler en courant. Il a repris la compétition durant l’été avec l’objectif de prendre de nouveau le départ du Grand Raid de La Réunion (165 km, 9576 m D+), l’île française d’où il est originaire. Lors de sa première participation, en 2015, il avait terminé 88e après 35 h 34 min de course.

« Je n’ai pas l’intention d’être plus performant qu’un autre ou d’accéder au podium, assure-t-il. Mes objectifs sont toujours personnels et, pour moi, la course, c’est avant tout de donner le meilleur de moi-même. Je veux simplement aller au bout de cette course dans un meilleur temps et me sentir bien. C’est aussi un beau trip de gang, car j’irai là-bas avec un groupe de traileurs du Québec. C’est donc une belle motivation pour moi de partir avec la gang de la Clinique du Coureur » (qui organise le groupe, NDLR).

« Je tiens à ce que ma famille soit incluse dans la décision finale de mes projets de course, précise-t-il. Pour moi, c’est primordial que le tout soit ficelé dans un plan qui respecte mon équilibre de vie et ma famille. S’entraîner pour des ultras, ce n’est pas banal. Cela demande toute une gymnastique pour réussir à intégrer les entraînements et les déplacements dans un agenda bien garni avec les enfants et le boulot. »

Cet hiver, Florent garde la forme en étant patrouilleur de ski de fond dans la Forêt Montmorency. Le « coureur philosophe » continue aussi de réaliser des exercices de souplesse, de respiration et de visualisation pour être pleinement préparé. La préparation mentale est un atout primordial pour lui. « J’ai ajouté quelques postures de yoga et je continue le fil de mon histoire en faisant de la visualisation positive. Je ne garde que les bons moments de mes courses, même les plus difficiles! Physiquement, je continue de courir vers le boulot pour maintenir mon volume de course sans trop handicaper ma vie de famille. J’intègre aussi la fin de semaine des entraînements le matin ou le soir après mes sorties en ski. »

Bilan 2018 très positif

Florent bouguin a terminé 2e des 100 miles de l'Ultra-Trail Raw Ultra Wicklow Way en Irlande, en décembre 2018 - Photo : Florent Bouguin
Florent bouguin a terminé 2e des 100 miles de l’Ultra-Trail Raw Ultra Wicklow Way en Irlande, en décembre 2018 – Photo : Aoife O’Donnell

« Au départ, ma préparation n’était pas optimale pour l’Ultra Trail Académie (57 km), qui s’est tenue en juillet dernier dans le Parc naturel régional de Portneuf. J’ai trouvé la course tellement difficile. J’ai souffert de crampes dès le 30e kilomètre et à la fin, je n’aurais pas fait 100 mètres de plus. »

Puis, il a augmenté son volume d’entraînement pour terminer les 80 km de La Chute du Diable, en Mauricie, en août. « Et là, il me restait de l’énergie à la fin », dit-il. En octobre, il a bouclé le Malnad Ultra de 110 km en Inde. « Pour cette course, la chaleur m’a beaucoup affecté et j’ai terminé mal en point. Mais la rencontre de ce peuple m’a profondément touché. »

Florent a terminé l’année en force en participant à l’Ultra-Trail Raw Ultra Wicklow Way en Irlande, une course de 163 km et 6600 m de dénivelé positif. « Quel changement de conditions! Le vent et le froid étaient intenses. La température oscillait entre 0 et 10 °C. Il a plu une bonne partie de la course et il y avait très peu de stations d’aide. Je vous assure qu’il faut être très fort pour traverser ces montagnes » affirme-t-il.

Toujours aussi humble, Florent a une fois de plus « oublié » de mentionner qu’il a terminé deux fois sur la plus haute marche du podium, soit à La Chute du Diable et au Malnad Ultra.

Des objectifs à plus long terme ?

Florent Bouguin dit qu’il concrétisera le grand projet de la Diagonale en 2019, mais qu’ensuite, il n’a pas de plan précis. Il se laissera guider vers ce qui le fera vibrer. « Courir, c’est une façon de vivre sainement au quotidien et de devenir un meilleur humain, réitère-t-il. Je tiens à parcourir le monde pour apprendre à connaître d’autres peuples, d’autres cultures. Je veux être un ambassadeur de la course pour la santé et inspirer les gens à bouger. »

Mais il insiste sur le fait qu’il veut aussi laisser la place aux autres membres de sa famille pour qu’ils réalisent leurs propres projets.

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