Courtney Dauwalter a hâte de se tester de nouveau sur ses grandes courses objectifs

Courtney Dauwalter
Courtney Dauwalter a remporté l'UTMB de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc 2019 - Photo : Jordi Saragossa

L’Américaine Courtney Dauwalter, 34 ans, est apparue avec fracas sur la scène de l’ultra trail en 2016 avec son immense sourire, ses shorts de basketball (sa signature vestimentaire), et une victoire à sa première vraie compétition, le 100 miles du Run Rabbit Run.

Depuis, elle n’a cessé de se démarquer, avec des victoires à la Western States (2018) et à l’UTMB (2019). Sans oublier sa première place sur l’un des plus longs ultramarathons qui soit, le Moab 240 (386 km), en 57 heures et 59 minutes.

Courtney a accepté de répondre aux questions de Distances+, nous partageant ses espoirs pour 2020, son amour pour les sentiers, l’accumulation des kilomètres, et son retour au Big Dog’s Backyard Ultra, où elle a établi le record féminin de 279,68 miles en 2018. Elle avait terminé deuxième au classement général.

Dans ses propres mots, cette athlète étonnante décrit non seulement son amour pour les nachos, mais surtout ses stratégies de récupération, ses objectifs pour l’année qui vient et quelques conseils essentiels. Sans oublier son retour à Chamonix l’été prochain pour défendre son titre à l’UTMB.

Distances+ : Quel a été ton moment le plus significatif en 2019?

Courtney Dauwalter : Le fait de partager tant de kilomètres et tant d’expériences avec mes amis et ma famille tout au long de l’année, c’est ça qui est le plus significatif pour moi. On se crée des souvenirs tous ensemble, ça enrichit les aventures que l’on vit.

Quelle a été ta plus grande déception en 2019 et comment l’as-tu surmontée?

De m’être blessée pendant la Western States, parce que j’aime terminer ce que je commence. J’ai manqué les 20 derniers miles du parcours, ça a été une vraie déception. Par contre, je suis reconnaissante d’avoir eu cette blessure, parce que ça m’apprend à davantage prendre soin de mon corps et à accorder de l’importance au renforcement musculaire. Ça m’a aidé à grandir en tant que coureuse.

Quelles sont tes plus gros projets de compétition de course pour 2020?

Cette année, j’ai trois courses de catégorie « A » et plusieurs autres courses d’entraînement. Les courses sur lesquelles je vais me concentrer sont la Hardrock 100, l’UTMB et la Big Dog’s Backyard Ultra. La Hardrock et l’UTMB sont des courses de 100 miles qui se déroulent en hautes montagnes. Il faut apprendre à se déplacer efficacement sur le terrain montagneux, ça m’excite la participation à ces courses. La Big Dog’s Backyard Ultra est une course au format « Last man standing » [« dernier coureur survivant »]. Il n’y a pas de ligne d’arrivée : la course se poursuit jusqu’à ce qu’une seule personne soit encore capable de continuer. C’est un format qui m’enthousiasme parce que c’est un style de course parfait pour découvrir de quoi on est capable. Jusqu’où on peut aller, quelles stratégies on peut utiliser pour rester fort dans notre corps et dans notre tête? J’ai hâte de me tester de nouveau.

À part ces courses « objectifs », ce serait quoi ton plus grand défi pour 2020?

Ce serait de m’entraîner plus intelligemment pour pouvoir compétitionner encore plus.

Courtney Dauwalter
Courtney Dauwalter sur l’Ultra de l’île de Madère – Photo : Philipp Reiter

Comment expliques-tu ton incroyable force et ta résilience?

J’ai de la chance d’avoir été élevée par des parents qui ne m’ont jamais dit que j’étais incapable de faire quelque chose. J’ai eu des entraîneurs qui m’ont appris à travailler vraiment dur et à aller profondément en moi-même. J’ai aussi eu des coéquipiers qui ont contribué à rendre le processus d’entraînement et de compétition amusant. Ce sont des influences qui ont assurément fait la personne que je suis aujourd’hui.

Quel est ton type d’entraînement de course préféré?

J’habite au Colorado, on a des montagnes incroyablement belles qui sont couvertes de sentiers fantastiques. J’aime explorer ces montagnes et aller au-delà de la ligne de végétation, c’est pas mal mon genre d’entraînement préféré.

Est-ce que ça t’arrive de ressentir de la monotonie avec un entraînement au quotidien, avec un programme super structuré qui t’amène à une grosse course?

Je modifie les lieux où je m’entraîne, le type de terrain et l’heure de la journée pour briser une partie de la monotonie. En général, cependant, j’aime tout et je n’ai pas souvent besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour sortir.

Courtney Dauwalter
Courtney Dauwalter sur la Tahoe 200 – Photo : Max Romey

Quels conseils donnes-tu aux personnes qui se lancent dans le trail ou dans les ultras pour la première fois?

Il faut foncer! C’est tellement satisfaisant d’utiliser ses propres pieds pour se déplacer sur des sentiers, dans la nature. Commencez petit et soyez patient : la forme physique va venir si vous êtes constant.

Tu es clairement un modèle pour les femmes qui font du trail et de l’ultra. Comment tu vois cela?

Je suis très reconnaissante de faire partie du monde de l’ultra en ce moment, parce qu’on est à une époque où les femmes découvrent vraiment de quoi elles sont capables. Je remercie  toutes les femmes qui nous ont ouvert la voie, et je pense à toutes celles qui vont continuer à repousser les limites quand moi je ne serai plus active.

Quelle est ton activité préférée pour les périodes de récupération?

Quand je me remets d’une grosse course ou d’un effort difficile, j’aime faire des promenades à pied, tout simplement. Je me promène dans mon quartier sans but ni distraction et je profite simplement de l’air frais.

Est-ce que tu as un « comfort food » qui te fait du bien?

J’adore les bonbons et les nachos. Pour moi, ce ne sont pas vraiment des petits luxes que je me paye de temps en temps, parce qu’en vérité, j’en mange tout le temps. On devrait manger et boire ce qu’on aime, parce que la vie est courte. Si quelque chose comme des bonbons nous apporte de la joie, ben pourquoi pas.

Traduction : Vincent Champagne

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