Annie-Claude Vaillancourt : la saison de l’enthousiasme prudent

Annie-Claude Vaillancourt et le plaisir de courir - Photo courtoisie
Annie-Claude Vaillancourt – Photo : courtoisie

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Après une victoire au Trans Vallée et à la Chute du Diable en 2018, Annie-Claude Vaillancourt compte bien poursuivre sur sa lancée cette saison. Mais avec modération, pour éviter de se blesser comme il y a deux ans, où elle en avait fait trop, trop vite. Ce qui l’avait forcé à s’arrêter de long mois.

Sa victoire au Trans Vallée classique – à ne pas confondre avec le Trans Vallée X remporté par Lyne Bessette – a été une surprise. Étonnamment, c’est la plus courte des trois épreuves au programme, le 10 km nocturne, qui lui avait donné le plus de fil à retordre. « Il y avait beaucoup de brouillard et mes lunettes étaient pleines de buée, se souvient Annie-Claude. J’avais beau essayer de les essuyer, mais il n’y avait rien à faire. Disons que cette course était moins confortable, même si je m’entraîne dans toutes les conditions. »

Elle n’avait pas non plus prévu son autre victoire, au 80 km de la Chute du diable. « Je m’étais inscrite l’année précédente et j’avais réussi à la terminer en marchant de bonnes sections, précise-t-elle. J’étais quand même tannée, car je trouve toujours ça long vers la fin d’une course. »

L’envers de la médaille

Annie-Claude a commencé à courir il y a un peu plus de quatre ans. « C’est ce qu’il y a de plus simple à intégrer dans mon horaire avec trois jeunes enfants, explique l’athlète de 34 ans. Il y a des sentiers à 500 m de chez moi, c’est donc facile. J’avais lu que la course est bonne pour la santé mentale et, en même temps, c’est toujours plaisant d’être en forme. »

Elle participe à des cliniques de course en sentier données par Benoit Beaupré, à Mascouche, tout juste à côté de chez elle. « Benoit sait vraiment transmettre sa passion, car je suis vraiment tombée en amour avec la course en sentier », souligne Annie-Claude.

Mais dans son enthousiasme, elle s’est beaucoup investie, progressant rapidement. Trop rapidement estime-t-elle. « Je me suis mise à courir avec Benoit et Xavier Perreault. Je courais avec de bons coureurs habitués à faire de longues distances, et j’ai eu une blessure de surentraînement, une double fracture de stress au bassin », déplore-t-elle.

Il aura fallu plus d’un an pour qu’elle s’en remette complètement. Elle a dû réapprendre à courir et à retrouver une posture adéquate. « Maintenant, je me sens vraiment en forme, je cours super bien, pas de bobos, se félicite Annie-Claude Vaillancourt. Je suis capable de faire un bon volume, je suis très satisfaite. »

Les quatre filles qui vont dynamiter la Pandora -24

Sa première course de sa saison, la Pandora -24, a lieu à Prévost, dans les Laurentides. Elle fait équipe avec trois autres coureuses chevronnées : Anne Bouchard, Anne Champagne et Jessy Forgues.

« C’est une idée qui est partie un peu d’une blague, faire une équipe de filles, Walkyrie, pour battre les équipes de gars qui sont nos amis. Je suis tellement contente que les filles aient toutes accepté, s’enthousiasme-t-elle. Je vais faire mon possible, même si je risque de terminer dernière de mon équipe. »

En avril, elle compte participer au Hyner Park 50K, en Pennsylvanie, une course associée à la Eastern State.

Elle espérait aussi s’aligner au Québec Méga Trail fin juin, mais son ami, Nicolas Guayasamin, a eu la chance d’être pigé pour la Western States 100, alors elle va probablement l’accompagner en Californie.

Annie-Claude n’a pas encore de plan précis pour le reste de sa saison. « J’avoue que j’ai été un peu échaudée par ma blessure en 2017, dit-elle, prudente dans sa planification. Je m’étais inscrite à un paquet de courses, et je n’en avais même pas fait la moitié. »

Conciliation travail-famille-entraînement

Annie-Claude Vaillancourt à son arrivée en famille au 80 km de la Chute du Diable - Photo courtoisie
Annie-Claude Vaillancourt à son arrivée en famille au 80 km de la Chute du Diable – Photo : courtoisie

Annie-Claude Vaillancourt, qui est criminologue, doit conjuguer sa passion pour la course avec une vie familiale et professionnelle bien remplie. Son défi est donc d’intégrer les entraînements à son quotidien. 

« On fait ce qu’on peut, surtout que mon conjoint est sur des horaires rotatifs, commente-t-elle. Des fois, ça ne fonctionne pas, comme quand les enfants sont malades. Disons que faire un gros volume de course, ce n’est pas toujours ma priorité. Les deux dernières semaines, pour la Pandora, j’ai réussi à faire 100 km dans des sentiers enneigés et par des températures très froides, alors je suis vraiment heureuse, mais c’est sûr que ce n’est pas tout le temps comme ça. »

Doit-on s’attendre à la voir sur de très longues distances? « Même en restant sur des distances entre 50 et 100 km, je ne pense pas que mon entraînement est optimal avec toutes mes contraintes, alors je ne vois pas comment je pourrais aller plus loin, répond-elle. Mais, en même temps, je sais que je vais y aller quand même. On dirait que même si je ne veux pas y aller, ma tête y va quand même. »

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