Anne Champagne au Trail de la Clinique du Coureur – Photo : Vincent Champagne
DISTANCES+ AU TRAIL DE LA CLINIQUE DU COUREUR – Elle est combative, et ce n’est pas une vilaine chute dans les sentiers croches et pierreux du Trail de la Clinique du Coureur qui a empêché la Lanaudoise Anne Champagne de franchir l’arche d’arrivée en vainqueure, samedi, sur le 50 km.
« J’ai fini vraiment détruite, mais c’était ça mon but, a confié l’athlète de 25 ans à Distances+, une petite heure après sa victoire. Elle avait dû prendre un moment pour se reposer, avouant ne pas se sentir très bien tout de suite à son arrivée, après 5 h 37 de course.
« Je voulais finir et ne quasiment plus être capable de marcher… Ça a bien fonctionné », dit-elle. Au moment de franchir l’arche, Anne s’est effectivement laissé tomber au sol pendant un moment, afin de reprendre son souffle. « C’est rare que je finis des courses et que je n’ai plus rien, on dirait qu’il me reste tout le temps un peu de jus, mais là, non! »
« Dans les 200 derniers mètres, je n’étais plus capable », dit-elle.
Elle a bataillé surtout contre elle-même, puisque sa poursuivante n’était même pas proche. La deuxième fille sur le podium, la Franco-ontarienne Claudine Soucie, est arrivée 13 minutes plus tard.
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« J’étais prête mentalement, mais je ne savais pas trop si j’allais performer physiquement, a-t-elle souligné. Les jambes étaient là et ça a bien été du début à la fin. J’ai eu des bonnes sensations et j’ai bien géré la course. »
La victoire d’Anne Champagne sur ce trail, un événement phare dans la programmation des courses québécoises, de par la présence d’un très fort contingent d’élites, a eu un petit effet réconfortant pour cette nouvelle venue en trail.
Il y a un mois, alors qu’elle menait le 80 km du The North Face Endurance Challenge à Bear Mountain, Anne s’est trompée de chemin et s’est trouvée disqualifiée. Elle a terminé la course en mode entraînement, mais a appris la leçon.
« Je surveillais les logos sur les arbres davantage, dit-elle. J’avais une petite peur quand même. C’était la première fois à Bear que je me perdais, alors j’avais peur que ça se reproduise. J’étais plus aux aguets, mais j’avais étudié le parcours, j’avais fait mes devoirs. »
Alors qu’elle venait au Trail de la Clinique du Coureur sans en avoir fait l’un de ses gros objectifs de la saison – elle focus beaucoup sur le 110 km du Québec Méga Trail fin juin – elle a avoué qu’une telle victoire lui faisait immensément de bien.
Claudine Soucie, malgré la blessure
Claudine Soucie, pour sa part, n’avait pas en tête de faire un podium lorsqu’elle s’est présentée au fil de départ. L’an dernier, elle avait pourtant pris la 3e marche de la même course de 50 km, derrière Sarah Bergeron-Larouche et Annie Jean.
Il y a deux semaines, lors d’une longue sortie, elle s’est blessée.
« Dans les montées, les tendons des cuisses travaillaient fort pas mal, dit-elle. J’ai dû arrêter pour étirer tout ça. »
« Je n’avais aucune idée à quoi m’attendre », confie-t-elle, peu consciente de son statut d’élite émergente en trail au Québec. « Cette course, je voulais juste la finir ».
Pendant un moment, elle a même mené la course, avant de se faire dépasser par Anne Champagne. Elle a mis 5 h 50 pour terminer le parcours.
Caroline Côté sur une lancée
En troisième position, on retrouve la coureuse Caroline Côté, qui est sur une bonne lancée cette saison avec un podium sur chacune des courses auxquelles elle a pris part.
« Les courses me font vivre des aventures courtes qui m’amènent à l’extrême, et c’est ce que j’aime, dit-elle. Cette année, je veux en faire encore plus. »
Le pari n’était pas gagné pour Caroline, qui se dit meilleure sur les longues courses, où son potentiel ressort. « Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi rapide. J’ai l’habitude de faire des courses lentes, je ne suis pas une coureuse rapide. »
« Avec le 50, je savais que je prenais un risque par rapport à mon énergie, parce qu’il fallait que je pousse à fond. C’est ce que j’ai fait. Je savais en me levant ce matin que ça irait vite, et j’avais peur. »
Au final, elle a mis 5 h 56 pour faire la course de 50 km. « Je n’avais pas d’intention en venant ici parce que j’ai plein de projets qui ne sont pas de la course, mais j’ai mis un max d’énergie positive dans chacun de mes pas. »
À la fin juin, Caroline sera, elle aussi, au départ du 110 km du Québec Méga Trail, l’autre rendez-vous de l’élite québécoise en ce premier tiers de saison. Elle partira ensuite pour une nouvelle aventure dans le Grand Nord canadien.
Avec la collaboration de Jean-Mathieu Chénier