Photo : TransRockies
« Ce sera une année de non-confort », dit Anne Bouchard pour résumer la saison de course qui l’attend. La Montréalaise s’apprête à repousser ses limites dans des courses plus longues qu’à l’habitude.
Dans quelques jours, elle va en effet courir son premier 100 miles (160 km). La plus longue course qu’elle a faite jusqu’à présent était celle de 120 km à Saint-Donat, en 2016.
Anne commencera ainsi sa saison de course à Zion le 8 avril, où elle fera partie d’un groupe de neuf Québécois. Ce qui l’a poussée à s’inscrire ? La signification de « Zion ». « Ça veut dire ‘’refuge’’. Je me suis dit ‘’je m’en vais dans mon refuge’’. C’est ça la course pour moi, surtout quand je me sens submergée par la vie », explique la coureuse-maman-professionnelle.
Repousser les limites
Confiante? Oui, mais…. « Je dois développer les outils mentaux pour courir les 60 derniers kilomètres », nuance-t-elle. Pour cela, Anne compte puiser dans ses expériences de vie. « J’ai l’impression de courir un ultra au travail depuis des mois. Plusieurs fois, je me suis répété « c’est la dernière journée, ça va se calmer ensuite », sans que ce soit le cas. J’ai réussi à survivre à cet essoufflement professionnel. Je vais me servir de cet enseignement pour finir ma course », dit la fiscaliste pour le Cirque du Soleil.
Son entraîneure et amie, l’athlète et aventurière Hélène Dumais, l’accompagnera à Zion. « C’est une grande chance. Hélène m’inspire et m’aide à aller puiser dans mes ressources intérieures. Dans les moments difficiles, lorsque la « saboteuse » s’exprime en moi, Hélène réussit à la faire taire! » dit-elle en riant.
Un calendrier à confirmer
La course à Zion donnera le ton à sa saison. Anne a d’autres courses de 160 km dans sa mire, mais elle n’est inscrite à aucune pour l’instant. « J’ai eu peu de temps pour m’entraîner cet hiver. Je suis consciente que ma préparation physique n’est pas optimale, alors je vais commencer par passer cette ligne d’arrivée », confie-t-elle.
Outre ses aspirations de 100 miles, Anne prévoit courir 80 km aux courses The North Face à Blue Mountain, en juillet, et à San Francisco en décembre. En partie parce qu’elle est une athlète commanditée par The North Face, mais surtout parce qu’elle en retire un réel plaisir. Anne a le regard pétillant lorsqu’elle explique : « Mon cerveau ne reste pas longtemps en mode performance. Sur cette distance, je suis capable de me dire « hé que je suis chanceuse! » et courir dans le bonheur 90 % du temps. C’est ce que je recherche… et aussi ce que je veux arriver à faire sur de plus longues distances. »
Ultra-Trail du Mont-Blanc dans la mire pour 2018
Sa motivation à repousser sa zone de confort cette année est sans équivoque de cumuler les points nécessaires pour s’inscrire à la loterie de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) en 2018. « J’ai tellement aimé la CCC [l’une des courses de l’UTMB] en 2016. C’est le type de trail que je préfère. Ça monte et ça descend tout le temps. Ma force est dans les descentes », dit-elle.
Par ailleurs, Anne aime les courses sans attente et sans pression. « À la CCC, nous étions 2300 coureurs. Je n’ai jamais pensé faire un podium! J’ai fait ma course, j’ai traversé la ligne d’arrivée où la « toune » jouait pour moi aussi, et j’étais vainqueur comme tout le monde », raconte-t-elle encore sous le coup de l’émotion.