La première édition de la course Cryo du lac Saint-Jean a été lancée au coucher du soleil – Photo : Gwano
C’est avec un magnifique coucher de soleil en toile de fond que le départ de la première édition des courses CRYO, au profit de la Fondation Sur la pointe des pieds, a été lancée samedi soir dernier. Pour l’occasion, 52 coureurs téméraires ont emprunté une piste de neige damée pour traverser les 32 km du lac Saint-Jean, entre Péribonka et Roberval.
Les conditions météorologiques semblaient idéales. Le froid et le vent tant appréhendés par la majorité des participants étaient quasi absents. Mais la belle journée ensoleillée qui s’achevait avait tout de même ramolli la neige et cette surface instable est finalement devenue le défi à surmonter lors de cette épreuve.
Ceux qui ont fait l’erreur de laisser leurs raquettes de côté ont trouvé ça plus difficile encore. « Dès les premiers kilomètres, j’ai vite compris que je n’avais pas fait le bon choix. J’aurais dû avoir des raquettes », a commenté Jannick Brassard, qui a toutefois décroché la deuxième place chez les femmes.
Une course exigeante
L’effort nécessaire pour avancer sur ce parcours inhabituel a poussé les participants à se surpasser. L’ultramarathonien Stephan Perron, troisième à l’arrivée chez les hommes, estime que cette course a sûrement été « la plus difficile qu’il a complétée à ce jour », même s’il l’avait déjà expérimentée pour tester le projet de course l’an dernier.
Malgré ce défi de taille, la grande majorité des participants semblent avoir apprécié cette expérience unique. « C’était juste parfait! C’est probablement l’une de mes plus belles courses à vie », a résumé elle aussi Sarah Paradis, gagnante chez les femmes.
Même si la compétition a un peu été relayée au deuxième rang, notons que Benoit Gobeil, coureur d’ultras originaire de Bromont, s’est particulièrement distingué en remportant l’épreuve de 32 km en 3 h 12. Le podium masculin a été complété par Gino Gravel et Stéphan Perron, tous deux originaires de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Sarah Paradis, de Montréal, Jannick Brassard et Nancy Pelletier sont montés dans cet ordre sur le podium féminin.
Une boucle de 10 km très exigeante
En plus de cette traversée du lac, un aller-retour de 10 km entre Roberval et l’Île-aux-Couleuvres était aussi proposé à ceux et celles qui cherchaient un défi un peu moins intimidant. Seulement 17 coureurs ont parcouru cette boucle sur cette neige molle si exigeante. L’épreuve a été remportée chez les hommes par Christopher Rudolph, suivi de Jean-Marie Munger et d’Oscar Diaz. Chez les femmes, c’est Fanie Paquet qui a été la première à passer la ligne d’arrivée, suivie par Christelle Leray et Charlotte Scott.
Se dépasser pour une bonne cause
Chacun des participants de ce défi avait auparavant pour mission d’amasser des fonds pour la Fondation Sur la pointe des pieds. Cette initiative, considérée comme « la grosse réussite » par Katia Bourgault, directrice de l’événement, a permis d’amasser 146 000 $ pour financer des aventures thérapeutiques pour les jeunes atteints de cancer. Lors de son mot d’encouragement quelques minutes avant le départ, le directeur général de la fondation, Jean-Charles Fortin, a d’ailleurs souligné le lien existant entre la motivation à persévérer malgré la souffrance des coureurs et celles des adolescents malades.
Un succès pour cette première édition
L’équipe de la fondation avait organisé un projet-pilote l’an passé avec une dizaine de coureurs. Cela a probablement contribué au succès de cette première édition, tout comme la mobilisation des municipalités environnantes et des bénévoles.
« Les communautés ici sont tissées serrées et elles embarquent dans des projets comme celui-là. Elles ont le goût de s’investir, s’est félicitée Katia Bourgault. J’ai rarement vu des bénévoles aussi passionnés que ça, et ça fait toute une différence! »
Les organisateurs ont pu utiliser des installations déjà présentes pour d’autres événements, notamment la piste et des cabanes installées tout le long du parcours pour la traversée du lac Saint-Jean à vélo, qui avait eu lieu au même endroit la semaine précédente, ainsi que les infrastructures du Village sur glace de Roberval qui a servi à la fois d’accueil pour les participants et de ligne d’arrivée.
L’événement s’inscrit donc dans cette volonté des acteurs de la région de maximiser le potentiel récréotouristique des lieux. Katia Bourgault a même confié « l’intention des municipalités du Lac-Saint-Jean de rendre ce trajet-là un peu plus permanent et accessible » au courant des prochaines années.
L’événement sera de retour l’an prochain. Les organisateurs espèrent attirer encore plus de coureurs afin de leur faire vivre cette expérience unique. « On voit la prochaine édition d’un bon œil », a conclu Katia Bourgault.
Comme l’a si bien dit Audrey Clendenning, l’une des participantes, « au lendemain de la course, on oublie assez vite la douleur et c’est la sensation enivrante du dépassement de soi qui nous reste en tête et qui nous fait promettre de répéter la folie l’an prochain ».
C’est donc un rendez-vous au lac Saint-Jean en 2020.