Un bras dans le plâtre, Alexandre Sauvageau va faire le 110 km du Québec Méga Trail

Alexandre Sauvageau lors du Tour du lac Brome – Photo : Tour du lac Brome

Ce n’est pas un bras dans le plâtre suite à une chute en vélo qui va empêcher Alexandre Sauvageau de prendre le départ du 110 km du Québec Méga Trail samedi. Distances+ vous présente ce nouveau venu dans les sentiers, très motivés et surtout très performant, qui n’hésite pas à courir en speedo en plein hiver, parce que c’est le fun!

Alexandre n’est qu’à sa deuxième vraie saison en sentier, mais déjà ses résultats prouvent tout son potentiel. Après une deuxième place au 11,5 km du XTrail Orford et au 80 km du Bromont Ultra en 2018, il a commencé l’année 2019 en force avec une deuxième place au 80 km du TNF Endurance Challenge New York en mai dernier et une troisième place au 50 km du Trail de la Clinique du Coureur en juin.

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Cet hiver, il a remporté un 5 km du Trail de Bromont, en le courant en simple speedo!

Malgré une météo exécrable, Alexandre et son ami Paul Lavoie ont décidé de ne pas laisser les conditions gâcher la fête. Ils courent à moitié nus malgré une température près du point de congélation et une pluie constante. « Ce ne sont pas les conditions externes qui vont déterminer si on va avoir du fun ou pas, ça vient d’en dedans » explique-t-il.

Au Trail de Bromont - Photo : courtoisie
Au Trail de Bromont – Photo : courtoisie

Ensemble on va plus loin

Derrière ces résultats plus qu’enviables se cachent une grande discipline et de nombreuses heures passées à s’entraîner. L’horaire d’entraînement de ce chargé de projet en milieu hospitalier peut en étourdir plus d’un. Grand amateur d’entraînement croisé, Alexandre consacre la majorité de son temps libre à l’entraînement sur piste, à la course en sentier, au vélo ainsi qu’à la natation.

Cette diversité lui permet de mettre beaucoup de volume en combinant plusieurs sessions par jour sans augmenter ses risques de blessures. De plus, « le fait de s’entraîner dans plusieurs sports permet de garder une certaine motivation, un intérêt pour bouger et c’est aussi beaucoup moins monotone », renchérit-il.

Ayant déménagé en Estrie pour le travail il y a un peu plus de deux ans,  il a rencontré des gens qui partageaient sa passion à travers l’un des nombreux clubs de course de la région. En plus de devenir de très bons partenaires d’entraînement, les athlètes élites qu’il y a connus sont rapidement devenus de bons amis.

La possibilité de s’entraîner avec sa gang d’amis constituée principalement d’Alister Gardner, Paul Lavoie, Alexis Lussier et Hélène Michaux est d’ailleurs « une grosse source de motivation » pour lui. « On a vraiment du plaisir et quand on fait les entraînements-clés en groupe ça nous permet de vraiment se pousser », ajoute-t-il.

Pourtant, Alexandre n’a pas toujours eu ce rythme de vie. Se décrivant lui-même au secondaire comme étant plus « joueur de jeux vidéo » que sportif, c’est à l’Université de Sherbrooke qu’il a découvert sa passion pour les sports d’endurance.

Ayant fait la connaissance d’un passionné d’Ironman, il a eu envie de participer lui aussi à ce type de compétition à la fin de ses études universitaires.

« Je ne nageais pas, je ne courais pas, je ne faisais pas de vélo et j’avais à peu près 4 ans pour me préparer. »

L’étudiant en génie mécanique qu’il est s’investit alors corps et âme dans la natation, le vélo et la course. Ses efforts lui permettent de réaliser son objectif en participant au Ironman de Tremblant en 2012.

Il participe à plusieurs demi-Ironman, mais prend éventuellement la décision de diminuer le temps consacré au sport pour se concentrer davantage sur sa carrière d’ingénieur.

On ne peut malheureusement pas tout contrôler

À l'entraînement, malgré un bras dans le plâtre! - Photo : courtoisie
À l’entraînement, malgré un bras dans le plâtre! – Photo : courtoisie

Quelques mois plus tard, Alexandre est victime d’un débalancement physique inexpliqué qui le met en arrêt de travail pendant plus d’un an. Pendant cette période difficile, il perd beaucoup de sa masse musculaire et de son énergie. « Courir 5 km était pénible », avoue-t-il, alors qu’il pouvait facilement courir 20 km auparavant.

Sa santé finit par se rétablir et il recommence l’entraînement. Pas encore totalement remis en 2017, mais en meilleure forme que par les années passées, il prend la décision de s’inscrire au 80 km de la Chute du diable afin de se prouver à lui-même qu’il est encore capable de se dépasser physiquement.

Il termine cinquième. L’expérience lui confirme son potentiel pour la course et sa capacité à performer parmi les meilleurs athlètes de la province.

Le plaisir de courir avant tout

Alexandre a terminé lors du Trail de la Clinique du coureur début juin - Photo : Marc Parrot
Alexandre a terminé lors du Trail de la Clinique du coureur début juin – Photo : Marc Parrot

Le fait de pouvoir retourner à la compétition est positif, car il renoue avec le plaisir de courir. Le sport lui permet d’atteindre ses objectifs et constitue un moment lui permettant de décrocher et de faire un peu d’introspection.

« C’est dans ces moments-là que je prends vraiment le temps de m’arrêter et de penser à ce qui se passe dans ma vie », dit Alexandre.

C’est aussi au nom de ce plaisir qu’il préfère courir sans montre lors de ses longues sorties et de ses compétitions. L’absence de temps et de données lui permet de courir en écoutant son corps et d’oublier la pression de performer pour ainsi vraiment apprécier chaque minute passée en sentier.

Beaucoup de plaisir et de défis en perspective

Alexandre aime se fixer de gros objectifs tout en répétant que « l’impossible devient possible lorsqu’on ose y croire ».

C’est ainsi qu’il va attaquer la Odyssey Swim Run, à Casco Bay, au Maine, avec son complice en speedo, Paul Lavoie.

Il tentera aussi de battre le record de parcours du 65 km d’Harricana en septembre prochain avec son ami Alexis Lussier, que détient Elliot Cardin, un autre ami de la bande à Alister.

En octobre, il participera au Bromont Ultra avec comme objectif d’établir un nouveau record de parcours sur le 80 ou le 160 km.

Mais avant toute chose, il faut passer à travers ce 110 km technique et ardu du Québec Méga Trail, le bras un peu plus lourd que d’habitude, à cause de ce foutu plâtre.