Trans Aubrac : voyage à la découverte de l’Aubrac

Trans Aubrac
Sur le parcours de la Trans Aubrac - Photo : Thomas Prud'Homme / Photossports

Il n’y a pas que la course dans le trail. À l’occasion de la 15e édition de la Trans Aubrac, Distances+ est parti à la découverte de cet étonnant territoire qu’est l’Aubrac, situé entre l’Aveyron et la Lozère, mais aussi de son patrimoine et de son alléchant terroir.

La Trans Aubrac, organisée par l’association Action 12, « essaye d’avoir un cheminement à travers le département qui permet de faire découvrir le patrimoine culturel, l’architecture, l’immensité des plateaux et le patrimoine économique », se félicitait d’ailleurs Marc Membrado, son président, avant le départ des différentes épreuves (205 km en 2 étapes, 105 km, 52 km et 13 km) auxquelles environ 2000 participants ont pris part mi-avril.

On retiendra en passant que c’est l’ultra-traileur d’Annecy Vincent Viet qui a remporté le 106 km (3400 m D+) sur ce haut plateau volcanique, en 10 heures et 27 minutes.

Départ du château de Bertholène

Le départ du 105 km a été donné à 6 h du matin au château de Bertholène, connu depuis le 12e siècle comme un lieu stratégique dans la région. Il était notamment l’un des bastions défensifs pendant les guerres de religion du 16e siècle opposant catholiques et protestants. Aujourd’hui, il n’en reste que des vestiges, dont l’enceinte fortifiée et la tour.

Avant le départ l’association des Amis du Château a fait goûter, avec le thé ou le café, une spécialité locale aveyronnaise aux coureurs et à leurs accompagnants, le gâteau à la broche, produit dans le village.

Saint-Côme-d’Olt

Aubrac
Les steppes du plateau de l’Aubrac – Photo : Thomas Prud’Homme / Photossports

Les coureurs ont pris la direction de Saint-Côme-d’Olt (km 22), l’un des plus beaux villages de France. Son église est inscrite aux monuments historiques pour son clocher tors, une prouesse architecturale puisqu’il est construit en spirale.

« Il faut vraiment venir visiter Saint-Côme, c’est le jour à y revenir », a lancé André, le président du club de randonnée alors que pointaient les premiers coureurs.

Cyril, venu de Bourgogne et qui a participé à la course en relais est arrivé à ce ravitaillement avec des étoiles plein les yeux au moment de taper dans la main de son équipier. « Le patrimoine traditionnel de l’Aubrac et les paysages sont superbes », s’est-il enthousiasmé.

Laguiole

Laguiole
Traversée d’une coutellerie de Laguiole par les coureurs de la Trans Aubrac – Photo : Quentin Hernandez

À mi-parcours pour les coureurs du 105 km et au départ du trail de 50 km, tout le monde a pu visiter Laguiole, un haut-lieu du patrimoine culinaire et du savoir-faire local.

La ville est connue pour sa station de ski familiale, mais surtout pour ses couteaux munis d’une abeille ciselée en haut du manche, ou encore ses fromages au lait de vache, comme le Laguiole et la Tome de l’Aubrac. Tous ces produits locaux sont siglés d’un taureau, l’emblème de la ville.

D’ailleurs, place du foirail, sur la zone de départ du 50 km se trouve la sculpture du taureau de Laguiole. Alors que les coureurs étaient en train de se prendre en photo devant, le président d’Action 12 a rappelé une légende locale : « la tradition veut que vous touchiez les parties génitales du taureau, cela vous portera chance jusqu’au bout! »

Cette fois, les coureurs ont pu goûter aux fromages du coin et à la charcuterie locale.

La suite de la visite s’est faite en courant puisque le parcours de la Trans Aubrac passe depuis des années dans une coutellerie dont le patron est également traileur. Il a expliqué à Distances+ que « traverser la coutellerie amène quelque chose d’extraordinaire qui met en valeur le savoir-faire local ». Les participants, un dossard sur le ventre, ont ainsi couru au milieu des visiteurs venus voir des artisans fabriquer ces couteaux Laguiole mondialement connus.

L’Aubrac et ses burons

Aubrac
L’Aubrac et ses burons – Photo : Thomas Prud’Homme / Photossports

Une fois sur le plateau de l’Aubrac, les coureurs ont aperçu les burons, ces vieilles bâtisses en pierre qui accueillaient les éleveurs et les bêtes l’été pendant la transhumance.

Les coureurs se sont notamment arrêtés au buron des Bouals (km 76) où les organisateurs avaient installé le plus gros ravitaillement de l’épreuve. Ils ont pu y déguster certaines gourmandises locales préparées par Mickaël, bénévole et ancien pâtissier de la maison Bras.

« J’essaye de sortir quelques produits locaux comme le gâteau aux noix, le gâteau à la broche, la fouace », dit-il humblement. « Il ne faut pas rester trop longtemps à ce ravito, sinon on ne repart pas », a plaisanté un traileur gourmand.

À ce stade de la course, le corps a été mis à rude épreuve et le mental vacille quelque peu. Un ravitaillement aussi copieux, avec de bons produits du terroir, a notamment redonné le sourire à Janie, qui a pris le temps de se requinquer avant de rallier l’arrivée. « Ce ravitaillement est parfait, il ne va rien manquer pour finir », a-t-elle commenté, satisfaite.

Pendant ce temps, sous un beau soleil d’avril, les accompagnants des coureurs ont pu eux aussi se sustenter avec le fameux aligot-saucisse, une autre spécialité locale préparée avec de la tome fraîche de l’Aubrac, de la crème fraîche et des pommes de terre. 

Arrivée à Saint-Geniez-d’Olt

ravito
Les ravitos sont très gourmands sur la Trans Aubrac – Photo courtoisie

Après le buron des Bouals, il reste une trentaine de kilomètres pour digérer, dont quelques sympathiques montées, avant de redescendre jusqu’au village d’arrivée à Saint-Geniez-d’Olt.

Une fois la ligne franchie, l’ultra gastronomique s’est poursuivi avec de nouvelles spécialités locales qui attendaient les athlètes et leur famille, avec notamment des bières de microbrasseries locales et le bon vieil aligot des familles.

« On était en plein milieu de la nature, parfois en forêt, parfois au milieu de nulle part, c’était vraiment magnifique, a commenté à l’arrivée Sylvie, qui venait de courir le 50 km de la Trans Aubrac pour la première fois. Je connaissais assez peu la région, donc ça m’a permis de la découvrir et ça donne envie de revenir. »

Plusieurs autres coureurs d’ailleurs ont exprimé à l’arrivée leur envie de revenir faire du tourisme dans la région découverte grâce à la Trans Aubrac.