L’irrésistible appel du sentier du Fjord-du-Saguenay

Sophie Boisvert et Margaux Pontoreau-Bazinet – Photo : courtoisie

42 kilomètres. La distance d’un marathon. Pour les ultramarathoniens, ce n’est presque rien, mais pour les non-initiés, ça peut effrayer. En tout cas, 42 km, ça se prépare. Surtout lorsque cette distance se court dans les bois. À l’été 2016, Sophie Boisvert et sa cousine Margaux Pontoreau-Bazinet ont réussi à franchir la ligne, un pas à la fois, dans le sentier du Fjord-du-Saguenay.

« J’avais du mal à courir un kilomètre », se souvient Sophie, lorsqu’elle repense à ses débuts en course à pied, il y a quatre ans. Avec persévérance, elle s’est mise à engranger les distances avant d’avoir la piqûre pour la course en sentier. Son premier 5 km de course en sentier en compétition lui a permis de monter sur le podium… ce qu’elle a négligé de faire. « Je n’avais même pas pensé à regarder les résultats », rigole-t-elle.

« Depuis ce temps-là, je n’ai jamais arrêté de courir. »

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Photo : Sophie Boisvert

« C’est faisable »

Adepte de randonnée et toujours à la recherche de nouveaux défis, elle entend parler de la course du sentier du Fjord-du-Saguenay, que prévoyait faire Sébastien Côté, président-fondateur de l’Ultra-Trail Harricana, pendant une sortie du Club de Trail de Montréal. Une fois sa curiosité attisée, elle lui a demandé si elle pourrait y arriver.

Sa réponse : « C’est faisable! »

Il n’en fallait pas plus pour la convaincre. « Une fois que j’ai commencé à mettre mon nez là-dedans, je ne pouvais plus revenir en arrière », dit Sophie.

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Photo : Sophie Boisvert

Partenaire parfaite 

Seul hic, l’inquiétude parentale. Courir 42 km dans les bois est déjà une grosse épreuve en soi. Mais pour les parents d’une jeune coureuse qui souhaite partir seule, le projet s’accompagnait de beaucoup de soucis. Sophie a donc décidé d’enrôler sa cousine, Margaux.

« Ça faisait un an que Sophie me parlait de course en sentier », raconte celle-ci, ajoutant que Sophie lui affirmait qu’elle était la seule à pouvoir l’accompagner.

Margaux avait beaucoup d’expérience de course, principalement en athlétisme. Elle avait également participé au demi-marathon d’Ottawa. Une partenaire en or pour Sophie.

À partir de ce moment, le projet s’est préparé à deux.

« On était fébriles, mais en même temps, c’était un peu irréel », se rappelle Sophie. Le jour de l’épreuve, les filles se sont levées à 5 h du matin. La journée semblait se passer comme dans un rêve. « C’est comme si on partait faire notre jogging », dit Sophie.

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Photo : Sophie Boisvert

La course leur a pris 8 h 49. « À le refaire, je pense qu’on gagnerait beaucoup de temps », croit Sophie, qui dit savoir maintenant où elles auraient pu courir, marcher ou se reposer.

Seules pendant un long moment, les filles ont été surprises de croiser très peu de personnes : « Tous ces gens sont éparpillés sur des centaines de kilomètres de sentier ».

« Le sentier du fjord, c’est génial à faire à la course, affirme Sophie. C’est souvent dégagé, il y a beaucoup de points de vue et on entend le bruit des vagues, se souvient-elle. Ça sentait la mer dans le bois. »

Deux kilomètres avant la fin, les deux filles ont commencé le sprint. Mais au fil d’arrivée, elles ont été surprises. Ravies d’avoir terminé et fières d’elles, elles ont réalisé que personne ne les attendait, contrairement à des épreuves sur route. « On s’est juste regardées en souriant, puis là on s’est dit, c’est fini. »

Jusqu’à la prochaine fois…