Madère : une île qui en met plein la vue et les jambes

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Le Pico Ruivo - Photo : ShutterStock

Avec ses sommets profilés, ses canyons verdoyants et ses falaises qui plongent droit dans la mer, Madère a tout pour plaire. Si vous n’avez encore jamais entendu parler de cette île portugaise de 727 km2, située à plus de 700 km au large du Maroc, c’est qu’elle se fait plutôt discrète.

Discrète, mais pas timide : Madère taille souvent sa place dans les palmarès des meilleurs endroits au monde pour pratiquer la course en sentier. Et pour cause! Il faut à peine plus de 30 km pour courir d’un sommet vertigineux jusqu’à la mer, avec plus de scénarios de course qu’on ne peut en compter.

Un héritage unique… et pratique

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Le Pico Ruivo – Photo : Shutterstock

Attention! Le panorama, l’interminable sentier étroit et la température agréable de Madère pourraient vous donner envie de partir immédiatement. Cependant, ce n’est pas ce qui distingue l’île des autres paradis de la course en sentier.

Madère est plutôt reconnue pour son réseau de 1 450 km de levadas, des canaux d’irrigation qui, au 16e siècle, servaient à transporter l’eau des zones humides du nord aux cultures du sud de l’île. Aujourd’hui, une grande partie de ces canaux sont utilisés par les coureurs et les randonneurs pour parcourir l’île en toute quiétude.

Une île, deux régions

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Un levada – Photo : Shutterstock

Daniel Ferreira est guide pour Go Trail Madeira et Dinarte Jesus est guide chez Madeira Trail Tours. Ils connaissent bien les secrets les mieux gardés de Madère.

Daniel explique que l’île est grossièrement divisée en deux régions : le massif montagneux central et la forêt laurifère (une forêt de lauriers). Le massif central est idéal pour les entraînements plus exigeants.

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Daniel Ferreira et un ami coureur – Photo : Daniel Ferreira

Il regroupe les plus hauts sommets de l’île, dont le Pico Ruivo. Ce sommet de
1 862 m d’altitude est le plus haut de Madère et le troisième du Portugal. Avec humour, Daniel fait remarquer qu’il faut « aimer les escaliers » : sur le Pico Ruivo, comme sur de nombreux autres sommets de l’île, les derniers mètres se gravissent une marche à la fois.

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Photo : Daniel Ferreira

Au nord de l’île, la forêt laurifère offre aux coureurs des parcours moins éprouvants, souvent sur les fameux levadas. Ceux-ci permettent de découvrir la végétation subtropicale dense et humide qui fait la gloire de l’île. Dinarte précise, non sans fierté, que la forêt laurifère est vieille de quatre millions d’années et figure au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pour se sentir comme dans un film, rien de mieux que de courir d’une ville à l’autre en longeant la mer, du haut des falaises. Daniel confie que son sentier favori est le Larano – The lost world experience, un aller-retour entre Levada de Machico et Vereda do Larano, qui totalise 22 km et 700 m de D+.

L’hôtesse d’événements d’envergure

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Photo : Daniel Ferreira

Les températures sont confortables toute l’année à Madère, ce qui en fait une hôtesse toute désignée pour les événements de course en sentier. Dinarte estime qu’il y a au moins une course par mois sur l’île. Certains événements d’envergure sont dignes de mention plus que d’autres.

La Madeira Island Ultra Trail est la plus célèbre des courses de l’île. Désormais inscrite à l’Ultra-Trail World Tour, elle en est à sa huitième édition. Pendant l’épreuve maîtresse, les coureurs traversent l’île d’ouest en est sur 115 km et
7 000 m de D+.

L’Ultra Skymarathon Madeira, qui fait partie des Skyrunner World Series, a lieu en juin. Cette course de 55 km et de plus 4 000 mètres de D+ se déroule dans la municipalité de Santana.

En octobre, les montagnes environnant la capitale sont le décor de l’Ecotrail Funchal, dont les quatre épreuves proposées s’étendent de 15 à 80 km.

Voyage de course tout inclus

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Photo : Daniel Ferreira

Pour moins de 100 euros, les entreprises de tourisme d’aventure offrent des sorties journalières guidées dans toute l’île. Elles proposent aussi des vacances complètes de course en sentier et des camps d’entraînement. Pendant ces séjours, les coureurs peuvent se « détendre » les jambes en pratiquant le surf, la planche à pagaie et le canyonisme.

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Photo : Tiago Aguiar