Cape Town, Afrique du Sud : une randonnée au bout du monde

cape town afrique du sud
Photo : Arnaud Montpetit

Avant d’y mettre les pieds, j’étais loin de me douter que la province sud-africaine du Cap-Occidental était le terrain de jeu rêvé des sportifs. Course à pied, randonnée, vélo, parapente, deltaplane et surf s’y pratiquent dans un décor de rêve, dominé par des montagnes grises et dentelées. Si vous avez le courage d’affronter les longues heures de vol qui nous séparent de Cape Town, vous aurez tôt fait d’être récompensé.

Dès l’arrivée, la Table Mountain surprend par son omniprésence : au détour d’une rue, en plein centre-ville, au port comme dans les jardins, elle surgit quand on s’y attend le moins. Elle est au cœur de la ville. Avec ses 260 millions d’années, la Table Mountain, qui culmine à 1 085 mètres, est plus âgée que les Alpes, les Andes et l’Himalaya.

La Table Mountain, oasis urbaine

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Photo : Sophie Boisvert

Très vite, mes amis et moi avons envie de partir à la conquête de cette incroyable montagne. Nous optons pour une piste de randonnée moins fréquentée par les touristes, nommée Kaastel Poort Hike.

Comme nous ne connaissons pas les dangers potentiels, nous contactons un guide. C’est ainsi qu’à six heures du matin, nous rencontrons Lisel, une Afrikaner originaire de la région, et d’autres randonneurs sympathiques près de la Table Mountain Pipe Trail. Nous attaquons l’ascension de la face est avec enthousiasme, en faisant connaissance.

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Photo : Sophie Boisvert

Pendant la première heure et demie, le sentier monte abruptement, en épingles. Heureusement, il est ponctué de points de vue exceptionnels, qui font oublier l’effort et l’heure matinale. Après avoir gravi la pente, nous poursuivons notre chemin sur le plateau plus ou moins plat qu’on devine au sommet de la Table Mountain, où nous pouvons voir à perte de vue.

En marchant, Lisel identifie pour nous la flore : les plantes typiquement sud-africaines, comme les fynbos et les proteas, abondent de part et d’autre du sentier. Le terrain devient beaucoup plus roulant, idéal même pour la course en sentier.

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Photo : Sophie Boisvert

Lisel me confirme l’existence de l’Ultra-Trail Cape Town (UTCT), durant lequel les participants ne montent pas seulement la Table Mountain, mais font le tour de son plateau, la descendent, puis abordent les sommets Lion’s Head et Signal Hill, ainsi que plusieurs autres points d’intérêt. Il ne m’en faut pas plus pour mettre l’UTCT sur ma liste de course à faire une fois dans ma vie.

Après quatre heures de solitude presque complète sur la Table Mountain, nous grimpons la dernière échelle permettant d’accéder au belvédère principal, qui surplombe Cape Town et où arrivent les visiteurs par téléphérique. Ça fait drôle de voir autant de gens si soudainement, alors que derrière nous, la montagne est complètement déserte! Nous redescendons par le téléphérique, heureux d’aller nous détendre à la plage.

La Lion’s Head, reine des panoramas

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Photo : Sophie Boisvert

Le matin de notre dernière journée à Cape Town, je me réveille avec la ferme intention de gravir la Lion’s Head, autour de laquelle nous avons gravité pendant deux semaines. Déposés par un taxi au pied de la montagne, nous rejoignons le sommet de 669 mètres d’altitude en moins de 45 minutes.

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Photo : Sophie Boisvert

La balade commence sur un large chemin poussiéreux, qui rétrécit pour devenir un sentier étroit, surplombant une pente de plus en plus impressionnante. La randonnée se termine par une séance de quasi-escalade sur une cinquantaine de mètres.

Très fréquenté, le sommet offre un panorama à 360 degrés. On peut y observer Cape Town, Camps Bay, mais surtout, les jeux d’ombre et de lumière que fait la Table Mountain avec sa nappe de nuages. Si j’habitais Cape Town, je ferais cette balade à la course tous les matins, question de me retrouver seule en tête à tête avec la Table avant le petit-déjeuner!

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Photo : Sophie Boisvert

Nous avons descendu la Lion’s Head à la course, ultime récompense après la montée. De retour au départ du sentier, nous n’avons pas trouvé de taxi. Nous avons donc décidé de courir les cinq kilomètres nous séparant de notre hôtel.

En traversant Cape Town, dont nous connaissions maintenant les rues, nous nous sommes sentis comme des locaux. Courir à l’étranger, c’est faire de l’étranger son nouveau chez-soi.

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Photo : Sophie Boisvert

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