L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, vu par les grands coureurs

L’athlète Nathalie Mauclair lors de l’UTMB 2015 – Photo : Pascal Tournaire

Les plus grands coureurs en sentier au monde ont déjà foulé les chemins escarpés de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), et ils en gardent un souvenir immuable. Tous les coureurs en sentier interrogés par Distances+ évoquent cette course mythique avec une émotion spéciale.

Double vainqueur de l’épreuve, le Français François D’Haene estime que « c’est la course référence en ultra-trail, une course magnifique et mythique que chaque coureur de trail souhaite terminer un jour. La magie qui réside autour du mont Blanc attire et envoûte à la fois ».

L’un des prétendants à la victoire cette année, le Lituanien Gediminas Grinius, considère que l’UTMB, « c’est l’équivalent d’une épreuve olympique de trail ».

Pour le Français Sébastien Camus, qui vise le top 5, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc est « un leitmotiv qui a changé [sa] vie au travers d’une passion pour le trail qui est née il y a bientôt 10 ans. Au-delà de cette passion, l’UTMB en lui-même est devenu mythique, envoûtant, addictif ».

La championne du monde de trail et victorieuse l’an dernier de l’UTMB Nathalie Mauclair estime que « c’est une belle rencontre entre coureurs et passionnés de trail, et [je] souhaite que chaque traileurs puisse vivre cette expérience au moins une fois ».

Le point de vue québécois

Du côté des coureurs en sentier québécois, le rêve d’y briller, ou simplement d’y prendre du plaisir, est tout aussi palpable.

L’UTMB, c’est « un défi sportif, certes, mais c’est avant tout une aventure humaine hors norme […] dans des paysages grandioses », dit le coureur Jeff Gosselin.

Pour son ami Florent Bouguin, « c’est l’ultramarathon en sentier le plus médiatisé. Celui qu’il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie. »

« L’UTMB, c’est l’un des plus beaux parcours de trail du monde, un tracé sans concession, un paysage tout simplement extraordinaire et une ambiance inégalée », résume Joan Roch, qui l’a terminé l’an passé.

C’est « une opportunité de me mesurer aux meilleurs sur un parcours qui me fait rêver, confie David Jeker. Une aventure qui s’annonce riche en émotions et qui m’amènera probablement au bout de moi-même. »

Sébastien St-Hilaire, qui a puisé dans ses limites lors de la dernière Western States 100, en Californie, devait courir l’UTMB cette année, mais il ne s’est pas encore totalement remis. Il a préféré être raisonnable et renoncer pour cette fois-ci, et revenir, éventuellement, le couteau entre les dents. Il a quand même décidé de courir les 40 premiers kilomètres, pour accompagner des amis, et ainsi vivre malgré tout la frénésie du départ.

ARÊTE DU MONT FAVRE UTMB 2016
L’arête du mont Favre – UTMB 2016 – Photo : Pascal Tournaire

« Pour moi, l’UTMB, c’est la course ULTIME en montagne, affirme Sébastien. Avec 170 km et 10 000 m de D+, c’est la grande dame parmi les grandes dames! La Hardrock et la Diagonale des fous sont des équivalents, mais Chamonix, c’est l’endroit le plus extraordinaire pour la course en sentier. »

Pour Frédéric Berg, un habitué de l’événement, « c’est le rendez-vous mondial de l’ultra-trail. […] Cette année encore, c’est juste hallucinant. À part Kilian (Jornet, triple vainqueur de l’UTMB), juché sur l’Everest, tout le monde est là… et ça, aucun autre endroit ne l’offre ».

Le Franco-Québécois court cette année l’OCC (Orsières-Champex-Chamonix), une course de 55 km moyennant 3500 m de dénivelé positif. Le reste du temps, il dédicacera son livre Grand Trail qu’il a réalisé avec son frère Alexis, photographe sur la plupart des courses de l’Ultra-Trail World Tour, et retrouvera ses amis coureurs venus spécialement du Québec.

La reine Elizabeth et le roi Killian

L’Espagnol Kilian Jornet a marqué l’UTMB en le remportant à seulement 20 ans en 2008. Il succédait à un autre phénomène, le vétéran et double vainqueur italien Marco Omo (59 ans en 2007). L’extraterrestre Jornet a pris le départ trois fois, et a gagné trois fois, avant de passer à d’autres défis.

Le record de l’UTMB, détenu par le Français François D’Haene, est de 21 h 20. Les partants de l’édition 2016 devront passer la ligne en moins de 46 h 30.

Chez les femmes, c’est la Britannique Elisabeth Hawker qui est la reine de l’épreuve, qu’elle a remportée cinq fois. Mais c’est l’Américaine et double tenante du titre Rory Bosio qui détient le record de la course en 22 h 37.