Antoine St-Louis après son abandon lors de la Transgrancanaria / Photo : Facebook
La Transgrancanaria (125 km, 6 800 m de D+), qui se tenait ce weekend sur l’île Grande Canarie, en Espagne, n’a pas souri aux coureurs d’ultras québécois David Jeker, premier vainqueur du 125 km de l’Ultra-Trail Harricana (UTHC) en 2015, et Antoine St-Louis, ancien athlète d’élite de biathlon. Les deux hommes ont été contraints à l’abandon. En revanche, Martin Bherer est allé jusqu’au bout après
24 h 37 min de course.
Précisons quand même que Jeker et St-Louis n’avaient pas une ambition démesurée avant le départ de cette classique de l’Ultra-Trail World Tour (UTWT).
« J’ai abandonné [au 70e kilomètre] à cause d’une importante douleur à la cuisse gauche », a expliqué David Jeker à Distances+. Il préfère retenir le positif de cette nouvelle aventure. « J’avais d’excellentes sensations pendant les premières heures de course et j’ai même eu la chance de partager quelques kilomètres avec ma coéquipière Mélanie Rousset, qui était en route pour le podium [troisième]! J’ai aussi pu découvrir de beaux sentiers sur l’île dans les jours précédant la course. »
Il a ajouté que trois athlètes qu’il entraîne ont participé à l’une des courses de la Transgrancanaria et qu’ils ont tous performé. « C’est ça, le plus important pour moi », a-t-il affirmé.
Quant au jeune Antoine St-Louis, 23 ans, en phase d’apprentissage quant à ce genre d’ultra, il est arrivé « excité » comme une puce à l’événement, mais il a dû rapidement se rendre à l’évidence qu’il n’était pas dans un bon jour.
« J’étais tout simplement “tanné” après 30 km », a-t-il expliqué, sur sa page Facebook, dans la foulée. « Incapable de m’alimenter comme il faut dès le départ, pas d’énergie du tout. Peut-être que c’était prétentieux de me croire prêt pour cette course. » Il a renoncé au ravitaillement situé au 43e kilomètre.
Rendez-vous plus fort en 2018
Au lendemain de la compétition, une fois passée la frustration — et ce qu’il a jugé être une « leçon d’humilité » —, il nous a confié qu’il allait « super bien ».
« Je ne regrette pas du tout d’avoir arrêté, a-t-il dit. J’ai fait un super début de course, j’étais dans ma zone et je suis bien heureux. On s’entend que c’est loin de l’objectif fixé, mais bon… On recommence en 2018. Jamais deux sans trois. »
Il avait dû arrêter prématurément la course l’an dernier aussi, en raison d’une hypothermie.
Antoine garde une énorme envie de courir pour la suite des choses, avec, au programme, les 50 miles de Bear Mountain (sur le circuit Endurance The North Face, aux États-Unis), le Lavaredo Ultra-Trail (en Italie), l’UTHC et le Bromont Ultra.
Martin Bherer, seul Québécois à passer la ligne d’arrivée
Le coureur de Saint-Jérôme Martin Bherer a eu lui aussi une « dure journée », mais il est parvenu à rallier la ligne d’arrivée après un peu plus de 24 h de course.
« C’était très difficile de m’alimenter, j’ai dû jongler avec ça toute la journée, nous a-t-il raconté. Le parcours était plus rocailleux que je l’anticipais, ça m’a un peu surpris. Je suis très satisfait d’avoir terminé. »
Martin n’en est qu’à sa deuxième saison de course à pied en sentier. L’an dernier, il a terminé 12e au Bromont Ultra (160 km), 19e au 125 km de l’UTHC et 21e à l’Ultra-Trail du Mont-Albert (100 km).
Prochaine course pour lui : la Zion 100 Mile, en Utah, en avril.
L’Espagnol Pau Capell écrase la concurrence
L’Espagnol Pau Capell, 25 ans, a confirmé en fin de semaine qu’il était l’un des meilleurs coureurs en sentier au monde sur de longues distances, en remportant cette troisième étape de l’UTWT. Il s’est même offert le record de l’épreuve.
Il a passé la ligne d’arrivée après 13 h 21 min d’effort, près de 15 min avant le Lituanien Vaidas Zlabys et près de 30 min avant le Norvégien Didrik Hermansen, vainqueur de la précédente édition et leader provisoire au classement général annuel de l’UTWT.
En 2016, Capell avait terminé à la troisième place de la Transgrancanaria, en 14 h 11 min. Une année où il a brillé à l’internationale, puisqu’il a remporté l’Ultra-Trail Australia (100 km, 4 400 m de D+) et la TDS, l’une des épreuves de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (120 km, 7 225 m de D+). Il était d’ailleurs monté sur la troisième marche du podium de l’UTWT.
Chez les femmes, c’est également une coureuse locale, Azara García, qui s’est illustrée ce weekend (16 h 25 min), en arrivant loin devant la vedette suisse
Andrea Huser (17 h 15 min) et la Française Mélanie Rousset (17 h 30 min).
Les prochains rendez-vous de l’UTWT débuteront le 7 avril, avec pas moins de trois événements organisés en même temps sur trois continents : le célèbre Marathon des Sables, au Maroc, et deux petits nouveaux, la Patagonia Run, en Argentine, et le 100 Miles of Istria, en Croatie.