Le Montréalais Raphaël Metter-Rothan prendra le départ en fin de semaine de l’Ultra-Trail Australia, dans la magnifique région des Blue Mountains, à Katoomba, à 1 h30 au nord-ouest de Sidney. Il a toutefois revu ses ambitions à la baisse.
« J’avais d’abord prévu courir le 100 km (4400 m D+)- une course du circuit Ulta-Trail World Tour -, mais l’entraînement n’ayant pas été suffisant, alors je me suis rabattu sur le 50 km (2400 m D+) », a-t-il expliqué à Distances+.
Actuellement en escapade routière sur la côte est de l’Australie, ce Français débarqué au Québec il y a 3 ans a intégré la compétition à son voyage afin de traverser cette forêt d’eucalyptus à la teinte bleutée au pas de course.
Raphaël a été joueur de soccer de haut niveau et a suivi une filière sport-études. Il a découvert la course en sentier lorsqu’il a quitté sa ville, Strasbourg, pour poursuivre ses études dans le sud de la France. « J’ai commencé à faire des petites sorties de course pour découvrir l’arrière-pays montpelliérain, et je me suis pris au jeu », raconte-t-il.
Mais c’est surtout à son arrivée en Amérique du Nord que Raphaël a eu la piqûre. « La course à pied a vraiment été mon vecteur d’intégration au Québec, assure-t-il. Je retrouvais chaque mardi la gang de East-Laurier pour partager 5 à 7 km, mais surtout la petite bière à la fin de l’entraînement ».
Entre ces rendez-vous hebdomadaires en soirée il y a 3 ans et son inscription à un ultra-trail en Australie, Raphaël a eu le temps d’évoluer. Au départ, il courait sur la route. Et puis, « par curiosité, je me suis inscrit au 28 km de l’Ultra-Trail Harricana en 2016. J’ai beaucoup aimé mon expérience », se souvient-il.
Tellement que « Raf » a décidé de se lancer le défi de courir la course reine, le 125 km, l’année suivante. Il a réussi l’épreuve en 18 h 41, signant une très belle 46e place, mais là n’est vraiment pas l’essentiel pour lui. « Ce qui me drive dans la course en sentier, c’est vraiment d’être dans la nature, de découvrir de nouveaux endroits, de repousser mes limites et également cette sensation de bien-être. »
Le coureur de 32 ans n’est sans doute pas au bout de ses périples. En fin d’année dernière, il faisait partie de la troupe de coureurs québécois que vous avez pu suivre avec Distances+ à la TransMartinique. Il s’interroge d’ailleurs pour y retourner cette année, mais d’autres idées lui trottent en tête. « Il y a d’autres projets qui se dessine, notamment avec des gars comme Mathieu Blanchard, Thomas Duhamel, Charles Benoit… on aimerait refaire les Présidentielles (dans les Montagnes Blanches aux États-Unis) et le défi des cinq sommets. On est aussi tentés de renouveler un voyage de course, mais cette fois-ci pour participer à l’Ultra-Trail du Guatemala. »
Pour le moment, Raphaël Metter-Rothan savoure la vie sur les côtes australiennes et se prépare sereinement à son 50 km. Même loin de sa terre natale et de sa terre d’adoption, il pourra compter sur le support d’amis résidant sur place.
Plus de 2000 coureurs prendront le départ du 50 km à ses côtés, et 1200 s’élanceront sur l’UTA 100. L’an dernier, l’Américain Tim Tollefson l’avait emporté devant le meilleur coureur en sentier canadien, Rob Krar. En revanche, cette année, il n’y a pas de grands noms de l’ultra-trail sur l’UTA.
À noter que la sixième édition du Festival Trail in Motion, une soirée de projection d’une sélection de documentaires sur la course en sentier sera présenté durant la fin de semaine sur le site de l’Ultra-Trail Australia.
Classement UTWT
Après huit étapes de l’Ultra-Trail World Tour, l’Espagnol Pau Capell est en tête du classement provisoire, avec 1605 points obtenus grâce à sa victoire à la Transgrancanaria et sa deuxième place décroché à l’Ultra-Trail du Mont-Fuji. Il devance l’Américain Dylan Bowman et le Lituanien Gediminas Grinius.
Chez les femmes, c’est la Brésilienne Fernanda Maciel qui domine le classement, après sa victoire le week-end dernier lors de l’ultra-trail de Penyagolosa. Elle avait également signé une sixième place à la Transgrancanaria.