SPÉCIAL HARRICANA – À quelques jours de l’Ultra-Trail Harricana, Distances+ présente des portraits d’athlètes qui prendront part à la course ce weekend.
« J’ai couru dans le bois pendant un an sans savoir que je faisais du “trail running”, dit Mike Tarr sur un ton mi-blagueur, mi-sérieux. Il fallait que je rattrape mon chien! »
Tikka, une belle épagneule anglaise, dépensait sa folle énergie en grimpant les montagnes sans attendre ses maîtres. « Elle jappait parce qu’on était trop lents, ma copine et moi. Elle devait nous attendre. Alors on s’est mis à courir. »
Quatre ans plus tard, Mike, 35 ans, va s’attaquer à son premier ultra. Lors de l’Ultra-Trail Harricana, il affrontera sa plus longue distance à vie, le 65 km. Jamais il n’a couru plus de 30 km. Tout ça à cause d’un chien.
« Ma copine Anne-Marie et moi, nous faisions beaucoup de randonnées en montagne, explique Mike. Nous voulions un chien qui était capable de nous suivre. Les épagneuls, ce sont des chiens qui ont besoin de beaucoup d’exercice, qui ont beaucoup d’énergie. On ne s’attendait pas à ce qu’elle soit capable de courir pendant des heures sans s’arrêter. Elle est beaucoup plus en forme que nous… »
Depuis les montagnes d’Afrique du Sud
Gravir les montagnes pour le plaisir, ce n’est pas nouveau pour Mike. Né à Durban, en Afrique du Sud, de parents écossais et britannique, il se souvient de ses étés dans les montagnes du Drakensberg.
« Quand on était jeune, on passait nos étés à jouer dehors », dit-il. Sa passion du plein air, il l’a transportée avec lui quand toute sa famille a déménagé au Canada. Il avait six ans.
Après des études en sciences politiques et en traduction, il s’installe à Ottawa et décroche un emploi à la Croix-Rouge canadienne, où il s’occupe des relations avec les donateurs.
L’appel du vent frais et des grands espaces, c’est notamment pour « changer le mal de place ». « Quand tu travailles dans un bureau, tu es toujours assis. Dehors, je n’ai pas de téléphone, d’ordinateur, ça me permet de décrocher », dit-il.
Le couple se retrouve donc très souvent dans le nord-est des États-Unis, à la recherche de nouveaux sentiers, que ce soit dans les Adirondacks, les White Mountains ou les Green Mountains.
« Il y a beaucoup de gens qui courent pour être seuls, pour avoir du temps pour réfléchir. Pour nous, c’est vraiment un moment de couple. On prend le temps de se parler, ça nous apporte beaucoup », dit Mike.
Faire connaître Harricana aux anglophones
C’est un peu par hasard que Mike a découvert l’Ultra-Trail Harricana. Fasciné par les paysages de Charlevoix, il s’était inscrit l’an passé au 65 km, mais a dû mettre ses ambitions de côté, faute de temps pour s’entraîner.
Cette année, il met les bouchées doubles en s’entraînant au moins cinq fois par semaine, autant sur le plat, « pour développer la vitesse », que dans les côtes, « pour affronter les montées ».
De plus, il s’engage bénévolement pour l’organisation en effectuant la traduction de textes du français vers l’anglais.
« J’ai vu qu’il y avait une section anglaise sur le site web, mais qu’il y avait un peu moins de contenu. Alors je me suis dit : pourquoi ne pas donner un petit coup de pouce pour faire connaître l’événement aux Canadiens anglais et aux Américains? »
Quant à Tikka, elle fera aussi le voyage jusqu’au mont Grand-Fonds, où se tient la course, mais elle devra être patiente, car elle attendra son maître à la ligne d’arrivée. Qui sait si, après ses 65 km, Mike aura le courage de repartir avec elle dans les sentiers pour lui faire faire son exercice?