Martin Roussel et Mathieu L’Arrivée courent en amis sur la TDS

Martin Roussel et Mathieu L’Arrivée – Photo : courtoisie

UTMB2017_Autopromo

« C’est rare qu’on trouve quelqu’un avec qui on a à peu près le même rythme », dit Martin Roussel. L’ultramarathonien de 42 ans, originaire de Gatineau, court en ce moment même la fameuse TDS de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc avec son ami Mathieu L’Arrivée.

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Au moment de publier ces lignes, les deux Outaouais pointaient en 912e et 913e position, sur 1600 coureurs, après 14 h 30 de course. Distances+ les a rencontrés sur la terrasse d’un petit resto au coeur de Chamonix à quelques heures du départ.

« Le but premier, c’est de finir la course », nous a dit Mathieu, 37 ans. « En bas de 30 heures, on va être contents. En bas de 28 h, on va être fous! » À titre indicatif, le Français Michel Lanne vient de remporter la TDS en moitié moins de temps, 14 h 34 plus précisément.

Pour y arriver, le duo sait que les forces de l’un s’appuieront sur les compétences de l’autre. C’est une formule éprouvée depuis plusieurs compétitions. En effet, même si Mathieu et Martin ne s’entraînent pas souvent ensemble, ils se retrouvent pour des compétitions. C’est ainsi qu’ils ont franchi à deux la ligne d’arrivée de la Trans Vallée, du 80 km de Bear Mountain et du 100 km du Gaspesia 100, entre autres.

Les deux coureurs ont d’ailleurs le même entraîneur, Éric Deshaies, qui va prendre le départ de l’UTMB ce vendredi.

L’accomplissement d’un rêve

Il y a un autre point sur lequel les deux amis s’entendent, c’est qu’ils sont en train de vivre un rêve.

« Quand j’ai commencé à faire de la trail, je me suis intéressé à ça de plus en plus, explique Mathieu. Quand tu googles sur la course en sentier, tu tombes tout de suite sur l’UTMB. J’ai vu les images, j’ai senti l’ambiance, et c’est devenu un but pour moi. »

Même son de cloche chez Martin. « Pour moi, c’était hors d’atteinte, dit-il. J’avais fait des marathons, mais de me retrouver dans la plus grosse compétition au monde de trail, c’était un rêve. Aujourd’hui, je suis là. »

Le choix de la TDS

Au départ, Martin et Mathieu voulaient courir la CCC, une autre des cinq épreuves de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (101 km, 6100 m D+). Mais s’ils se sont inscrit à la TDS (119 km, 7200 m D+), c’est parce qu’ils estimaient avoir plus de chance d’y être sélectionnés.

« La CCC est plus contingentée », estime Mathieu.

Parmi les craintes du duo : l’altitude. La TDS monte en effet à plusieurs reprises au-dessus de 2000 m, et va jusqu’à 2600 m dans son plus haut passage. Pour s’y acclimater, Martin, qui est entrepreneur en rénovation à son compte, s’est autorisé plusieurs jours de vacances pour arriver à Chamonix avec neuf jours d’avance sur sa compétition.

Il a passé trois nuits en refuge à 2700 m d’altitude pour habituer son corps au changement de pression et se « créer des globules rouges ». « J’ai vraiment senti une différence entre la première et la troisième journée », assure-t-il.

Cette histoire d’acclimatation était une excuse au voyage, dit Martin en riant, puisqu’il en a surtout profité pour décrocher et faire des balades en montagne en compagnie de son autre ami Richard Turgeon, qui sera lui aussi du départ de l’UTMB ce vendredi, et ce pour la deuxième année consécutive.

Il faudra voir si cela aura été utile. Pour Mathieu, la crainte d’un DNF (Did Not Finish) est toujours présente. « J’ai envisagé d’abandonner sur toutes mes courses, dit-il. Je ne prends rien pour acquis. Je sais qu’il va y avoir des moments qui ne seront pas agréables. J’y vais au fur et à mesure, et j’essaie de vivre le moment présent. »