Joan Roch part pour Hong Kong sans aucune pression

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Joan Roch : Photo : Alexis Berg

Après avoir couru six ultras en moins de cinq mois pendant la saison 2015, Joan Roch a pris un peu de repos. L’athlète le plus connu sur la scène de la course en sentier au Québec a maintenant les fourmis dans les jambes. Il s’envole aujourd’hui même pour Hong Kong, où il prendra part à la première course de l’Ultra-Trail World Tour 2016.

Pourquoi t’es-tu inscrit à cette course?

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C’est une course que je n’ai jamais faite. Je n’ai jamais couru en Asie, ça me motive. Et puis, c’est la première course de l’Ultra-Trail World Tour (UTWT). L’an dernier, j’ai fait deux courses de l’UTWT, celle du Mont Blanc et la Diagonale des fous, et juste avec ces deux courses là, je me suis classé 165e mondial, sur un peu plus de 7000 coureurs. Pour 2016, je me suis dit que ce serait une bonne idée d’essayer de faire trois courses, pour accumuler le maximum de points possibles.

Ta dernière grande compétition, c’était la Diagonale des fous, à La Réunion en octobre dernier. As-tu eu le temps de prendre un repos physique complet depuis?

Oui, mais j’ai couru quand même! J’ai bien récupéré, parce que je n’ai pas fait de compétition et je n’ai pas fait de course rapide. En plus, j’ai réduit mon entrainement d’environ 40 % parce que je suis passé à temps partiel au travail. Comme plusieurs le savent, mon entrainement, c’est de courir aller-retour au travail. Je suis passé à trois jours par semaine, alors je cours seulement trois jours par semaine plutôt que cinq.

Tu n’as pas ajouté d’autres entraînements pour compenser?

Je n’avais pas envie, je voulais me reposer. Et j’ai consacré beaucoup de temps à finir mon livre. J’ai beaucoup moins couru, et ça m’a fait beaucoup de bien. J’ai senti qu’il m’a fallu un bon mois et demi – deux mois avant de récupérer de la saison au complet.

Comment te sens-tu dans ton corps en ce moment?

Tranquille! Je me sens vraiment bien. Je n’ai aucune fatigue, aucune douleur, aucun bobo. Pour la course à Hong Kong, il faudra juste gérer le décalage horaire, qui va être massif. Je n’aurai absolument pas le temps de l’encaisser, parce que je pars jeudi, j’arrive vendredi, la course est samedi. Je vais ignorer le décalage horaire. C’est ma seule inconnue, mais vu que je suis en pleine forme, ça devrait bien aller.

Quels sont tes objectifs pour cette course?

Par rapport à ce que j’ai fait en 2015, c’est une course relativement courte. L’an dernier, l’ultra le plus court que j’ai fait était de 120 km. Là, c’est « seulement » 100 km. Quasiment un sprint! En 2015, ce n’était pas un objectif que d’aller vite. Là, je vais essayer d’aller le plus vite possible. L’an dernier, il fallait que je m’économise pour passer à travers de la saison.

Je n’ai pas du tout regardé le parcours, ni le dénivelé, ni le nombre de ravitaillements, ni la nature du terrain! Tout ce que je sais, c’est que ça fait 100 km.

Tu n’as donc pas vraiment d’objectifs au niveau du classement?

Non, je n’en ai pas! À part d’aller le plus vite possible. Mais je ne sais pas ce que ça va donner. Je vais voir comment je me sens pendant la course. On verra le chrono à la fin. C’est sûr qu’avec la neige, je n’ai pas pu faire des courses intenses dans les dernières semaines pour me préparer. Je vais courir sur mes acquis. J’espère que j’en ai encore!

Comment expliques-tu cet état plutôt relaxe par rapport à tes ambitions?

J’y vais vraiment pour courir ailleurs et découvrir. Je vais même m’arrêter pour prendre des photos. Mon gros objectif de la saison, c’est le Tor des Géants, qui fait 330 km. Les courses de l’UTWT ne représentent pas pour moi une grande progression. La progression, c’est le Tor des Géants qui va me la donner. Le reste, c’est quasiment du tourisme de coureur!

Est-ce que 2016 est ton année la plus ambitieuse?

Non. En 2015, j’ai vraiment poussé le bouchon assez loin. Je me suis mis beaucoup de pression sur les épaules en enchaînant six ultras en cinq mois, incluant, pour les trois dernières, l’UTMB, Québec-Montréal et la Diagonale des Fous. Il y avait de bonnes chances pour que je ne me rende pas jusqu’au bout, que j’abandonne une des courses ou que je me blesse. Ce n’est pas arrivé.

C’est intéressant comme exercice, mais c’est épuisant. Pour 2016, je me suis gardé le Tor des géants dans le collimateur. La saison 2015 était, en quelque sorte, un entrainement pour le Tor des géants. Tout s’est bien passé, donc c’est parfait, je vais l’essayer.

Mais pour le reste, je ne veux pas enchainer des ultras difficiles et exigeants. Mes objectifs sont ailleurs. Visiter et faire quelques courses de l’Ultra-Trail World Tour. Puis, faire le Tor des Géants. Enfin, une bonne partie de mon calendrier va être occupé par la sortie de mon livre en mars. Il faut que je sois disponible.