Une course roulante attend les Québécois à la Javelina Jundred en Arizona

Félix Langelier – Photo : Ultra Race Photos

Une poignée de Québécois participent ce week-end à la Javelina Jundred, en Arizona. Stéphanie Simpson, David et Maxime Tardif, Steve Morneau, Pierre Collins et Philippe Gendreau prendront le départ du 100 miles, tandis que Félix Langelier participera au 100 km. Distances+ a parlé à ces deux derniers, des collègues de travail, quelques jours avant leur départ pour les États-Unis.

La Javelina Jundred, qui est une course « challenger » de l’Ultra-Trail World Tour, se joue en milieu désertique, près de Fountain Hill en Arizona. Le faible dénivelé (1800 m de D+ pour le 100 miles) est compensé par la chaleur, qui met les coureurs à rude épreuve.

Philippe Gendreau est fébrile. Il tentera de compléter son premier 100 miles. « Je suis plus énervé que nerveux, reconnaît-il. J’ai bien fait mes devoirs. Javelina, c’est un bon premier 100 miles du fait que c’est cinq boucles et, donc, tu repasses quatre fois devant ton équipe de soutien durant la course. Mon équipe, c’est ma conjointe. Depuis mes débuts dans les ultras, on s’améliore de fois en fois. »

Pour Félix Langelier, qui en sera à son troisième 100 km de l’année, après le Hong Kong Ultra 100K et la Pandora 24, c’est le plaisir qui doit primer. « Le cut off est assez élevé pour le 100 km, c’est presque la même chose que le 100 miles [30 heures]. Comme je ne suis pas un coureur rapide, je vais pouvoir courir à mon rythme et profiter du moment présent. »

La copine de Félix lui fera également office d’équipe de soutien dans cette course festive qui prend des allures de carnaval à quelques jours de l’Halloween. « On va avoir nos costumes, ça va être cool », dit-il.

Philippe Gendreau - Photo : courtoisie
Philippe Gendreau – Photo : courtoisie

Une course presque trop roulante

C’est un parcours roulant qui attend les participants. Il est composé d’un mélange de sentiers rocailleux et sablonneux. 

« Le parcours peut se courir en totalité, mais c’est traître parce qu’il n’y a pas d’obstacles naturels pour changer ton rythme, observe Philippe Gendreau. Ça prend une bonne stratégie. »

Il a d’ailleurs adapté son entraînement en conséquence. « J’ai fait la Pandora 24 en juillet. C’est une boucle assez longue [10 km] et le défi, après chaque boucle, c’est de repartir, dit-il. Je me suis entraîné sur le sentier de l’escapade à Rigaud. C’est un sentier roulant de 14 km avec 200 m de D+, soit des conditions qui se rapprochent de Javelina. »

Félix a simplement poursuivi son programme d’entraînement habituel. « J’ai fait plus de plat que de montagne, mais je n’ai pas augmenté mon volume, précise-t-il. Ce n’est pas la meilleure préparation pour une course, mais je la fais surtout pour m’amuser. »

Félix Langelier lors du Hong Kong 100 - Photo : Running Biji
Félix Langelier lors du Hong Kong 100 – Photo : Running Biji

Se préparer au pire

C’est la chaleur qui risque d’être la grande inconnue de cette course. « Depuis qu’il fait plus frais, je vais au sauna chaque semaine pour conserver mon adaptation à la chaleur acquise durant l’été », souligne Philippe Gendreau.

Félix se montre également prudent face à la chaleur. « C’est ma première expérience dans le désert. Je compte sur ma semaine de vacances avant la course pour m’acclimater. On doit faire de la randonnée dans le Grand Canyon. » 

Pour le reste, chacun d’eux a des objectifs réalistes. C’est donc sans pression que les deux coureurs prendront part à cette course. « J’ai complété mes deux premiers 100 km autour de 22 heures, explique Félix Langelier. Compte tenu du D+, mon objectif pourrait être de le faire en bas de 20 heures ». 

L’objectif premier de Philippe sera de compléter la distance en bas du temps de coupure de 30 heures, mais il se laisse quand même une petite place pour la performance. « La cerise sur le sundae, c’est de finir en moins de 24 heures. Mais dans un ultra, tu ne sais jamais ce qu’il y a entre toi et la ligne d’arrivée. Ça fait partie de l’attrait. »

Philippe Gendreau à l'entraînement - Photo : courtoisie
Philippe Gendreau à l’entraînement – Photo : courtoisie

Coureurs jumeaux

En plus de travailler dans la même équipe comme analystes en technologies de l’information, ils ont tous deux été initiés à la course en sentier par le même collègue de travail.

« J’ai toujours aimé le plein air et la randonnée, affirme Félix Langelier. Je voulais simplement être plus en forme pour faire plus d’aventure et ne plus arriver en haut de la montagne avec la langue à terre. J’ai commencé à courir et c’est devenu une passion. »

Rien ne destinait Philippe Gendreau à la course en sentier. Ancien fumeur, il a dit adieu à la cigarette il y a six ans. « Je n’ai pas un passé de sportif même si j’ai déjà été messager à vélo. À l’école, j’étais le dernier choisi dans les sports d’équipes, se souvient-il. Je suis allez courir sur le mont Royal avec un collègue et c’est là que j’ai eu la piqûre. »

Des projets pour 2019

Si, pour Félix Langelier, 2018 est l’année des 100 km, 2019 pourrait être l’année des 100 miles.

« Quand j’ai regardé les émissions sur les courses de l’Ultra-Trail World Tour, j’ai vraiment accroché. Philippe et moi, on s’est inscrits à la loterie pour l’Ultra-Trail du mont Fuji au Japon. Peut-être que ce sera mon premier 100 miles. Il y a aussi la Fat Dog 120 en Colombie-Britannique. C’est une course de 120 miles en mode semi-autonome, c’est plus mon style de course », explique l’athlète de 33 ans.

À 44 ans, Philippe Gendreau suit à la lettre son plan de match, établi il y a plus de quatre ans. 

« Quand j’ai fait mon premier 50 km à 40 ans, j’avais fait le plan de courir un 100 miles quelque part dans le monde à 45 ans. En plus du mont Fuji, je suis inscrit à la loterie de la Western States, mais je n’ai pas trop d’espoir pour 2019. J’ai aussi l’œil sur la CCC [une course de 100 km qui fait partie de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc]. »

Le départ de la 16e édition du Javelina Jundred est donné le samedi 27 octobre à 9 h (heure montréalaise) au McDowell Mountain Regional Park en Arizona.