Benoit Talbot au XTrail du mont Orford – Photo : Luc Hamel
Des centaines de coureurs se sont donné un ultime rendez-vous avant l’arrivée de la neige, ce samedi 15 octobre, au XTrail du mont Orford (XTMO). La très connue course en sentier, qualifiée comme « la plus populaire dans l’est du Canada » par ses organisateurs, accueillera en fin de semaine près de 2 000 coureurs sur ses différents parcours de 1, 5, 11,5, 20 et 23 km.
La course se classe au sommet des événements de course en sentier en ce qui a trait au nombre de finissants individuels au Québec, selon le site Iskio.ca. Mais pourquoi donc les coureurs y reviennent-ils année après année?
Le XTMO réunit plusieurs des ingrédients qui assurent le succès, expliquent Alister Gardner et Benoit Talbot, des coureurs « abonnés » à cette course depuis plusieurs années. « C’est l’événement de clôture de la saison de la course pour toute une communauté de coureurs », souligne Alister, qui participe au XTMO depuis 2010. « Beaucoup de gens en font leur objectif de l’année et ils ont tout l’été pour s’y préparer ».
Comme l’événement est situé à une distance raisonnable de plusieurs grands centres, tels que Québec, Montréal et Trois-Rivières, mais aussi des frontières américaines et ontariennes, il attire facilement un très grand lot de coureurs.
Attrapé par la passion des sentiers
C’est au XTrail du mont Sutton, la course « petite sœur » du XTMO, qui a lieu au printemps, qu’Alister s’est initié pour la première fois à la course en sentier, en 2010. Le coup de foudre a été tel que l’athlète ne manque pas l’une ou l’autre des deux courses depuis ce temps, sauf cette année, car Alister sera, avec un certain regret, au départ du demi-marathon de Toronto, ce dimanche.
« Le XTrail du mont Orford, ça le dit dans le nom que ça va être beau, dit Benoit, entraîneur de course à pied. C’est une montagne connue. Tu le sais aussi c’est où. Ça n’a pas besoin de présentation. » Avant même de pratiquer la course en sentier, Benoit a d’ailleurs été garde de parc au mont Orford pendant un an. Comme l’une de ses tâches était d’évacuer les gens blessés, il courait d’un point à l’autre pour savoir combien de temps ça lui prendrait, sans savoir que courir en sentier deviendrait une discipline suscitant une véritable passion.
Aux couleurs de l’automne
L’automne bien installé signifie aussi des montagnes enveloppées de magnifiques couleurs et entourées de sublimes paysages, insiste Benoît.
Avec le parcours sur les crêtes, au sommet des montagnes, les panoramas sont à 360 degrés, avec des points de vue exceptionnels sur la région. Ce n’est pas pour rien que la course a été votée « l’une des 10 plus belles courses à faire au Canada » selon le Canadian Running Magazine, rappelle d’ailleurs Nicolas Taillefer, directeur et chef marketing des Productions XMAN et cofondateur du XTMO avec sa conjointe, Annick Beaulé.
Malgré tout, d’une année à l’autre, les conditions peuvent changer énormément, précise Nicolas. L’automne, la température est imprévisible et très différente d’une année à l’autre. « Il y a même eu de la neige au sommet l’an dernier! », fait remarquer l’organisateur.
Cela fait en sorte que l’expérience n’est pas du tout la même année après année. « C’est un défi, mais une expérience en même temps », croit d’ailleurs Alister, qui comptait sur la mauvaise température pour aller plus vite et mieux performer que ses adversaires lors de ses dernières participations à l’événement.
Il y en a vraiment pour tous les goûts dans le cadre de cette course, avec quatre défis mélangeant à la fois des parcours très techniques et d’autres plutôt de type crosscountry. Benoit et Alister s’entendent pour dire que le 23 km, la distance maîtresse de l’événement, n’est pas une course pour les débutants. « Il faut être préparé », explique Benoit. « Il faut être capable de travailler sur des jambes fatiguées. C’est facile d’aller vite au début et de se brûler. Mais ensuite, le parcours devient très technique et il y a beaucoup de relances. »
Pour les adeptes d’ultramarathon en sentier, inutile d’espérer l’ajout d’une distance plus longue au cours des prochaines années. Les organisateurs sont catégoriques : ils visent sur un événement de masse avec beaucoup de gens et préfèrent, par conséquent, avoir des courses de moins longues distances, mais plus accessibles.
Si l’événement est complet pour cette année, Nicolas suggère de ne pas tarder à s’inscrire pour l’an prochain, puisque le nombre de places est restreint pour chacun des circuits afin de limiter la pression et, donc, les dommages sur les sentiers.