Grosse amélioration des temps de course au Trans Vallée 2018

Le podium de la Trans Vallée X 2018 (Mathieu Blanchard, Jean-François Cauchon et Francis Boutin) ― Photo : Vincent Champagne

DISTANCES+ À LA TRANS VALLÉE – Mathieu Blanchard avait inscrit la Trans Vallée X comme dernier gros entraînement avant l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, auquel il participe dans deux semaines. L’athlète montréalais a remporté l’épreuve sans se blesser ni se tordre une cheville ― c’était l’une de ses craintes ―  mais surtout en pulvérisant ses records des années précédentes.

Il a en effet retranché 17 min à son temps de l’année dernière sur l’ensemble des trois épreuves du week-end. Il a parcouru les 90 km et 3400 m de dénivelé positif en 8 h 38. Et ce, malgré la pluie diluvienne du vendredi soir, qui a rendu les sentiers boueux et glissants, et malgré le fait qu’il a failli rater le départ.

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« J’avais froid, alors je voulais attendre dans la voiture jusqu’à la dernière minute », confie Mathieu. Or, en raison de la pluie battante ― il est tombé 35 mm de pluie vendredi ― les organisateurs ont devancé le départ de quelques minutes. Tout le monde était prêt… sauf Mathieu. Il est arrivé sur la ligne dans le décompte des dix dernières secondes.

Le site du camping Etsana - Photo : Vincent Champagne
Le site du camping Etsana ― Photo : Vincent Champagne

La Trans Vallée X est la plus longue des épreuves d’une fin de semaine de course. Elle compte trois parcours : un 15 km de nuit le vendredi, un 38 km le samedi et un 37 km le dimanche. Seuls dix athlètes, dont trois femmes, l’ont complétée.

« Ça me met vraiment en confiance, parce que ça veut dire que mon niveau s’est amélioré en un an, a commenté Mathieu à la fin de la compétition. Battre de plus de quinze minutes son propre record, c’est quand même bien! »

Comme pour de nombreux participants, c’est l’ambiance et l’esprit du Trans Vallée qui l’enchante. « On se croirait à la plage avec la rivière. On mange bien, on a fait un gros feu hier soir. Il  y a une super ambiance! C’est ce qui me fait revenir! »


-> Notre dossier spécial Trans Vallée 


Pas de jalousie pour Cauchon

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Les frère et sœur, Jean-François et Élizabeth Cauchon, deuxièmes à la Trans Vallée X 2018 ― Photo : Vincent Champagne

Jean-François Cauchon a reconnu que la présence de Mathieu Blanchard l’avait incité à se pousser un peu plus loin. Mais pour une deuxième année consécutive, il termine derrière le champion.

« Je sais qu’il est plus rapide que moi […], mais en fin de semaine, j’ai amélioré tous mes temps, alors je suis très satisfait, a analysé Jean-François, visiblement pas jaloux. Si Mathieu arrive avant moi, ce n’est pas plus grave que ça. Si j’améliore mes temps, je suis gagnant quand même. »

Il a terminé 19 min derrière Blanchard, mais en retranchant quinze minutes au cumul de ses trois courses l’an dernier.

Les deux coureurs trônent au sommet de l’élite du trail au Québec, avec une poignée d’autres, qui s’échangent les places sur le podium d’une course à l’autre. En toute amitié, Cauchon et Blanchard ont beaucoup discuté de l’UTMB pendant le week-end. Jean-François, qui a terminé en 31e place l’an dernier à Chamonix, a prodigué ses meilleurs conseils à Mathieu, qui découvrira l’épreuve reine, le 171 km et 10 300 m D+, le 1er septembre.

Jean-François Cauchon adore, lui aussi, l’ambiance du Trans Vallée, qui occupe un camping au complet pendant tout le week-end, dans la Vallée du Bras-du-Nord, à Saint-Raymond de Portneuf. Les coureurs qui restent sur le site après la course, ils se parlent, se baignent et soupent ensemble plutôt que de retourner rapidement chez eux.

« C’est vraiment l’ambiance qui rajoute un plus. Il y a de beaux sentiers, mais l’ambiance, c’est génial », a souligné l’athlète de Cap-Rouge, qui estime par ailleurs que le format du Trans Vallée est parfait pour lui. « C’est vraiment du trail. Ce sont des single tracks tout le long; du trail technique. Moi, j’aime vraiment ça quand c’est technique, parce que je ne suis pas super rapide sur le plat », a expliqué Jean-François.

Le site du camping Etsana - Photo : Vincent Champagne
Le site du camping Etsana ― Photo : Vincent Champagne

Élizabeth Cauchon prend une heure de moins

Sa sœur, Élizabeth, a aussi terminé deuxième à la Trans Vallée X. Elle était fatiguée à la fin de sa dernière course, mais contente de constater la qualité de son entraînement des semaines précédentes. Elle a cumulé 10 h 50 sur les trois courses, soit treize minutes de plus que la gagnante, Lyne Bessette.

Mais c’est une grosse performance qu’elle a réalisé au regard de l’an dernier, puisqu’elle a amélioré son temps d’une 1 h 04. Elle avait également terminé deuxième en 2017.

« C’est une course tellement technique que, des fois, tu n’avances pas, tu t’enfarges. Il faut rester « focus », a-t-elle raconté. Dans les descentes, j’espérais rattraper Lyne, mais je ne l’ai jamais vue. »

Pour elle aussi, « l’esprit trail » anime véritablement le Trans Vallée. « C’est un temps pour que tout le monde se rassemble. Le monde n’est pas stressé, y’a pas de cellulaire, alors c’est relaxe », s’est-elle enthousiasmée. En effet, les ondes cellulaires ne rentrent pas dans le camping, ce qui force tout le monde à se parler plutôt qu’à jouer avec son bidule intelligent.


-> Lire notre article sur la gagnante de la Trans Vallée X, Lyne Bessette.


De la place pour tous

Alexandre Koch - Photo : Vincent Champagne
Alexandre Koch ― Photo : Vincent Champagne

L’élite des coureurs se retrouve dans la Trans Vallée X, alors que les autres formats de la course permettent à ceux et celles qui sont moins habitués aux podiums de s’initier à l’expérience des grands gagnants. C’est entre autres le cas d’Alexandre Koch, du Club de trail de Montréal, qui n’avait jamais fait de podium de sa vie, et qui a remporté la Trans Vallée « normale ».

« J’étais surpris, je ne m’y attendais pas du tout », a-t-il dit, encore étonné d’avoir gagné, en complétant le 10 km de nuit, le 38 km du samedi et le 21 km du dimanche en 9 h 09.

« J’étais venu pour un entraînement, a-t-il précisé. L’objectif, c’est le 65 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada, le 8 septembre. Alors, je venais pour faire des kilomètres. La course à étapes, ça m’a permis de voir comment le corps réagit. Et ça va bien », a-t-il dit, avant de vanter, lui aussi, les attraits de la plage et de la rivière.

Sur le parcours de la Trans Vallée régulière, les trois premières femmes sont arrivées avant le deuxième homme! C’est assez rare pour être digne de mention.

Annie-Claude Vaillancourt - Photo : Vincent Champagne
Annie-Claude Vaillancourt ― Photo : Vincent Champagne

La gagnante, Annie-Claude Vaillancourt, était fière d’elle, puisque son objectif était tout simplement de s’améliorer par rapport à l’an passé. « Je suis un peu étonnée », s’est exprimée la jeune femme de Mascouche, plus habituée a-t-elle dit à faire des podiums sur les petites courses locales « quand il n’y a pas trop de calibre. »


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