La Gaspésie se lance dans la course polaire

Course hivernale à Matane – Photo : Événements Gaspesia

C’est aujourd’hui que démarre la troisième édition de la Gaspesia Série Trail Polaire. Quatre villes et villages de l’est du Québec — Matane, Percé, Saint-Mathieu-de-Rioux et New Richmond — seront l’hôte d’autant d’événements de course hivernale. C’est la station de ski Mont Castor, à Matane, qui va inaugurer cette série dès ce soir.

Comme l’explique Jean-François Tapp, fondateur d’Événements Gaspesia, qui organise également l’ultra-trail Gaspesia 100, le concept de la Série Trail Polaire est assez simple. « Ce sont des courses à pied de soir. Ça se tient en montagne sur le domaine de ski des stations participantes. Quand les skieurs quittent les pistes, nous on entre sur la montagne pour baliser le parcours, puis les départs sont donnés en soirée. »

C’est une expérience qui se veut hybride entre la course en sentier et la course sur route. « On retrouve le dénivelé, mais toute la portion technique du trail running disparaît, puisque les parcours sont aménagés sur les pistes damnées qui sont très dures », précise Jean-François.

Selon le type d’épreuve sélectionné — petit, moyen ou long —, les participants doivent parcourir, entre une et quatre fois, une boucle d’environ 3 km. « Le petit parcours va faire entre 2,5 et 3,5 km, alors que le long pourra faire jusqu’à 12 km, précise l’organisateur. Du côté du dénivelé, pour la station touristique Pin Rouge dans la Baie-des-Chaleurs, c’est 1000 m de D+ pour 10 km de course. » Une course d’un kilomètre est également au programme pour les enfants de 2 à 10 ans.

Vivre une expérience

L’idée est de créer des courses accessibles avec des distances tout aussi accessibles. « Pour la plupart des athlètes qui se présentent, c’est la première fois qu’ils courent sur la neige, dans le noir et en montagne, dit-il. Ça ajoute à la difficulté en plus de créer une expérience assez mémorable pour les participants. »

La petitesse du parcours offre de nombreux avantages. « Ça crée une ambiance qui est festive puisqu’au pied de la montagne, les parents et amis se rassemblent. À chaque fois que les athlètes passent sous l’arche, ils reçoivent leur dose d’encouragement, affirme Jean-François. On a un ravito au pied de la montagne et un autre au sommet. »

Ce sont des courses ou l’esprit de compétition arrive au second plan. « Certains coureurs vont faire la course en soulier, d’autres en raquettes et un nombre grandissant en skimo également. »

Photo : Événements Gaspesia
Photo : Événements Gaspesia

Une pépinière de coureurs 

« La série Trail polaire se veut le prélude à notre grand rendez-vous de trail du mois de juin à l’ultra-trail Gaspesia 100, explique Jean-François Tapp. Pratiquement 50 % de participants de la Série Trail Polaire ont été revus pendant l’été dans l’un de nos événements cyclistes ou de course à pied. C’est un bon moteur promotionnel pour nos rendez-vous de l’été. »

Même s’il s’agit d’une série, très peu de participants vont faire plus d’une course. « C’est lié au fait qu’elles sont rapprochées au niveau du calendrier, mais très éloignées en termes de distance. Saint-Mathieu-de-Rioux, près de Rivière-du-Loup, c’est à cinq heures de route de notre siège social de Gaspé. »

Selon Jean-François Tapp, c’est un des rares événements de sport d’endurance durant l’hiver dans l’est du Québec. « Ça nous permet d’être soutenus par les différents programmes pour promouvoir les activités hivernales. À Matane, on s’attend à environ 75 participants alors que du côté de Saint-Mathieu-de-Rioux et New Richmond (Pin Rouge), une centaine de participants devraient prendre le départ. On devrait faire courir 400 personnes dans tout l’est du Québec cet hiver. »

L’évolution se poursuit

La série est maintenant sanctionnée par la Fédération québécoise d’athlétisme. « À l’image de notre marathon Gaspesia et de l’Ultra Trail Gaspesia 100. On est très content de ce partenariat », dit-il.

Si la série actuelle compte quatre rendez-vous, il n’est pas impossible qu’elle prenne de l’expansion. « On pourrait rejoindre d’autres destinations qui ne sont pas couvertes comme la Vallée-de-la-Matapédia et la Haute-Gaspésie, prévoit-il. On a peut-être des opportunités sur la Côte-Nord. C’est une série que l’on souhaite dédier à l’est du Québec pour faire bouger les communautés locales. Si on atteint un jour cinq ou six événements, on va être à notre plein potentiel. »