Les athlètes et la belle température étaient au rendez-vous de cette première édition de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs, qui s’est déroulée cette fin de semaine dans le Parc de la Gaspésie. Ce sont 435 coureurs qui étaient inscrits sur l’une des six épreuves de 2,8 km, 5 km, 10 km, 23 km, 43 km et 103 km, une participation qui a grandement satisfait les organisateurs, qui visaient un objectif de 300 à 350 coureurs pour une première année.
« La neige nous a rendu la tâche difficile dans les dernières semaines mais heureusement, depuis hier, on a une super belle température qui nous donne de belles conditions de course. Les athlètes nous le disent : ils sont vraiment satisfaits des parcours alternatifs avec les vues qu’ils peuvent avoir des sommets Olivine et Xalibu », explique Éric Lévesque, directeur de course.
Des parcours modifiés en raison de la neige
L’organisation a en effet été dans l’obligation de modifier les trois plus longs parcours de l’événement à une semaine d’avis en raison de l’accumulation de neige sur les sentiers dans certains secteurs de la Grande Traversée, ainsi qu’en raison du haut niveau d’eau des ruisseaux et des rivières, qui risquait de nuire à la sécurité des coureurs.
Une sage et bonne décision selon Nathanaël Beaulieu, de Rimouski, qui s’est démarqué avec une première position sur le parcours de 45 km. « Ils ont réussi à s’adapter rapidement et à bien baliser le parcours », juge-t-il.
Le jeune athlète de 21 ans s’est d’ailleurs dit surpris de sa victoire sur l’épreuve. « Je ne m’attendais pas nécessairement à ça . En fait, je voulais juste me donner à 100 % et je considérais la course comme ma course de l’année. J’étais bien heureux du résultat », explique celui qui avait déjà participé au kilomètre vertical de l’Ultra-Trail du Mont-Albert de même qu’au 40 km Trail du Bic à l’automne dernier.
« Je connaissais déjà plutôt bien le territoire. J’étais allé exploré le circuit en début de semaine passée, dans le secteur du mont Olivine, et j’avais déjà marché jusqu’au Lac aux Américains. Par contre, je n’étais jamais allé au sommet du Mont Xalibu. C’est magnifique », fait-il remarquer.
Nathanaël a complété le 43 km en 4 h 52, soit sept minutes devant le deuxième, Vincent Corbin, qui l’a talonné de près une bonne partie de la course. « On revient sur nos pas après avoir atteint le sommet du mont Xalibu et c’est là que je l’ai croisé en redescendant et que j’ai vu qu’il était tout près. Ça m’a rajouté un petit stress pour courir », confie-t-il. « Les 7 derniers kilomètres ont été plus difficiles. Je devais me parler et miser sur le mental. Les jambes étaient lourdes ».
De nouveaux visages sur plusieurs podiums
Plusieurs autres athlètes se sont fait connaître sur les différents podiums, notamment Simon Trépanier, sur le 103 km, qui a décroché une première position en 13 h 30, relativement loin devant Vincent Carbonnelle, qui a terminé l’épreuve en 14 h 16, et Florent Bouguin, en 14 h 36, qui s’annonçait comme le favori. Une seule femme a terminé cette difficile course d’endurance, soit Marie-Line Chamberlain, de Trois-Rivières, en 19 h 31.
S’il n’a pas été possible de rejoindre Simon Trépanier afin d’en savoir plus sur sa performance aussi inattendue qu’exceptionnelle, Marie-Line Chamberlain a adoré le parcours, même modifié. « En fait, ça a fait en sorte qu’on croisait tout le monde plusieurs fois, on s’encourageait. On est quasiment devenus des connaissances. On croisait l’élite, ça aussi c’est intéressant parce que normalement on ne les voit pas sur une course étant donné qu’ils sont toujours devant », explique Marie-Line.
Le parcours modifié du 103 km faisait deux fois deux boucles totalisant 52 km à faire dans les secteurs Olivine et Xalibu.
Celle-ci est d’ailleurs des plus satisfaites de sa course. « Ça a super bien été. C’est la première fois que je vis une course comme ça, au niveau de la gestion du mental et de l’énergie. J’ai fini et j’étais encore capable de rouler », explique celle qui est arrivée deuxième sur le 160 km au Bromont l’automne dernier.
« J’ai pris le temps d’enlever mes souliers et de changer mes bas aux ravitos, de prendre soin de mes pieds. Les quelques minutes que j’ai prises là, je les ai regagnées à la fin où je me sentais encore bien », croit-elle.
La coureuse n’hésite également pas à qualifier le Parc de la Gaspésie comme le plus beau terrain de jeu au Québec. « C’est magnifique, vraiment. On ne peut pas demander mieux! » , estime Marie-Line, qui confirme qu’elle sera de retour l’an prochain, et qui se prépare maintenant pour la TDS, en France, au mois d’août.
Des paysages à couper le souffle
Les organisateurs se réjouissent de ces commentaires positifs sur la beauté du territoire. « Ils ont mal partout, mais ils reviennent avec le sourire d’avoir vu un beau paysage », s’enthousiasme Éric Lévesque.
Celui-ci se dit aussi satisfait de la participation d’athlètes venus d’aussi loin que les États-Unis ou la France, dont le célèbre « ZinZin Reporter », de même que des provinces Maritimes, comme la gagnante du 43 km, Heidi Cooke.
Rappelons que l’Ultra-Trail des Chic-Chocs refaisait vivre le défunt Ultra-Trail du Mont-Albert, qui avait cessé ses activités après quatre éditions en raison de certaines ratés organisationnelles. L’équipe en place estime avoir démontré sa capacité à organiser un événement de qualité, malgré les défis particuliers que représente un territoire aussi sauvage et éloigné que le Parc de la Gaspésie.
« Nous avons un excellent appui des gens du milieu et une super belle équipe de bénévoles, des gens d’ici qui ont le territoire à coeur et qui sont fiers de le faire connaître. Le succès de l’événement passe beaucoup par eux », tient à souligner Éric, qui essaie, avec l’équipe de Choc Événements, de mettre en valeur et impliquer le plus possible les gens de la région.
Des plans ambitieux pour le futur
Les coureurs peuvent s’attendre à pouvoir s’inscrire pour la prochaine édition dès le mois d’août, si tout se déroule comme prévu. Celle-ci sera d’ailleurs sans doute déplacée d’une semaine ou deux plus tard en juin ou juillet afin d’éviter d’être trop souvent confrontée à des difficultés liées à la neige encore trop abondante dans les sentiers.
« Nous aimerions pouvoir déplacer notre événement encore plus tard dans l’été mais le Parc de la Gaspésie est déjà très achalandé en période estivale. Il serait impossible d’organiser un événement avec autant de randonneurs qui circulent dans les sentiers. Même les campings sont saturés. La fenêtre est donc très courte pour pouvoir organiser l’événement dans des conditions optimales », précise Éric.
Quoiqu’il en soit, l’organisation compte sérieusement réintroduire un 100 miles en 2020. « Nous allons faire le bilan de cette édition-ci au cours des prochaines semaines et nous prononcer pour la suite des choses très bientôt », indique Éric Lévesque.
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