Photo : Marie-Claude Brière – Ultra-Trail du Bout du monde
La troisième édition de l’Ultra Trail du bout du monde prend son envol ce samedi. Plus de 200 participants viendront parcourir de 3 à 110 km sur le sentier international des Appalaches dans le parc national Forillon.
Situé à l’extrémité est de la péninsule gaspésienne, le parc national Forillon à la particularité de marquer la fin des Appalaches. C’est aussi par ici que passe le sentier international des Appalaches (SIA) qui rejoint le mythique Appalachian Trail, un sentier qui s’étend de la Géorgie au Maine sur près de 3500 kilomètres.
Comme l’explique Félix Guay-Vachon, directeur logistique et sécurité pour l’événement, courir dans un parc national offre plusieurs avantages, même si certaines contraintes existent dans ce lieu voué à la préservation.
« Ce n’est pas un parc pour rien, les paysages sont magnifiques. Le parc nous offre son support, autant terme de matériel que des ressources humaines, on a vraiment un bel appui, reconnaît-il. On essaie d’être ouvert de chaque côté et ça porte-fruit. »
Des parcours variés
Tous les parcours empruntent les sentiers existants du parc national Forillon incluant les distances reines de 53 et 110 km.
« À Cap Gaspé, il y a une plaque de bronze qui marque à la fois le début et la fin du sentier des Appalaches. D’ailleurs, la plupart des courses empruntent le sentier international des Appalaches appelé GR A1. Pour les 110 kilomètres, on fait cependant quelques détours vers d’autres sentiers. »
Félix Guay-Vachon explique que c’est une bonne chose que toutes les courses se déroulent à l’intérieur du parc. « La Gaspésie est un territoire de chasse et la chasse aux petits gibiers est commencée, explique-t-il. En cette période-ci de l’année, c’est un des endroits les plus sécuritaires pour courir. »
Si la majorité des participants locaux privilégient les courtes distances, la majorité des coureurs de l’extérieur sont inscrits aux distances de 53 et le 110 km. « On trouve ça intéressant d’avoir des gens de l’extérieur en cette période-ci de l’année », dit-il.
Nouvelle administration
Les deux précédentes éditions de l’Ultra-Trail du bout du monde étaient organisées par Land’s End Racing Expedition, la même entreprise qui organisait l’Ultra-Trail du Mont-Albert.
« À partir de cette année, c’est un OSBL, indépendant et plus local, qui prend le relais. Même si c’est la troisième édition, pour nous c’est comme une première. C’est un noyau cinq personnes qui agissent à la fois comme comité organisateur et comme administrateurs de l’OSBL. »
La reprise de l’événement a d’ailleurs été facilitée par l’esprit de communauté qui règne dans la région. « Gaspé c’est une ville tissée serrée, tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de bouche à oreille qui se fait et on n’a pas eu besoin de faire beaucoup de publicité pour trouver nos bénévoles », affirme-t-il.
Les étudiants du diplôme d’étude collégiale en tourisme d’aventure du cégep de Gaspé sont également mis à contribution. « C’est un programme unique au Québec, dit-il. Ce sont des jeunes avides de sport de plein air et d’aventure. Ils nous donnent un bon coup de main. »
Territoire Micmac
Le parc national Forillon contient des portions de territoire qui était traditionnellement utilisé par les Micmacs. « On a une attention particulière pour la communauté Micmac, une des seules communautés autochtones au Canada qui n’a pas de réserve, précise Félix Guay-Vachon. Ils sont mêlés à la population, mais sont reconnus comme tel. »
Il était donc important pour les organisateurs d’honorer cette nation. « La course de 110 km se nomme la Grande Ourse qui se dit mesgil’g muin en Micmac, dit-il. L’année dernière, on a fait une belle cérémonie d’ouverture avec la communauté Micmac et on veut continuer cette année. »
Une nouveauté pour 2019
L’organisation a pour projet d’ajouter une nouvelle épreuve le vendredi, en guise de prologue aux courses du lendemain.
« C’est un kilomètre vertical qui va démarrer au niveau de la mer sur la plage de cap Bon Ami, c’est un superbe endroit, jusqu’à en haut de la tour du mont Saint-Alban. Aucun repos, une montée très intense sur une très courte distance, ça ne pourrait être intéressant », affirme Félix Guay-Vachon.
Pour le reste, malgré le D+ parfois imposant, il rappelle que toutes les courses sont accessibles. « Ce n’est pas un parcours plat, mais il y a des courses au Québec qui en ont plus de D+ pour les mêmes distances, reconnaît-il. C’est des parcours très roulants, du single track, mais sans beaucoup de roches et de racines. On a rarement le besoin de s’arrêter et de marcher. Notre course de 6 kilomètres est accessible à n’importe quel coureur du dimanche. »
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