Le défi virtuel Gaspesia 100 bat son plein, avec des milliers de kilomètres au compteur

Gaspesia 100
Le circuit du Gaspesia 100 passe notamment en bordure de mer - Photo : Mélodie Pardonet

Depuis deux semaines, plus de 3200 coureurs aux quatre coins du monde participent au défi virtuel Gaspesia 100. La course, que chacun peut compléter là où il se trouve, se déroule sur l’application Strava, avec des barrières-horaires et des prix de présence, comme dans un vrai ultra.

La Gaspesia a été parmi les premiers événements majeurs aux Québec à devoir annuler son édition 2020 pour cause de pandémie de Covid-19. L’organisateur Jean-François Tapp a alors réuni plusieurs partenaires locaux et nationaux pour garder vif l’intérêt de sa communauté.

Depuis le coup d’envoi du défi, donné le samedi 23 mai, les coureurs doivent compléter en un mois 160 km à la marche ou à la course, à raison de 40 km par semaine. Pendant la première semaine, 2279 personnes ont participé au défi, cumulant presque 100 000 km en tout. Plus de 1500 personnes ont réussi à compléter leur 40 km hebdomadaire.

Un prix de participation est tiré au sort parmi les coureurs qui franchissent la barrière des 40 km chaque semaine, offert par l’entreprise Naäk, qui produit une barre énergétique à base de farine de grillon, la microbrasserie Pit Caribou, ainsi que les organisations Gaspésie gourmande et Gaspesia 100. 

De plus, chaque semaine complétée permet aux participants de multiplier les chances de gagner le grand prix, consistant en un tour de la Gaspésie pour deux personnes, remis par Tourisme Gaspésie.

Parmi les collaborateurs, on trouve le coureur montréalais Nicolas Danne, qui est responsable de la gestion de l’événement sur Strava. « La plateforme ne permettant d’afficher que les 100 premiers coureurs, les 3200 participants ont dû être répartis en 32 groupes pour que chaque coureur puisse connaître sa position au classement », explique Nicolas. Il a dû ajouter chaque personne manuellement sur son téléphone… une opération qui a pris du temps.

Même si la gestion de l’événement engendre des frais, l’inscription était gratuite et l’organisation se fait bénévolement. « Nous sommes des artisans de la course », lance Jean-François Tapp.

Continuer de faire vivre le tourisme en Gaspésie

thomas duhamel
Thomas Duhamel sur la Gaspesia 100 2018 – Photo : courtoisie

Outre le défi sportif, l’organisation des courses Gaspesia revêt un enjeu touristique pour la région, selon l’organisateur. Pour cet amoureux de la Gaspésie, tout de cette région mérite le détour, aussi bien la nature, la gastronomie et l’accueil des habitants. 

« Plus de 40 % des participants de l’édition 2019 venaient de Montréal », laisse-t-il savoir, illustrant l’intérêt de son événement pour le tourisme local.

Avec la Gaspesia 100, lorsqu’elle a lieu, Jean-François cherche à faire vivre aux participants une expérience unique, dans un paysage somptueux et une atmosphère conviviale. 

Désormais, un véritable intérêt s’est construit autour de la course : « c’est plus qu’une case à cocher sur une ˝bucketlist˝, dit-il. Le rocher Percé est devenu un lieu de pèlerinage pour les coureurs de la Gaspesia 100. »

Le défi virtuel est une belle occasion de s’imaginer sur les sentiers qui passent par les grèves et la plage de Percé. Il permet à d’anciens participants, comme Thomas Duhamel, de se remémorer de bons moments. « La Gaspesia 100 reste parmi mes plus beaux souvenirs de course », affirme celui qui a remporté les trois éditions précédentes du 160 km et qui est maintenant un fier ambassadeur de l’événement. « Je me suis même acheté de la bière Pit Caribou pour l’occasion », ajoute-t-il.

« J’étais impatiente de participer à cet événement, dit pour sa part Sonia Martin, du Club de Trail de Montréal. Le défi virtuel me permet de garder des objectifs de course tout en étant solidaire de l’organisation », explique-t-elle.

Rendre accessible l’ultra

Ainsi, le défi virtuel continue de faire parler de la Gaspésie et prépare le terrain pour l’événement 2021.

Au-delà d’un événement promotionnel, la course virtuelle rend accessible la pratique de la course d’un ultra… en le répartissant sur plusieurs semaines. « Si courir 40 km par semaine pendant un mois n’a rien d’extraordinaire pour certains coureurs, cela en pousse de nouveau à dépasser leurs propres limites », dit Sonia Martin. 

En se lançant dans ce défi virtuel, cette passionnée de course à pied est parvenue à embarquer avec elle certains de ces amis non-coureurs.

Jean-François Tapp projette de conclure l’événement en beauté en réunissant des ambassadeurs et quelques autres coureurs de trail dans une course à relais qui aurait lieu lors de la dernière semaine.

En attendant, les participants partagent des photos de leurs sorties et quelques témoignages dans un groupe Facebook dédié au défi. Certains ont été originaux, en créant sur Strava des trajets en forme de homard ou de rocher Percé.

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