Course Frozen Ass mont Royal : beau temps et records étaient au rendez-vous

Des coureurs lors de la Frozen Ass mont Royal – Photo : Martin Barabe

C’est le week-end dernier que s’est déroulé la huitième édition de la course Frozen Ass mont Royal à Montréal. Se voulant sans prétention, l’événement a attiré près de 90 coureurs qui ont parcouru, à de nombreuses reprises, la fameuse mitaine du mont Royal en référence au tracé du parcours.

Alors que par les années passées, les deux seules courses au programme étaient celles de trois heures et six heures, une nouvelle formule a été introduite cette année. « J’ai changé ça pour deux heures, quatre heures et six heures. Deux heures, c’est une distance plus accessible de type demi-marathon, quatre heures peut se comparer à marathon alors que la course de six heures, c’est plus comme un ultra », explique David Girard, le nouvel organisateur de l’événement.

Comme pour les années antérieures, le gagnant et la gagnante de chaque catégorie était celui et celle ayant complété le plus de tours du circuit de 2,2 km et de 34 mètres de dénivelé.

Frozen Ass

Record battu chez les femmes

Lecia Mancini est la détentrice du nouveau record féminin avec 26 tours pour un total de 57,2 km. Il s’agit de sa seconde participation à cette course. « Ça a super bien été, il ne faisait pas froid, ce n’était pas glacé, c’était vraiment des conditions idéales. Je suivais Stéphanie Simpson [l’ancienne détentrice du record] jusqu’au 25e tour ou je l’ai dépassée, puis j’ai réussi de justesse à compléter un 26e tour, » précise-t-elle.

Une course parfaite selon ses propres termes. « Je me suis sentie très forte du début à la fin, je n’étais pas fatiguée, je suis vraiment contente, explique Lecia. C’est ma course d’hiver préférée car j’aime beaucoup les participants et l’organisation. » Puisqu’elle habite Montréal, le mont Royal fait partie de ses zones d’entrainement, elle était donc en terrain familier.

Cette coureuse polyvalente est aussi à l’aise sur route qu’en sentier. Avec plusieurs marathons à son actif, elle participera au marathon de Boston en avril prochain. Par la suite, elle compte compléter le Vermont 100 en juillet avant d’enchainer avec le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana.

La victoire de Benoit Beaupré

Du côté des hommes, c’est Benoit Beaupré, un coureur bien connu dans la communauté, qui a terminé premier avec 28 tours pour un total de 61,6 km. « J’étais bien content que cette course revienne parce que c’est agréable et convivial, dit-il. L’organisation s’est bien débrouillée pour une première. Ce qui est le fun avec une boucle, c’est quand tu vis un creux, tu peux rejoindre d’autres coureurs pour t’appuyer. »

C’est une course qu’il a adorée. « Ce sont les meilleures conditions des trois ou quatre éditions auxquelles j’ai participé, se rappelle-t-il. J’y allais pour faire un gros entraînement, pour faire un 60 km et ça a adonné que j’ai gagné. Ça débute bien la saison! ».

Pour Benoit, il s’agit d’une excellente préparation pour sa première véritable course de la saison qui débutera avec le Cruel Jewel 100 en Géorgie. « C’est un 100 miles assez costaud [10 000 m D+] qui aura lieu en mai », explique-t-il.

Une course minimaliste

Frozen Ass mont Royal est une course issue de la communauté des coureurs qui n’est associée à aucune organisation. Tout repose donc sur les épaules de l’organisateur. « Pour moi, c’est un défi personnel qui me sort de ma zone de confort, explique David Girard. J’ai fait plein de choses pour la première fois comme solliciter des commanditaires ou assembler chacune des 90 médailles remises aux coureurs. »

Heureusement, le jour de l’événement, il pouvait compter sur une équipe de huit bénévoles. « On avait des compteurs avec la liste de tous les coureurs pour noter le nombre de tours. D’autres bénévoles étaient au ravito où on pouvait y manger la même chose que dans les ultras. On avait même un repas d’après course. Mon ami Luc Potvin avait fait une soupe orge et bœuf et du gâteau qui ont été bien appréciés », raconte-t-il.

Les frais d’inscription servent principalement à payer la nourriture et les boissons. De plus, l’organisation s’est engagée à remettre une partie des recettes à l’organisme Dans la rue.

En route vers la neuvième édition

La formule devrait être la même l’année prochaine. « On vise le troisième week-end de janvier 2019, précise David Girard. Je veux garder l’esprit des petites courses. C’est ce que j’aime de l’événement et je pense que tout le monde apprécie ça également. Pour cette raison, un maximum de 100 coureurs est un chiffre parfait pour moi. »

Fier du succès de cette huitième édition, David Girard pense déjà à l’avenir. « J’ai d’autres idées en tête, mais je ne sais pas trop si je vais les incorporer dans l’événement ou simplement, en faire un autre. J’y pense encore, ça va être une surprise », affirme-t-il.