La course Cryo : qui a ce qu’il faut pour courir le lac Saint-Jean en plein hiver?

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La course Cryo promet un défi physique et psychologique! - Photo : Gwano

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C’est une expérience enivrante, qui frôle plusieurs limites. Celle du froid, celle de la nuit et de l’effort. La course Cryo offre 32 km de blancheur, comme un tunnel de neige dans lequel le coureur s’engouffre entre jour et nuit, sur le lac Saint-Jean, en plein mois de février. Jean-Mathieu Chénier a vécu l’expérience, qui permet de collecter des fonds pour la fondation Sur la pointe des pieds, et il y retourne sans hésitation.

« Tu n’es jamais à l’abri des éléments », se remémore le coureur de trail, qui est aussi blogueur et guide de groupes de course, en évoquant le vent, qui peut souffler en rafale, l’humidité et la glace qui s’est formée dans sa barbe.

L’an dernier, il a mis plus de 4 h 30 pour traverser le lac, en regrettant de ne pas avoir pris ses raquettes de course. « La neige avait fondu, elle était moins ferme, explique-t-il. La piste va varier selon la météo chaque année, et ça fait partie du défi, que de prendre la bonne décision sur son choix d’équipement. »

Le départ est donné en fin d’après-midi, ce qui permet d’assister à un sublime couché de soleil scintillant sur l’immensité glacée du lac, raconte Jean-Mathieu. La course se poursuit à la noirceur, dans le seul faisceau de sa lampe frontale et le son des pas crispants sur la neige.

Quand le plein air est thérapeutique

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Jean-Mathieu Chénier lors de la course Cryo 2019 – Photo : Anthoni Rosa

La course Cryo est en train de s’établir dans le monde des événements sportifs caritatifs. Pour sa première édition l’an dernier, une cinquantaine de braves avaient participé à la compétition, qui offre aussi un plus petit format de 10 km.

En s’inscrivant, les participants s’engagent à recueillir des fonds. Ils permettent ainsi à la Fondation de remplir sa noble mission : offrir des expéditions « thérapeutiques » à des adolescents ou des jeunes adultes atteints du cancer ou en rémission.

Parfois, les astres s’alignent et l’univers semble répondre à nos aspirations, évoque Jean-Mathieu, qui avait très sérieusement envisagé, il y a quelques années, de poursuivre des études de deuxième cycle en « aventure thérapeutique ». La chose ne s’est pas faite, mais lorsque la fondation l’a contacté pour lui demander s’il avait envie de s’impliquer, il a sauté sur l’occasion.

« Ça vient connecter deux choses qui sont super importantes pour moi, dit-il. D’abord, le plein air et l’aventure, qui font partie de ma vie, et le désir de m’engager dans la société. »

La nature contribue véritablement à un processus thérapeutique, affirme Jean-Mathieu, qui a lui-même connu un épisode dépressif, dont il parle sans tabou. « Le plein air a des effets bénéfiques sur l’esprit. Tu vides ta tête de tes préoccupations, tu vois tes petits problèmes quotidiens différemment », explique-t-il.

« Et pour les jeunes qui sont atteints du cancer, ça les sort de l’hôpital, ça leur permet de rencontrer d’autres jeunes qui vivent la même chose qu’eux, et puis ça leur donne l’opportunité de se dépasser autrement que de juste ˝vaincre la maladie˝ », ajoute-t-il.

Une expédition qui change la vie

Valérie Bouchard - Photo : Guillaume Roy
Valérie Bouchard – Photo : Guillaume Roy

Cela fait plus de 20 ans que la fondation Sur la pointe des pieds offre des aventures thérapeutiques. Des milliers d’adolescents ou de jeunes adultes ont bénéficié de la formule qui a fait ses preuves, et qui donne des résultats.

Valérie Bouchard a été tellement marquée par son expérience qu’elle a réorienté sa carrière vers le plein air et l’aventure thérapeutique. À 25 ans, en rémission d’un lymphome, elle étudie maintenant en intervention par la nature et l’aventure à l’Université du Québec à Chicoutimi.

« L’après-cancer, c’est l’après-guerre, explique-t-elle. Il reste des mines antipersonnel cachées, et elles te sautent dans la face un moment donné, autant sur le plan physique que psychologique. »

Partie en expédition de rafting sur la rivière Magpie, sur la Côte-Nord, avec 13 autres jeunes adultes en rémission, elle a pu partager ses émotions, et être comprise. « Ça faisait tellement du bien! Ça m’a permis de mettre le doigt sur ce que je vivais, parce que d’autres y avaient un peu plus réfléchi que moi. »

Les bénéfices de cette aventure de sept jours se sont manifestés sur le long terme, ajoute Valérie. « Ça m’a redonné le goût de faire des choses pour moi-même, de m’occuper de moi, de prendre des décisions, de surmonter des défis », alors que la maladie avait atteint sa confiance et sa résistance au stress.

Cet hiver, elle sera au fil de départ de la course Cryo, non pas pour courir, mais pour encourager les participants, et surtout, pour les remercier de permettre à d’autres jeunes de vivre une expédition de guérison.

Quant à Jean-Mathieu, il poursuit son entraînement et sa collecte de fonds en attendant le jour J, où il espère améliorer son temps de course. Peut-être aura-t-il ses raquettes cette fois!

On peut s’inscrire à la course Cryo, qui a lieu du 21 au 22 février, jusqu’au 15 janvier 2020, ou jusqu’à ce que les 200 dossards disponibles soient vendus.

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Sur le lac Saint-Jean gelé – Photo : Gwano

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