La course Cryo s’affirme comme le défi hivernal immanquable, même en mode virtuel

La course Cryo
La course Cryo a normalement lieu sur le lac Saint-Jean - Photo : Gwano

Peu importe les conditions, qu’il neige, qu’il vente, qu’il fasse froid ou qu’une pandémie balaie encore la province, la course Cryo aura lieu tel que prévu le 20 février prochain. Les participants, chacun chez eux, reproduiront les conditions de cette course unique en son genre, motivés par la cause des jeunes atteints du cancer.

Catherine Bujold sera au fil de départ de cette édition virtuelle, chez elle en Gaspésie, plutôt que sur le lac Saint-Jean, où aurait normalement dû se tenir la compétition. Elle aura en tête cette expérience qu’elle a vécue l’an dernier : 32 km jusqu’à l’arrivée, sur le lac gelé, de nuit, au milieu de l’hiver, confrontée aux éléments.

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« J’aimerais ça me trouver un parcours qui soit un peu de la trail et un peu dans les rangs, et peut-être aussi un peu de montagne », explique Catherine. Elle aura sa petite équipe de soutien composée des membres de sa bulle familiale, avec un point de ravitaillement, « pour me rappeler que cet événement-là est spécial », dit-elle.

catherine Bujold
Catherine Bujold – Photo : courtoisie

La coureuse de 38 ans s’adonne à la course en sentier depuis quelques années et cherche « des expériences de course différentes ». Lorsqu’elle a vu passer une publicité pour la course Cryo l’an dernier, elle s’est inscrite sans hésiter. « C’est un terrain qui est quand même mystérieux : traverser un lac gelé! Ça ne ressemble à rien de ce que j’ai vécu en ultra-trail. Je trouvais ça beau et inspirant comme parcours. »

Mais c’est surtout la cause soutenue par la fondation Sur la pointe des pieds, organisatrice de l’événement, qui l’avait émue, et qui lui donnera de l’énergie sur sa course virtuelle. Depuis plus de 20 ans, la fondation offre des « aventures thérapeutiques » en pleine nature à des jeunes atteints du cancer, qui sont en traitement ou encore en rémission. Il peut s’agir, par exemple, d’une excursion de canot-camping en groupe, où les jeunes sont accompagnés et sortent, pour un moment, du contexte hospitalier.

« Je n’étais pas gênée d’aller demander des sous à mon entourage pour cette cause-là », lance Catherine, qui a elle-même perdu son père entre les griffes du cancer. Lorsqu’elle a couru sur le lac, l’an dernier, « j’essayais de me mettre dans la peau de la jeune fille que j’étais à 17 ou 18 ans. J’aurais eu besoin, moi aussi, de me rappeler que je pouvais faire autre chose que recevoir des traitements, de me souvenir que j’étais capable de vivre des expériences autres que médicales. Ça m’inspirait beaucoup pendant la course. »

« J’aurais aimé retourner sur le lac, avoue Catherine, pour revoir les bénévoles et ressentir de nouveau cette énergie que j’aime et que je retrouve dans les événements organisés, mais je refuse de me laisser abattre et de me dire que ça aurait été mieux. Je fais en sorte que ce qui se présente à moi soit spécial et inspirant. » La dernière fois qu’elle a pris un départ officiel, c’était lors de la course Cryo, il y a un an.

Le défi de Tommie-Anne Côté : 434 km jusqu’au Lac!

Tommie-Anne Côté
Tommie-Anne Côté sur le lac Saint-Jean – Photo : courtoisie

Tommie-Anne Côté était aussi du groupe de braves l’an dernier, alors qu’elle prenait part à l’événement pour la deuxième année consécutive. Cette année, elle participe de nouveau à la course Cryo, mais d’une façon bien spéciale, puisqu’elle a créé son propre défi.

La fondation Sur la pointe des pieds offre en effet deux formules pour ses participants : soit la recréation d’un 32 km chez soi, avec une trousse d’accompagnement pour reproduire l’ambiance du lac Saint-Jean, ou une formule libre.

« Je ne pourrai jamais reproduire les conditions de l’événement à Montréal, dit Tommie-Anne. Il n’y a rien ici qui va toucher de près ou de loin à ces 32 km là, au Lac. »

Elle a donc calculé le nombre de kilomètres qui la sépare du fil d’arrivée habituel à Roberval, soit 434 km. Elle s’est donné le défi de parcourir cette distance entre le 1er janvier et le 20 février. Un peu comme si elle se rendait là-bas!

C’est un objectif qui la motive à rester active, car elle reconnaît avoir un peu de misère à rester enthousiaste avec la course en plein hiver. « Il ne faut pas que je traîne de la patte. Oui, ça demande un effort ces temps-ci, et surtout avec la pandémie, car le moral est affecté. Ça m’encourage à cumuler mes kilomètres. »

Si Tommie-Anne a de la famille au lac Saint-Jean, et que ses grands-parents ont leur maison littéralement sur ses berges, c’est surtout la cause du cancer chez les jeunes qui la touche. 

« Ma santé mentale et physique, c’est vraiment en nature que je la trouve, avec des activités en extérieur. C’est sûr que les maladies, ça se soigne par la médecine, mais la nature apporte aussi un bien-être énorme. »

Tommie-Anne Côté
Tommie-Anne Côté – Photo : courtoisie

La première année, elle a fait partie de ceux qui « ont pris la mauvaise décision de partir sans raquettes », se rappelle-t-elle en riant. La neige avait fondu, et les coureurs calaient parfois d’un pied. « J’ai eu l’impression de faire un entraînement de musculation pendant 32 km sans arrêt. »

L’année suivante, « il y avait énormément de vent, et la visibilité était nulle. On sentait le froid. On était comme dans un désert blanc. » 

« C’est une course très difficile, lance-t-elle sans détour. La surface est plate, mais c’est un peu comme de courir dans de la `bouette´. Et courir de nuit, ça ajoute à la difficulté. La température peut changer rapidement, parce qu’il n’y a aucune protection, il n’y a pas d’arbre. »

Certes, son défi virtuel sera plus facile autour de la maison dans les prochaines semaines, mais elle gardera en tête les sensations du lac, en se souvenant tout particulièrement du coucher de soleil sur la surface étincelante de neige. « C’est parmi les plus beaux paysages que j’ai vus de ma vie. »

Le défi d’Yves Schneider, sur la rivière Richelieu

Yves Schneider
Yves Schneider lors de la course Cryo – Photo : Gwano

Yves Schneider sera aussi de la partie. Le 20 février, à 16 h, comme tous les autres participants, il prendra le départ de sa course de 32 km sur la rivière Richelieu, tout près de sa maison.

« Je reste dans les mêmes conditions, sur la glace et de nuit », dit celui qui a pris part aux deux éditions de la course Cryo. Sa famille tiendra son point de ravitaillement au pied d’une boucle de 8 kilomètres qu’il complétera quatre fois. 

Comme coureur, c’est surtout sur des marathons que l’on retrouve Yves, qui espère se qualifier pour Boston à l’orée de ses 50 ans. Mais lorsqu’il a pris connaissance de la cause soutenue par la fondation Sur la pointe des pieds, « j’ai tout de suite accroché », dit-il. Au bout du fil, la voix se remplit d’émotion : « j’ai des proches qui ont vécu le cancer », explique Yves.

L’an dernier, une ambassadrice de la fondation, Valérie Bouchard, qui a elle-même participé à des aventures thérapeutiques, a fait un petit discours de motivation à l’intention des coureurs juste avant le départ. « Elle nous a rappelé qu’on allait faire plus de 50 000 pas, alors qu’elle n’est pas capable de faire ça en raison de sa santé. Ça m’a énormément touché », dit Yves.

Yves Schneider
Yves Schneider lors de la course Cryo – Photo : Anthoni Rosa

Il n’avait jamais fait de collecte de fonds, mais il n’avait pas de soucis à s’engager pour cette cause. « Quand tu participes à des gros marathons avec des structures américaines, tu ne sais pas trop ce qui arrive avec ton argent. Mais là, tu sais que ton argent va à la bonne place. »

Et tout au long de sa course, qu’il fera seul afin de repousser une nouvelle limite, il sait à quoi il va penser pour continuer à pousser malgré le froid, le vent et la noirceur. « Je vais penser aux enfants. »

Les inscriptions pour la course Cryo se poursuivent jusqu’au 31 janvier à partir du site web de l’événement.

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