Une course de Lazarus Lake s’amène à Rivière-du-Loup

Lazarus Lake Gary Cantrell
Lazarus Lake - Photo : courtoisie

Distances+ a appris en exclusivité que le mythique Lazarus Lake, qui organise la non moins mythique course Barkley Marathons, a donné le feu vert au coureur québécois Yvan L’Heureux pour organiser chez nous une franchise de son épreuve « Big Dog’s Backyard Ultra ».

Le Big Dog’s Backyard Ultra est « l’autre » course de Laz, qu’il tient chez lui depuis 2012. Le concept est aussi extravagant que celui de la Barkley : 100 coureurs sont au fil de départ. Ils doivent, chaque heure, compléter une boucle de 6,7 km. Chaque heure, ils doivent repartir pour une nouvelle boucle. La course se termine lorsqu’il ne reste plus qu’un seul participant : « the last man standing ».

C’est exactement ce qui va se passer à Rivière-du-Loup. « Ça commence le 18 juillet (2020), et ça va se finir… on ne sait pas quand! », lance Yvan L’Heureux.

En octobre dernier, le Suédois Johan Steene a été l’ultime coureur du BDBU, complétant 68 boucles en presque autant d’heures (oui, c’est presque trois jours à courir sans arrêt!) pour un total de 455 km. L’Américaine Courtney Dauwalter s’était arrêtée juste un tour avant lui.

De plus, l’événement québécois sera l’une des franchises remettant au grand gagnant un « Golden Ticket », c’est-à-dire un passe-droit pour participer au BDBU de Laz, au Tennessee.

Chaque participant recevra un prix : un t-shirt sur lequel il sera écrit « DNF » (did not finish), un clin d’oeil humoristique qui rappelle les méthodes originales et quelque peu cruelles du bon Laz. Tous, sauf un, le gagnant.

Comment a-t-il obtenu la franchise?

Comme plusieurs autres coureurs, Yvan L’Heureux, qui a déjà complété la Spine Race (431 km) et la TransPyrenea (900 km), rêvaient de participer à la Barkley Marathons, ou au BDBU.

L’organisateur du Défi Everest, qui se tient maintenant dans six villes du Québec, a donc tenté sa chance auprès de l’excentrique Laz, qui sélectionne les concurrents de ses courses selon des critères que lui seul connaît.

C’est au BDBU que Laz l’envoie. « Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai été choisi comme un des 50 « big dogs », moi qui ne suit pas un super coureur », dit M. L’Heureux, qui prendra le départ de la course, comme 99 autres personnes, en octobre prochain.

« En me présentant, je lui ai parlé du Défi Everest et sa réponse m’a fait tomber sur le dos : « Defi Everest… yes, I heard about that », raconte M. L’Heureux.

Les deux hommes ont eu certains échanges pendant un moment et l’idée d’organiser un BDBU à Rivière-du-Loup a émergé en cours de route. Laz « a évalué le sérieux de la personne, du lieu et de l’organisation. Le fait que nous organisons le Défi Everest depuis 7 ans et que c’est devenu si gros y est sûrement pour quelque chose. Il a vu le sérieux de la chose. »

Pourquoi, mais pourquoi?

Yvan L'Heureux - Photo : courtoisie
Yvan L’Heureux – Photo : courtoisie

Ce qui fascine Yvan L’Heureux dans ce type de défi, c’est que les règles du jeu changent complètement. « Ce n’est pas le coureur le plus rapide qui va gagner », dit-il.

« Ça se passe au niveau de l’endurance. Laz dit qu’on redéfinit un nouveau sport avec ça. Tu vas travailler sur le manque de sommeil, la fatigue, la gestion des bobos. Tu vas voir jusqu’où le corps humain peut aller et ce que tu peux endurer. »

Celui qui se rendra au bout sera celui ou celle qui saura économiser son énergie, gérer son alimentation et son sommeil, explique encore M. L’Heureux. En effet, chaque heure, le coureur peut prendre les quelques minutes qui lui restent avant le prochain départ pour se reposer, voire faire une petite sieste.

« Monsieur et madame tout-le-monde a une chance. C’est la volonté qui prime sur la capacité physique, dit M. L’Heureux. Tout le monde peut faire 6,7 km en une heure. La question, c’est :  combien de fois? »

« C’est beaucoup le supplice de la goutte d’eau », ajoute-t-il, faisant remarquer que 24 heures de course correspondent exactement à 160 km, le fameux 100 miles.

À Rivière-du-Loup, il y aura entre 125 et 150 participants. Cinquante seront sélectionnés par les organisateurs, un peu comme le fait Laz, selon leurs propres critères. Puis, il y aura une loterie pour les places suivantes.

Rivière-du-Loup, Dubai, Hong Kong…

La ville du Bas-Saint-Laurent n’est pas la seule où Laz exporte son concept de Big Backyard Ultra. À terme, il y aura plusieurs dizaines de compétitions à travers le monde, mais seule une trentaine accorderont le fameux « Golden Ticket ».

Au Canada, une autre course accorde un tel passe-droit vers l’événement de Laz au Tennessee, soit la OutRun Backyard Ultra, qui avait lieu à Millarville, au sud de Calgary, il y a une dizaine de jours.

« C’est vraiment rare que Laz donne des Golden Tickets », dit Yvan L’Heureux.

Au Québec, deux autres courses font partie de la série « Big Backyard ». Mario Villemure, l’organisateur de la Chute du diable, et qui a déjà participé à la « petite » Barkley, en tient une en octobre à Saint-Mathieu-du-Parc. Un autre événement, organisé par Mike Caldwell, aura lieu en Outaouais.

Les inscriptions pour Rivière-du-Loup sont ouvertes. Elles se termineront le 30 novembre. Dans les jours suivants, les organisateurs procéderont à la loterie.