JUIN 2018 – La course 5 Peaks Orford a lieu au parc national du même nom, dans les Cantons-de-l’Est. Pour la 2e édition de cette compétition atypique, l’organisateur Luc Hamel n’a pas de doute : « on a trouvé notre identité ».
« C’est une course old school comme je les aime, dit Luc. C’était très clair dans ma tête ce que je voulais faire ». C’est que Luc Hamel, lui-même un coureur en sentier, aime beaucoup les courses de ce type, sans prétention.
Il se targue par ailleurs d’offrir « le 50 km le plus lent au Québec », étant donné le niveau de difficulté des sentiers du parc du mont Orford. Le célèbre sentier des Crètes, notamment, se parcourt au ralenti tant il est à pic et technique.
« Les parcours sont difficiles, avertit Luc, et j’organise avec l’œil de coureur. J’aime les single tracks ». Près de 95 % du parcours est en sentier étroit, explique-t-il. C’est une particularité à laquelle il tient et il ne veut pas que la course grossisse au point où il faudrait prendre des sentiers plus larges.
Faire monter la pression
Depuis quelques semaines, l’organisateur s’amuse à mettre un peu d’ironie dans ses messages sur les réseaux sociaux. « Les messages précourse sont épouvantables! Je fais monter la pression, j’y prends plaisir ! »
Sur le site web, on promet aux coureurs qu’ils en auront « leur voyage » à un moment donné. Que, s’ils se perdent, on rira un peu d’eux. Mais on promet aussi « du beau fun! »
L’athlète « Alister (Gardner) nous a payé le plus beau des compliments sur Instagram, dit Luc. Il a dit : quelle belle course old school tough! Et c’est ça l’idée, c’est ça l’esprit du trail running. »
Grâce à un partenariat avec la SEPAQ
Ce parcours est un des rares au Québec à passer dans un parc national. L’épreuve a lieu peu importe la température. En cas de pluie très abondante, la SEPAQ pourrait fermer les sentiers, mais l’organisation possède déjà un plan B.
Le 5 Peak Orford offre deux distances : un 25 km et un 50 km. Les places sont limitées (100 coureurs en tout), les prix sont raisonnables et le resteront, aux dires de Hamel.
L’organisation est simple. La ligne d’arrivée est tracée au talon dans le sable. Ce genre de minimalisme attire beaucoup de coureurs. la course affiche complet depuis un bon moment déjà.
Il y a des aspects de l’événement qui ne sont pas minimalistes, par contre : les bénévoles, qui sont une grosse gang « en feu » aux dires de l’organisateur, et les ravitos.
« Ils sont tellement le fun que vous ne voudrez pas repartir ! promet Luc Hamel. C’est un point d’honneur qu’ils soient de qualité et bien fournis. On traite très bien les coureurs. Au point de demi-tour, c’est la totale : des quesadillas, des crêpes, des boules d’énergie… »
Luc Hamel se met à rire avant de continuer « et tout de suite après, ils montent 5 km. Ça fait partie de la torture de les avoir bien à l’ombre, plein de bouffe, et après, ça monte sans arrêt. Le dernier kilomètre est entièrement à découvert au soleil ».
Des coureurs qui veulent
Questionné sur l’élite présente au fil de départ, Luc se fait cachottier. Il mentionne Lyne Bessette et Jean-François Cauchon, qui fait le 50 km du Trail de la Clinique du coureur la veille.
Lors de l’édition 2017, l’organisation n’avait aucune idée du temps que mettraient les coureurs pour compléter les épreuves. Et bien qu’on célèbre les gagnants, on sent que l’important ici est de faire un avec son entourage, de voir le massif et la nature, de courir dans un esprit communautaire. En petits groupes, plutôt que d’essayer de gagner une minute et demie sur quelqu’un. Devenir amis, même, le temps d’une course.
Songeur, Luc continue : « sans vouloir nous comparer à la prestigieuse Western States, nous sommes dans le même moule dans le sens où, que tu sois un Joe ordinaire ou un Killian Jornet, c’est tout le monde sur le même pied d’égalité ».
Ce qui n’est pas un désaveu des autres courses, s’empresse-t-il d’ajouter. Il y a de la place pour tous, pour toute la diversité dans le monde de la course au Québec ».
Jovial, il invite les gens à participer aux prochaines courses de la série 5 Peaks. Elles sont moins difficiles, mais… « ça reste des courses le fun, mais qui t’arrachent les jambes quand même ».
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