Pas d’ambiance de folie à Zegama-Aizkorri : la fièvre basque est tombée

Golden Trail World Series

Zegama-Aizkorri 2014
La Zegama est souvent victime de la météo capricieuse comme ici en 2014 - Photo : Zegama-Aizkorri / Jordi Saragossa

Aujourd’hui devait avoir lieu au Pays basque espagnol la mythique et ultra-populaire Zegama-Aizkorri, l’un des événements les plus attendus de l’année dans le calendrier des courses internationales en montagne. Ce trail de 42 km et 2700 m de dénivelé positif, qui fait partie du championnat Golden Trail World Series, a été annulé en raison de la crise sanitaire, mais Distances+ a décidé d’en parler, même si la montée du Sancti Spiritu devait être bien calme ce matin.

C’est l’un des marathon-trails les plus difficiles à remporter tant la densité de coureurs de haut calibre est colossale, ce qui en fait l’une des courses les plus prestigieuses et les plus convoitées par les athlètes puissants et rapides. Surtout quand on sait que Kilian Jornet a participé à presque toutes les éditions depuis ses débuts dans la course en sentier en 2007.

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La « Zegama » marquerait à jamais ceux qui y participent, quelque soit la place à laquelle ils terminent. Une course à part dans le circuit mondial.

La fièvre basque 

La montée de Sancti Spiritu
Il est parfois difficile de se frayer un chemin dans la foule de spectateur présente dans la montée de Sancti Spiritu – Photo : Zegama-Aizkorri

La course est surnommée la fièvre basque en raison de l’exceptionnelle ferveur populaire qu’elle suscite à chaque édition depuis 2002. Un engouement que l’on peut constater à de nombreux endroits du parcours, mais tout particulièrement dans la célèbre montée de Sancti Spiritu (2,5 km, 550 m D+). L’ambiance est digne de celle que l’on peut retrouver dans une ascension de l’Alpe-d’Huez ou du Mont-Ventoux sur le Tour de France.

Les pentes sont importantes et le sentier est difficilement perceptible avec cette foule incroyable, à tel point que les coureurs éprouvent parfois de la difficulté à se frayer un chemin. Mais c’est aussi cela qui en fait sa beauté, cette communion avec le public, qui ressent vraiment, dans ces instants, l’effort produit par les participants.

Cette montée de Sancti Spiritu est le meilleur souvenir de la Française Amandine Ferrato, troisième de l’épreuve en 2019. « Il y a une ambiance extraordinaire dans cette montée qui s’ajoute à l’intensité de l’effort et la concentration que demande la Zegama », raconte-t-elle.

Le parcours, très technique, participe de la renommée de cette course qui forme une boucle autour de la ville basque de Zegama en traversant le massif d’Aratz et la chaîne de montagne d’Aizkorri. Les portions qui permettent de récupérer sont rares et sont les parties les moins appréciées par Kilian Jornet parce que « ce sont les seules qui ne montent pas » avait-il plaisanté au micro de la Golden Trail Series. Les derniers kilomètres, eux aussi techniques, s’effectuent en descente.

Le reste du temps, les coureurs sont contraints à des changement de rythmes incessants, alternant entre la marche rapide, le petit trot dans les montées, les relances intenses et le relâchement dans les descentes.

Le parcours est également durci par la météo. Plusieurs éditions ont été marquées par des sections de boue due à l’embrun venant du nord qui humidifie le terrain et qui, malgré la chaleur souvent présente le jour de la course, ne sèche pas. Ce terrain gras rend particulièrement difficile la partie finale du tracé.

Un plateau traditionnellement hors-norme

Kilian Jornet à la Zegama
Kilian Jornet détient le record de victoires sur la Zegama-Aizkorri – Photo : Zegama-Aizkorri

La densité de coureurs faisant partie des tous meilleurs de la planète est une force de la fièvre basque.

Si l’on se réfère au plateau de l’édition 2019, chez les hommes aux grosses cotes ITRA, neuf athlètes du top 15 du classement final de la Golden Trail Series étaient au départ, dont l’Espagnol Kilian Jornet (1er), le Norvégien Stian Angermund (4e), les Français Thibaut Baronian (3e) et Alexis Sévennec (8e) ou encore le Polonais Bart Przedwojewski (2e). Quant au plateau féminin, huit athlètes du top 15 avaient répondu présent, dont les Norvégiennes Eli Anne Dvergsdal (1ère) et Yngvild Kaspersen (6e), l’Italienne Elisa Desco (2e) et la Française Amandine Ferrato (3e).

Mais le roi de Zegama-Aizkorri, c’est le « monstrueux » Kilian Jornet qui a remporté neuf des 18 éditions de l’épreuve (2007, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2016 et 2019). Il aura toutefois un bon prétexte pour revenir puisque c’est Stian Angermund, vainqueur en 2017 en l’absence du Catalan, qui détient le record de l’épreuve en 3 h 45.

Chez les femmes, elles sont trois à avoir remporté la course à plusieurs reprises : la Française Corinne Favre (2005, 2007 et 2008), l’Italienne Emanuela Brizio (2009 et 2010) et l’Espagnole Oihana Kortazar (2011 et 2012). La Suédoise Emelie Forsberg (2013) et Ida Nilsson (2018) ont également connu la victoire. Et c’est l’Espagnole Maite Maiora qui détient le record en 4 h 34.