C’est à la veille de son départ pour la France que nous avons pu discuter avec Marie-Line Chamberlain. À l’entendre parler, entre deux éclats de rire et quelques souvenirs, on pourrait croire que la coureuse originaire du Nouveau-Brunswick s’apprête à partir en vacances. Pourtant ce n’est pas tout à fait ça. Si la quadragénaire s’envole pour l’Hexagone, c’est pour participer à l’épreuve la plus technique de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) : la TDS, sur les Traces des Ducs de Savoie.
« Quand on fait de l’ultra-trail, c’est un peu la suite logique des choses, explique-t-elle. C’est une épreuve de renommée mondiale et en plus, on est quelques Québécois à faire le voyage. Partir en groupe, c’est toujours intéressant. »
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Ce sera la troisième grosse course à laquelle Marie-Line participe cette année. Elle était en effet sur la ligne de départ de l’Ultra-Trail de l’île de Madère (MIUT) en avril, et elle est la seule femme à avoir terminé celui des Chic-Chocs il y a deux mois. De jolis exploits qui lui ont donné envie de pousser plus loin.
Si la TDS est considérée comme très technique, cette 11e édition de l’épreuve s’annonce plus difficile encore. Le parcours a en effet était rallongé et compte maintenant 145 kilomètres et 9100 mètres de dénivelé positif, alors qu’il en faisait autrefois 123 km et 8800 m D+. Il n’en fallait pas plus pour séduire Marie-Line : « honnêtement, si cette épreuve m’a attirée, c’est à cause de ces changements. J’aime les courses très alpines, très sauvages, très techniques. Personne n’a encore fait la TDS sous cette forme. Avant, il y avait 123 kilomètres, c’était plus roulant, cela me plaisait moins. J’aime les défis, même si ça risque de chauffer un petit peu dans les jambes… », confie-t-elle en riant.
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Passer à un autre niveau
Malgré l’ampleur de ce qui l’attend, la coureuse est donc sereine. Une décontraction qui ferait presque oublier que la jeune femme, par ailleurs psychologue, ne fait de l’ultra-trail que depuis trois ans. « Je m’entraîne en moyenne cinq jours par semaine, mais je cours depuis peu, avoue-t-elle. La première année, j’étais en mode apprentissage. Je vivais des expériences. Je faisais des erreurs que je tentais de ne pas reproduire d’une course à l’autre. J’ai tout connu, problèmes gastriques, crampes… et ça m’a permis d’apprendre. Après ça, je voulais surtout finir mes courses, et maintenant, je veux passer à un autre niveau : prendre de la vitesse. Cette donc un peu une année de transition. Je pars avec le sourire – ce qui est ma marque de fabrique – et je termine avec le sourire. L’objectif, c’est ça. Mais à terme, je souhaite me dépasser. »
En compétition avec soi-même
Pour sa première participation à la TDS, Marie-Line Chamberlain ne vise pas le podium, elle entend avant tout s’amuser. « Je vais d’abord me battre avec moi-même. Je me suis fait des balises pour mes temps de passage. En arrivant à chacun des ravitos, je vais voir si je suis en retard par rapport à mes objectifs. J’ai besoin d’avoir ce genre de choses, sinon je nivelle vers le bas. C’est en quelque sorte avec moi que je suis en compétition. »
Marie-Line s’est élancée ce mercredi matin de Courmayeur, en Italie. Les participants ont 42 heures pour rallier l’arrivée à Chamonix.
À son retour au Québec, la coureuse espère participer au Bromont Ultra en octobre. « Je ne suis pas encore inscrite. Mais si tout se passe bien et que je reviens en forme, j’irai. J’y étais l’année dernière. J’ai une relation d’amour avec ce trail. C’est là que la passion a débuté », et visiblement ce n’est pas prêt de s’arrêter.