UTMB : une grosse délégation québécoise affronte la CCC

Alister Gardner sur les sentiers autour du Mont-Blanc - Photo courtoisie
Alister Gardner s’est entraîné autour du Mont-Blanc avant la CCC – Photo : courtoisie

SB_728x90

Une dizaine de Québécois seront au départ ce vendredi matin de la CCC, l’épreuve de 101 km et 6100 m de dénivelé entre Courmayeur, en Italie, et Chamonix. Le parcours correspond exactement à la deuxième partie de l’épreuve reine, l’UTMB.

On est en contact!

On n'envoie pas de spam :)

On est en contact!

On n'envoie pas de spam :)

Un ultra entre deux records sur route?

Le favori de cette délégation de la Belle Province, c’est Alister Gardner. Le coureur connaît bien Chamonix pour y avoir séjourné très régulièrement entre 2003 et 2006. « À l’époque, je ne courais pas. Je faisais du snow, je fumais et je buvais », souligne-t-il le sourire aux lèvres.

Mais il a eu l’occasion de découvrir les sentiers alpins depuis, à l’occasion de sa première CCC en 2012, qu’il a terminé à une belle 17e place sur 1900, puis de sa première expérience sur l’UTMB, trois ans plus tard (85e).

Cette année, Alister, 37 ans, vainqueur l’automne dernier du 160 km du Bromont Ultra, a surtout décidé de s’améliorer sur route, à la fois sur courtes et sur longues distances. Il a ainsi battu au début de l’année son record du 5 km avec une marque de 15 min 58, et il veut battre son record sur marathon cet automne à Philadelphie. « On va essayer 2 h 30 », a-t-il dit du bout des lèvres.

Alister Gardner et son dossard de la CCC 2018 - Photo courtoisie
Alister Gardner et son dossard de la CCC 2018 – Photo : courtoisie

La CCC n’est donc pas sa priorité, même s’il demeure un coureur élite qui a toujours envie d’être performant. « Ce n’est pas un gros objectif dans ma saison, mais je veux faire de mon mieux, a-t-il prévenu. Mon problème, c’est quand il fait chaud, parce que j’ai besoin de boire énormément et manger des gels, c’est un défi pour moi. » En 2015, il avait dû courir en pleine canicule. Ceci dit, la météo laisse présager des conditions de course parfaites.

Alister a quand même indiqué à Distances+ qu’il comptait sur son équipe de soutien pour l’aider à faire des transitions rapides aux ravitos. « J’aimerais m’arrêter une minute max, dit-il. Je ne veux pas courir vite et être relax, mais je ne veux pas non plus perdre de temps. »

Il ne s’est fixé aucun objectif concret. « Les premiers 50 km, ça va être fun et après on verra. La meilleure chose à faire est de courir à mon allure à moi car, devant, les élites vont aller très vite et garder le rythme. Si je peux, je pousserai fort dans la dernière descente de la Flégère au coeur de Chamonix.

Alexandre Benoit enchaîne les ultras

Alexandre Benoit a croisé dans Chamonix de la champion américain Jim Walmsley, l'une des favoris de l'UTMB - Photo : Alexandre Benoit
Alexandre Benoit a croisé dans Chamonix la champion américain Jim Walmsley, l’un des favoris de l’UTMB – Photo : Alexandre Benoit

Alexandre Benoit adore pour sa part la course en sentier parce qu’il a cessé de se mettre la pression avec ses temps. « J’essaie de vivre la course au moment présent et ne pas trop m’acharner sur le chrono », dit-il.

Ce Verdunois de 43 ans estime qu’il ne se prend jamais au sérieux, « ce qui ne m’empêche pas de vouloir atteindre mes limites », reconnaît-il.

Distances+ lui a demandé quel était son objectif rêvé : « Pour jouer le jeu, parce que je n’avais aucune idée à quoi m’attendre, j’ai trouvé un site qui estime le temps d’arrivée en fonction de la cote ITRA. Ça me donne moins de 18 heures, a-t-il précisé. En réalité, je serais très heureux de revenir à Chamonix en moins de 20 heures. »

Au-delà de ça, ce que cet ultra-traileur recherche, c’est de l’émotion à travers des compétitions emblématiques, comme les épreuves longues de l’UTMB. « Il y a quelque chose de magique à courir en Europe, sur des sentiers qui respirent l’histoire, traverser des villages qui vivent au rythme de la montagne. C’est ce que j’adore du trail-running. »

Alexandre Benoit devrait également être sur la ligne de départ du 65 km de l’Ultra-Trail Harricana la semaine prochaine, puis du 160 km du Bromont Ultra en octobre.

Jean-Philippe Proulx s’offre le Mont-Blanc pour sa fête

Jean-Philippe Prouxl lors du Lavaredo Ultra Trail 2018 - Photo Cano Fotosports
Jean-Philippe Proulx lors du Lavaredo Ultra Trail 2018 – Photo Cano Fotosports

L’un des athlètes québécois va, lui, faire tout particulièrement attention à sa montre durant la journée, c’est Jean-Philippe Proulx. « Je compte terminer avant mon anniversaire samedi, nous a-t-il confié. Je devrai donc arriver à Chamonix avant minuit, soit en dessous de 15 heures de course. » Il fêtera ensuite ses 33 ans.

Pour comparaison, l’an dernier, l’Américain Hayden Hawks avait remporté la CCC en 10 h 24.

Jean-Philippe a commencé la course à pied de façon récréative avec son chien. D’abord attiré par le marathon sur route, il s’est rendu compte en vivant à Ottawa que les sentiers étaient très accessibles en Outaouais et il s’y est mis. Cette année, il a couru le 120 km (5775 m D+) du Lavaredo Ultra Trail, en Italie. Une course de l’Ultra-Trail World Tour qu’il a terminée à la 52e place sur 1190 participants. Une très belle performance dans les montagnes italiennes, qui ont probablement eu le mérite de bien le préparer à un parcours alpin comme la CCC.

Benoit Petit est venu tenir sa promesse

Benoit Petit sur les hauteurs d'Annecy avant de se rendre à Chamonix - Photo courtoisie
Benoit Petit sur les hauteurs d’Annecy avant de se rendre à Chamonix – Photo : courtoisie

La CCC sera une course émotive pour Benoit Petit, qui aura toute la journée sa grand-mère dans la tête et dans le coeur.

Quand il s’inscrivait à une course en sentier, c’était toujours avec la bénédiction de sa grand-maman, dont l’état de santé se dégradait. Prendre le départ d’une épreuve du Sommet mondial du trail, c’était devenu un projet pour elle et pour lui. Mais avant cela, il fallait augmenter progressivement la distance pour atteindre leur but. Il avait prévu de courir sur trois ans le 65, le 80 et le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada.

« Après chaque course, j’allais la voir pour lui ramener la médaille et remplir sa chambre d’hôpital, nous a confié Benoit. Malheureusement, elle est décédée avant mon 125 km. »

Le jeune homme de 28 ans veut maintenant réaliser sa promesse et apporter au cimetière la médaille de la course dont il lui avait tant parlé.

Benoit a sur lui une vidéo de sa grand-mère qu’il n’a pas regardée depuis deux ans, a-t-il raconté. Juste avant de prendre le départ, ce sera le bon moment pour lui. L’émotion se transformera alors en force.

Il ne sera jamais tout seul sur les sentiers alpins.

Départ à 3 h du matin au Québec

Les Québécois Diane Brodeur, Mia Carrier, François Guyonneau, Stephen Meyer, Claude Parent, Louis-Frédérick Racine et Benoit Riendeau tenteront eux aussi de rallier Champex puis Chamonix depuis Courmayeur.

Hélène Michaux a pour sa part été contrainte de renoncer à prendre le départ en raison d’un dos trop douloureux pour performer sur une épreuve comme la CCC.

*

Ce texte a été rendu possible grâce à la collaboration de l’Ultra-Trail Harricana du Canada.