Tony Pires est un inconditionnel de l’Ultra Sanabria qui se déroule depuis cinq ans dans la province de Zamora, en Espagne. Le traileur français a eu un coup de cœur pour cet événement de courses à étapes lors de sa première participation, au point d’y retourner tous les ans depuis. Il se lancera d’ailleurs cet automne, du 12 au 17 octobre, sur l’épreuve reine, la GLACIAR, qui cumule 212 km et 10 000 m de dénivelé en six étapes autour du plus grand lac glaciaire de la péninsule ibérique, le lac Sanabria, à la frontière avec le nord-est du Portugal.
Ils devraient être près d’un millier de coureurs aux côtés de Tony à tenter de franchir les six sommets à plus de 2000 m d’altitude — entre autres le Peña Trevinca culminant à 2127 m — qui dominent l’immense Parc naturel du lac Sanabria (près de 22 500 hectares).
« Ce qui m’avait attiré au début, c’était le cadre somptueux, le côté sauvage et, surtout, que ce soit une course à étapes, parce que ce n’était pas courant en France à l’époque », se souvient cet ambassadeur de cœur de l’Ultra Sanabria.
Pour Tony, « les paysages sauvages, les tracés très techniques et les étapes qui sont toutes différentes les unes des autres, notamment en termes de difficultés, en font une aventure assez prenante », a-t-il partagé à Distances+.
Il adore l’ambiance qui le fait se sentir « en famille » durant son séjour annuel sur ces sentiers des montagnes espagnoles, avec des coureurs qui passent plusieurs jours ensemble sans nécessairement se connaître. Il y a deux ans, quand il s’est luxé l’épaule lors de la dernière étape, il a bénéficié spontanément d’un grand élan de solidarité, conte-t-il. « Tout le monde a été aux petits soins avec moi », se remémore-t-il. « C’est pour tout cela que je vais revenir une fois de plus en octobre. Peu importe mon classement, je sais que l’aventure sera inoubliable. Et cette course restera cochée dans mon calendrier tous les ans », assure Tony, en fan assumé.
À partir de cette cinquième édition, la GLACIAR pourra aussi se courir en équipes de deux, en couple par exemple. Pour les organisateurs, la GLACIAR est désormais « plus ou moins comparable à la Transalpine Run », l’emblématique course à étapes en binôme qui traverse les Alpes par la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche.
Les six étapes seront longues respectivement de 38, 28, 40, 32, 42 et 32 km.
L’Ultra Sanabria de Mathieu Delpeuch
Contrairement à la grande majorité des événements de trail running, l’Ultra Sanabria avait pu avoir lieu en 2020. Le jeune athlète Mathieu Delpeuch, un espoir de l’ultra-trail français (2e du 90 km du Marathon du Mont-Blanc 2021), étudiait à ce moment-là à Bilbao, en Espagne. Il en avait profité pour se tester et participer à sa première course à étapes à vie. Il avait ainsi opté pour l’épreuve ULTRA de 110 km et 6000 m D+ en trois courses.
« Ce qui m’avait motivé, c’est que toutes les courses étaient annulées partout, mais pas celle-là, dit-il. Ça me permettait aussi de mettre un premier pied dans l’ultra en faisant 110 bornes en trois jours, sans avoir à enchaîner 10 ou 11 heures de course. Mais, finalement, trois jours à enchaîner les marathons comme ça, c’est peut-être encore plus dur pour l’organisme », analyse-t-il avec du recul.
« Je savais que ça allait être long et dur, poursuit Mathieu. Et il y avait quand même une belle liste de coureurs espagnols et portugais (de haut niveau)! » Il a longtemps été 5e, mais il a manqué d’énergie le troisième jour et il a chuté au classement. « J’ai eu un problème d’intestin et je n’avais pas dormi de la nuit, raconte le vainqueur 2019 du Trail des Aiguilles Rouges, novice sur ce genre de format. J’ai vraiment dû aller chercher au fond de moi-même pour finir la dernière étape de 30 km, motivé par mon assistance qui était venue exprès du Cantal », en Auvergne.
Habitué à courir dans les Alpes, Mathieu Delpeuch a lui aussi apprécié les massifs foulés autour du lac Sanabria l’an dernier. « C’était super beau! Les paysages sont vraiment magnifiques, s’exclame-t-il. Ils sont variés autour du lac sauvage et c’est chaque jour différent. Sur l’ULTRA, le premier jour, on courait sur des crêtes assez dégagées, le deuxième jour, c’était un marathon avec pas mal de montées-descentes, et le dernier jour on devait remonter tout un canyon. Ce n’est pas de la haute montagne, mais c’est quand même super raide et super technique. Il y a pas mal de pistes larges, mais il y a tellement de cailloux que ça augmente la technicité du parcours. »
Mathieu recommande l’Ultra Sanabria aux traileurs français qui ont envie de bien profiter d’un périple dans ces montagnes espagnoles. « Je pense que c’est une bonne idée d’aller faire une course de trois jours, dit-il. Ça permet de rentabiliser le voyage » et de découvrir cette belle région à la frontière entre l’Espagne et le Portugal.
Outre l’ULTRA de 110 km (32, 42 et 32 km), deux autres épreuves se courent en trois étapes, à savoir le GRAN TRAIL de 62 km et 3000 m D+ (7 km, 20 km puis 16 km) et le MARATÓN de 42 km et 2500 m D+ (7 km, 20 km et 32 km).
Il est aussi possible de courir deux trails d’une journée lors de la semaine de l’Ultra Sanabria, le Gran Premio Diputacion Zamora (32 km, 1500 m D+) et le Gran Premio Caja Rural (20 km, 800 m D+).
« Trail running tour »
Des traileurs d’une dizaine de pays ont vécu et couru l’événement depuis cinq ans. Les organisateurs de l’Ultra Sanabria s’enorgueillissent d’attirer d’ailleurs de grands noms de la discipline, à l’image des Espagnols Pablo Villa, Manuel Merillas, Jan Margarit, Oihana Kortazar et Aroa Sio, mais aussi d’excellents coureurs portugais comme Andre Rodrigues. Le Catalan Pau Cappel, vainqueur de l’UTMB 2019, devait prendre le départ l’an dernier, mais avait dû renoncer en raison d’une blessure.
Ils tiennent aussi à ajouter du plaisir à la compétition en développant leur concept du « trail running tour ».
« Nous voulons que les participants vivent une course de trail comme s’ils participaient à un tour cycliste, avec plusieurs classements et des maillots distinctifs », a expliqué à Distances+ Juan José López Escudero, de l’Ultra Sanabria.
Sur la GLACIAR, il y aura un maillot bleu foncé de leader du classement ainsi que des maillots pour les meneurs des équipes féminines, masculines et mixtes. Sur les courses en trois étapes, il y aura, pour les hommes comme pour les femmes, un maillot bleu, un maillot rouge et un maillot vert pour les meneurs de l’ULTRA, du GRAN TRAIL et du MARATÓN. Il y aura également des maillots spéciaux pour le meilleur grimpeur, le meilleur descendeur et le vainqueur de chaque étape.
Des primes en argent pour un montant global de 11 000 euros sont aussi prévues sur cet événement.
L’organisation entend enfin créer pendant cette semaine de courses de trail à étapes une ambiance détendue et conviviale de cité balnéaire où les coureurs et les coureuses peuvent venir en famille pour profiter de quelques jours en montagne, de l’un des lacs glaciaires les plus impressionnants d’Europe au cœur de la réserve de biosphère de l’UNESCO, ou encore de la cuisine traditionnelle de la péninsule ibérique.
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