Xavier Perreault. Photo: courtoisie
Christian Bouchard et Xavier Perreault feront partie de la délégation québécoise qui participera, le 21 juillet prochain, au 100 miles du Lake Tahoe Rim Trail. Cette course, à la frontière de la Californie et du Nevada, est réputée pour ses paysages extraordinaires puisqu’elle surplombe le lac Tahoe tout au long du parcours.
Christian Bouchard, un coureur d’ultra qui a plusieurs 100 miles à son actif, affectionne particulièrement les courses dans le sud-ouest des États-Unis. « Les déplacements sont faciles et les paysages sont très différents de ce qu’on retrouve au Québec, dit-il. C’est autant une course qu’un voyage »
Quant à Xavier Perreault, qui était arrivé second au Cruel Jewel 100 avant de se faire éjecter du podium en raison d’une polémique, est optimiste d’y vivre une belle expérience. « J’ai fait beaucoup de D+ dans les derniers mois pour bien me préparer, ça devrait bien aller, affirme-t-il. J’ai vraiment hâte d’être sur la ligne de départ. »
Un parcours roulant
Les participants devront parcourir, deux fois, une boucle de 80 km sur un fond de poussière de pierre et de sable. « Ce ne sont pas nos sentiers habituels de roches et de racines. Ça monte et ça descend continuellement, il y a beaucoup de relance », explique Christian Bouchard.
Christian précise également que les conditions seront particulièrement belles cette année puisqu’il n’y a plus de neige. À pareille date l’année dernière, les secteurs en haute altitude étaient tellement enneigés qu’il était recommandé aux coureurs d’apporter leur crampon.
Le D+ de 6000 m du parcours ne semble aucunement intimider Xavier Perreault. « Je dirais que c’est de la petite bière à côté des 10 000 m de D+ du Cruel Jewel », affirme avec assurance l’athlète de 27 ans.
Les hauts et le bas de l’altitude
Puisque le parcours se situe à une altitude variant entre 2000 et 2800 mètres, il s’agira du principal défi. « Quand j’ai couru Bryce Canyon, un autre 100 miles, c’est l’altitude qui avait été la principale difficulté, se rappelle Christian Bouchard. Le manque d’oxygène nous affaiblit énormément, j’étais déjà essoufflé et étourdi après quelques dizaines de mètres. » Pour être mieux acclimater cette fois, il aurait aimé arriver deux ou trois semaines à l’avance. Ce n’était malheureusement pas possible, et il sait donc qu’il devra composer avec une fatigue inhabituelle tout au long de la course.
Un autre effet surprenant inhérent au milieu, c’est le grand écart de température entre le jour et la nuit. « Le jour, c’est entre 30 et 35 degrés avec 10 % d’humidité, c’est donc tolérable, dit-il. La période la plus confortable pour courir, c’est vraiment la nuit, où la température oscille entre 0 et 5 degrés. »
S’entraîner pour un 100 miles
Xavier Perreault a poursuivi son entraînement intensif amorcé cet l’hiver. « Je n’ai pas arrêté, à grand coup de 120 à 130 km par semaine, et j’ai atteint 75 000 de D+ depuis janvier, précise-t-il. J’ai passé pas mal de fins de semaine dans les White Mountains à faire de la randonnée avec ma conjointe. »
Menuisier de profession, un travail physiquement exigeant, il a trouvé difficile de poursuivre son entraînement en période de canicules. « Disons que les entraînements des soirs de semaine me tentaient beaucoup moins », reconnaît Xavier Perreault.
Christian Bouchard avait dû déclarer forfait au Lake Tahoe Rim Trail en 2017 en raison d’une blessure. Il a changé sa tactique d’entraînement et diminué considérablement son volume. « J’ai déjà une bonne base et je fais un week-end-choc aux 3 semaines. Je vais peut-être arriver sous-entraîné, mais sans blessure, je préfère de loin cette situation », explique le coureur de Québec.
Des objectifs réalistes
Le parcours roulant permet normalement au gagnant de compléter la distance en 19 heures. « Chaque année, il y a une quinzaine de coureurs qui la complètent en moins de 21 heures. Soit que c’est plutôt facile, ou soit qu’il y a beaucoup d’excellents coureurs », relativise Xavier Perreault.
Son objectif premier est d’être dans le top 20. « Tant que c’est en bas de 24 heures, ça va faire mon bonheur, dit-il. Je vais partir vite, je n’aime pas être en arrière avec le peloton. Et si certains veulent me dépasser, ils me dépasseront », précise le résident le Terrebonne.
L’objectif de Christian Bouchard est de faire un temps entre 24 et 28 heures. « Mon podium, ce serait de compléter la course en moins de 24 heures, mais même si c’est 30 heures, je vais être satisfait. On a des vies professionnelles et familiales bien remplies, la course reste un loisir », explique le coureur de 45 ans.
Cette fois-ci, Xavier Perreault n’a pas l’intention de se perdre dans une boucle comme il l’avait fait lors du Cruel Jewel 100. « Un de mes amis l’a fait et c’est super bien organisé et balisé. Comme on fait deux fois la même boucle de 80 km, disons que si je me trompe, ça va être long longtemps! », conclut-il en riant.
À noter que deux autres coureurs d’ici, Guy Brouillette et Nicolas Guayasamin, seront également partants pour ce 100 miles.
Imprévu de dernière minute
Au moment de publier ces lignes, Christian ressentait un certain stress, car sa compagnie aérienne avait perdu ses valises. Il les attend, et espère retrouver son équipement à temps pour prendre le départ comme prévu.