L’ultramarathonienne Annie Jean espérait se classer dans le top 10 du Championnat du monde de trail moyenne distance, qui s’est déroulé en fin de semaine à Badia Prataglia en Italie. Mais les Européennes, sur leurs terres, ont mis la barre trop haute sur 50 km (3000 m de dénivelé positif). L’Outaouaise a toutefois le mérite d’avoir donné tout ce qu’elle avait, passant la ligne d’arrivée en tête du trio d’athlètes canadiennes.
Annie Jean a confirmé que la course était terriblement difficile, elle qui s’attendait à un parcours peu technique et roulant, comme elle les aime. Elle s’est rapidement rendu compte que c’était tout le contraire, avec en prime les affres de l’altitude à gérer.
« J’ai couru fort et rapide au début, mais à partir du 30e kilomètre, j’ai commencé à ralentir, j’avais des nausées, les montées devenant toutes impossibles à être courues. Ma [fréquence cardiaque] était au max, même en marchant les côtes ! »
« Elle a fait une bonne course, mais le niveau ici était incroyablement élevé », a commenté Jean Fortier, l’organisateur de Québec Méga Trail et de la Trans Vallée. Il se trouvait en Toscane, lui aussi, pour remplir ses responsabilités au sein de l’Association internationale de course à pied en sentier (ITRA). « Elle a eu de la difficulté dans la dernière montée et est arrivée épuisée à la ligne d’arrivée (après 5 h 37 min de course). Elle avait peine à me parler », a-t-il précisé.
Les Européennes gagnent sur leur terrain de jeu
En analysant les résultats, après avoir retrouvé ses esprits, Annie a constaté que les filles qui sont arrivées parmi les premières, en l’occurrence toutes des Européennes, ont pris les devants dans la deuxième partie du parcours seulement et que les ultramarathoniennes de l’équipe américaine ont souffert des mêmes symptômes qu’elle.
« Les Italiennes et les Françaises sont expertes dans ce type de montées », a justifié la Québécoise.
D’ailleurs, c’est la Française Adeline Roche qui l’a emporté au sprint en 5 h devant sa compatriote, Amandine Ferrato, et l’Italienne Silvia Rampazzo. Annie Jean, qui termine à la 22e place (100e place sur 240 au classement général).
« J’aurais été déçue de ne pas finir pour l’équipe, a-t-elle affirmé, satisfaite de cette compétition de très haut niveau. J’avais tellement de nausées que je croyais tomber dans les pommes. On a tous terminé. C’est l’esprit d’équipe qui m’a poussée à finir. J’ai tout donné. Rapidement, j’ai pris les devants sur Megan Roche, l’espoir de podium des États-Unis (elle a terminé 200e), et pendant un long bout j’étais même devant (la Française) Nathalie Mauclair. »
Cette dernière, qui a terminé 5e à Badia Prataglia, a confié à Distances+ qu’elle avait eu de la difficulté sur un format qu’elle juge « court », pour elle, d’autant que c’est « parti vite ». « Heureusement, j’ai pu faire jouer mon expérience et remporter la médaille d’or par équipe », s’est-elle félicitée.
Les sept athlètes canadiens ont franchi la ligne d’arrivée
Les deux autres Canadiennes engagées, Cassie Smith et Kathryn Drew, ont respectivement terminé 58e (176e) et 63e (182e).
Quatre coureurs étaient également en course pour la délégation canadienne. Cody Callon a fini 56e, Calum Neff (110e), Jesse Booi (123e) et Jeremy Walsh (205e).
Précisons quand même que c’est l’Espagnol Luis Alberto Hernando qui a remporté la course en 4 h 23 min. Il a devancé son compatriote Cristofer Clemente et le Français Cédric Fleureton.
À noter que les championnats du monde de trail, organisés conjointement par l’ITRA (International Trail Running Association) et l’IAU (lnternational Association of Ultrarunners), sont organisés désormais tous les ans, mais qu’ils sacrent alternativement les champions d’ultramarathons en sentier sur moyenne distance (entre 42 et 69 km) et sur longue distance (entre 70 et 99 km). Ainsi, les champions en titre sur longue distance sont les vainqueurs de l’édition 2016, qui s’est déroulée à Gerês au Portugal, soit l’Espagnol Luis Alberto Hernando – déjà! – et la Française Caroline Chaverot.
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