Un plateau relevé pour une bataille fraternelle au 65 km femmes de l’UTHC

Élisabeth Cauchon lors de son arrivée au 80 km de l’UTHC 2016 – Photo : Facebook / Team Cauchon

Le 65 km féminin de l’Ultra-Trail Harricana (UTHC) promet d’être haletant. En effet, les Québécoises Annie Jean et Élisabeth Cauchon se trouvent parmi les têtes d’affiche féminines à surveiller samedi prochain dans les sentiers de Charlevoix.

Bien connue du monde de la course en sentier, Annie Jean représentait le Canada aux Championnats du monde de course en montagne et aux Championnats du monde de trail en Slovénie et en Italie en 2016 et 2017. L’an dernier, c’est elle qui a remporté le 65 km, en 6 h 06. Conservera-t-elle son titre ?

Face à elle, une jeune concurrente qui pourrait surprendre. Élisabeth Cauchon a remporté le 80 km de l’UTHC chez les femmes l’an dernier, en 10 h 08. Il s’agit d’une performance remarquable qui fait désormais de cette jeune athlète une concurrente de poids.

Annie Jean prête

De sa voix douce et posée, Annie Jean, confie ne pas avoir suivi d’entraînement spécifique en vue de sa participation prochaine aux 65 km de l’UTHC. Celle qui court et passe de longues heures sur son vélo chaque jour estime que cela constitue en tant que telle une excellente préparation. « Je fais travailler mes muscles différemment et je crois sincèrement que cette double activité fait la différence. »

En faisant des sorties de 4 ou 5 heures à vélo et de 20 à 40 km en course chaque fin de semaine, elle s’assure d’être toujours au top de sa forme. Tout au long de l’année, elle participe également à de nombreuses courses. Parfois sur un coup de tête. « Je ne me concentre pas spécifiquement sur l’une ou l’autre, mais me décide en fonction de ce que j’ai envie de faire. Ce qui est certain, c’est que je connais Harricana, car je l’ai fait en 2016 et je souhaitais absolument y retourner. L’ambiance y est juste phénoménale. »

Parce qu’elle a fait énormément de courses en 2017 (elle était notamment à la Chute du Diable ce weekend, où elle est arrivée 3e « overall » !), Annie part très confiante. Elle sait toutefois que le jour J, les choses peuvent évoluer différemment de ce qui était prévu ou attendu. « Habituellement, mon objectif quand je me présente sur une ligne de départ est de voir jusqu’où je peux aller pour faire le meilleur temps, dit-elle. Mais tout dépend au final de la performance du jour et de la façon dont je me sens. Si je suis moins là, alors ma performance peut être moins bonne. Ce qui compte vraiment, c’est de vivre la course à fond et surtout d’avoir du plaisir. »

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Annie Jean – Photo : courtoisie

Annie se souvient d’une course très rapide sur le tracé Harricana l’an dernier et ne perçoit pas cela comme un obstacle. « J’aime compétitionner, mais je cours d’abord pour le plaisir. J’aime la course et je veux vivre ça le mieux possible. »

Contrairement à ce qu’elle a vécu aux mondiaux en Italie le printemps dernier en y participant, Annie ne se sent pas nerveuse. « L’atmosphère des courses est saine au Québec car c’est un terrain de jeu commun et on rencontre souvent des amis sur la ligne de départ. En Europe aussi le monde de la course en sentier est une grande famille, mais c’est toujours plus agréable de courir chez soi, à la maison. »

Elle a désormais hâte de rencontrer les autres participantes qu’elle connaît peu. « C’est tellement sympa de courir avec des filles à côté de soi. C’est ce que j’aime dans le trail. L’ambiance y très différente de la course sur route ou des Ironman. On se parle et on s’encourage. La première qui termine, c’est cool. Chaque course est personnelle et le résultat sera ce qu’il sera. Je ne vois pas ça comme une compétition. »

Élisabeth Cauchon gonflée à bloc

Même son de cloche chez Élisabeth Cauchon, qui s’est préparée tout l’été pour affronter les kilomètres à partir du parc des Hautes-Gorges jusqu’au centre de ski du mont Grands-Fonds ce samedi.

« Ma meilleure préparation restera sans aucun doute celle que j’ai faite autour de Chamonix », confie la jeune coureuse, qui a accompagné son frère Jean-François alors que ce dernier prenait part à l’UTMB 2017.

« On s’est entraîné toute la semaine dans les trails du Mont-Blanc avec des dénivelés très différents de ce à quoi on est habitué à Québec, dit avec enthousiame Élisabeth. D’habitude, je m’entraîne la semaine sur route et la fin de semaine en sentiers. Là, on a fait des bonnes sorties avec des parcours roulants et c’est sûr que ça m’a donné confiance. » L’ambiance vient ajouter à l’exaltation. « À Chamonix, tout tourne autour du trail et, à une semaine de ma course, ça donne un vrai boost. »

Élisabeth avoue être relativement zen à l’approche du départ. « Je vais partir avec un objectif de temps et si cela me donne un podium tant mieux. Sinon, ce n’est pas plus grave… Je sais que des filles comme Annie Jean seront là. Elles sont super bonnes et je ne vois pas ça comme une compétition de courir avec elles. »

Pendant l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, Élisabeth et ses parents se sont attelés à soutenir à fond son frère Jean-François le long du parcours de l’UTMB. Celui-ci a terminé en 31e position avec un formidable chrono de 24 h 18. Maintenant, c’est au tour de la grande sœur d’être encouragée par le clan Cauchon au mont Grand-Fonds.

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