L’Ultra-Trail Harricana réunit les coureurs en sentier le temps d’un weekend dans Charlevoix – Photo : Nicolas Mithieux
C’est ce weekend que « les loups » débarquent dans Charlevoix pour l’Ultra-Trail Harricana, qui est devenu, en quelque sorte, l’apogée de la saison de la course en sentier au Québec. Les quelques 1400 coureurs qui attaqueront les différentes épreuves découvriront le spectaculaire arrière-pays sauvage de Charlevoix, notamment sur l’édition inaugurale du marathon 42 km.
Le plateau 2017 sera relevé. David Jeker, champion du 125 km de l’édition 2015 et Florent Bouguin, gagnant du 65 km en 2013 et du 80 km en 2014 se pourchasseront pendant l’épreuve ultime du 125 km, mais le Français Vivien Laporte, qui figure parmi les favoris, pourrait peut-être changer la donne.
Chez les femmes, Annie Jean défendra son titre de championne au 65 km. Cette dernière possède des qualités athlétiques qui la classent dans une catégorie à part entière. Élisabeth Cauchon a également confié à Distances+, en marge de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, où elle accompagnait son frère Jean-François, qu’elle avait la ferme intention de défendre son podium de 2016. Encore là, ce sera un duel à surveiller.
Une course internationale
Les athlètes inscrits proviennent pour la plupart du Canada, mais la course attire de plus en plus d’athlètes étrangers des États-Unis, de la France, de la Suisse, de la Belgique, du Japon, du Portugal, du Pérou et du Chili.
Cet événement, l’un des plus importants au pays, est aussi la seule compétition canadienne à faire partie du circuit international de l’Ultra-Trail World Tour, une organisation réputée qui garantie la qualité des courses qu’elle inscrit sur son circuit.
Elle permet également aux coureurs de cumuler des points nécessaires aux qualifications des deux courses mythiques que sont la Western States aux États-Unis et l’UTMB en France.
Une organisation qui se renouvelle
Cette année, pour en assurer sa croissance, le nouveau conseil d’administration a pris la décision d’embaucher une personne à la direction générale. « L’idée, c’était d’offrir un service de meilleure qualité à tous les niveaux, explique Sébastien Côté, président-fondateur de l’événement. On veut développer les relations avec nos collaborateurs, nos partenaires et nos commanditaires. On veut assurer une sécurité sans faille pour nos coureurs, et pour ça, ça nous prenait quelqu’un de stable et à temps plein pour diriger les opérations. »
« On ne veut pas de venir plus gros en termes de grandeur, ajoute-t-il, mais c’est davantage en termes du développement qualitatif où l’on veut mettre notre énergie. On veut également faire connaître l’événement à l’international, mais sans jamais oublier qui on est. »
Marline Côté, la nouvelle directrice générale, est emballée par ses nouvelles fonctions. « C’est un événement qui était déjà super bien organisé et connu. Le défi pour moi, c’est de l’amener encore plus loin. C’est aussi une année où je me familiarise avec la culture de l’organisation et j’adore ça jusqu’à maintenant. On s’enligne pour avoir une excellente sixième édition », dit-elle.
En symbiose avec la nature
Cette sixième édition est placée sous la présidence d’honneur de Steven Guilbeault, écologiste bien connu et directeur d’Équiterre.
Ce choix va de soi quand on regarde le thème qui a été sélectionné pour porter l’événement, soit le développement durable.
L’expression « en symbiose », qui a été retenue par l’organisation, apparait tout à propos au yeux de Steven Guilbeault pour une course en nature : « Dans une société comme la nôtre où l’on a un peu perdu le contact avec la nature et où l’on a l’impression de vivre en dehors de celle-ci, il faut réapprendre que l’on fait partie de l’écosystème, dit-il. On ne peut pas espérer avoir un développement de nos sociétés qui soit prospère si on le fait au détriment des conditions de vie sur terre. Il faut apprendre à vivre de nouveau en symbiose. »
Marline Côté le confirme, « on s’est donné un grand défi en matière de développement durable et ça nous a poussé à changer nos façons de faire. Ça représente des changements dans la gestion de nos opérations et des services aux participants, mais je suis persuadée que les coureurs vont bien comprendre le bien-fondé de tout ça. » Notons au passage que la course se déroule dans une réserve naturelle classée par l’UNESCO.
Parmi les changements liés à cette nouvelle vision, l’organisation s’est penchée sur son empreinte écologique. « Une course, ça peut être un gros générateur de déchets. Alors on voulait réduire la production de ceux-ci, explique Marline Côté. Ainsi, on intègre le compostage malgré le fait que l’on doit le faire de façon autonome puisque la municipalité n’a pas les installations nécessaires. Pour l’offre alimentaire, on est allé chercher un plat bio fait avec des produits de la région. On tente aussi de réduire le papier au maximum. Nos communications se font davantage par voix électroniques. Les gens vont quand même être gâtés, mais on a posé une réflexion sur les cadeaux offerts et ils seront écoresponsables. »
Sébastien Côté confie aussi être fier de l’apport de l’UTHC à la recherche sur la sclérose en plaques et souhaite rappeler à tous que leur contribution est importante et significative. « Je suis fière de voir que tous ensemble on est capables de faire des choses qui ont une valeur pour la société. »
Les courses, qui se conclueront toutes à la station de ski du Mont Grand-Fonds, permettront aux athlètes de démontrer leur savoir-faire sur des distances allant de 5 km à 125 km, en passant par un 10 km, un 28 km, un 42 km et un 65 km, sans oublier le sympathique kilomètre pour les enfants.
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