Photo : Steve Roberts – Barking Monkey Studio
Dans quelques jours, le samedi 6 mai, 160 participants prendront d’assaut la BlackFly, une course d’ultra-marathon en sentier chronométrée de trois, six ou 12 heures, qui consiste à parcourir, le plus de fois possible, une boucle de cinq km avec 200 mètres de dénivelé positif. Il s’agit de la première course d’une série de trois, qui se tiendront cette année dans le parc de la Gatineau.
Mathieu Lefèvre, cofondateur de 3BeaversRacing, l’organisation qui est derrière cette série de courses, explique qu’ils misent sur le « branding » ainsi que le bouche-à-oreille pour se faire connaître. « Nos logos sont vraiment cool. Celle qui en a fait le design a déjà travaillé pour Disney », se targue-t-il. L’organisation veut aussi gâter les participants. « On aime offrir des “goodies” à nos coureurs. Par exemple, les participants du 12 heures de la BlackFly recevront un manteau à capuchon de haute qualité », dit-il.
Toutes les courses de 3BeaversRacing offriront d’ailleurs « l’inattendu et le dépassement » aux participants. « Notre première motivation, ce n’est pas de faire des profits, c’est de livrer une expérience hors du commun », affirme Mathieu. « Mes partenaires Ray Zahab et Sereena Trottier et moi-même, on est des passionnés de course. On puise dans tout ce qu’on a aimé dans les courses auxquelles nous avons participé pour en créer de nouvelles. »
L’édition 2018 annonce déjà ses couleurs
La première édition de la BlackFly n’a pas encore eu lieu, que Mathieu Lefèvre prévoit déjà une profonde métamorphose de l’évènement en 2018. BlackFly s’annonce en effet encore plus extravagante à compter de l’an prochain puisque cette course s’étalera alors sur deux jours, avec de la course en sentier la première journée et du vélo de montagne la seconde journée.
De plus, BlackFly aura lieu quatre fois par année, soit chaque saison. Chaque course prendra l’allure d’un festival, avec du camping, de la nourriture, des conférences, des kiosques de fournisseurs d’équipements et des films projetés en soirée.« On veut vraiment créer une atmosphère festive », explique Mathieu avec enthousiasme.
Bad Beaver Ultra et Midnight Moose Ultra
Les deux autres courses qui sont également au programme de 3BeaversRacing pour l’année 2017 dans le parc de la Gatineau sont la Bad Beaver Ultra, en juillet, et la Midnight Moose Ultra, en septembre.
La Bad Beaver Ultra est une course par étapes qui couvre 150 km sur trois jours. Après avoir testé cette course avec 20 participants en 2016, elle se tiendra cette année avec une limite de 30 coureurs. « La logistique d’une course par étapes est bien plus complexe. C’est pour ça qu’on limite le nombre. C’est un marché de niche, mais on veut se tailler une place. L’année dernière, on a eu des coureurs des États-Unis et de l’Angleterre », explique-t-il.
En septembre, la Midnight Moose Ultra proposera de son côté une formule totalement différente. Il s’agit d’une course de nuit que les participants devront terminer avant le lever du soleil, pour ceux qui font le 50 km, ou avant le coucher du soleil, pour ceux qui font le 100 km. Une distance de 25 km est aussi proposée.
Une passion pour l’ultra développée à l’étranger
Mathieu explique qu’il a découvert les courses nocturnes lors de son séjour à Hong Kong, où il a habité plus de trois ans pour accompagner sa conjointe qui œuvrait pour le ministère des Affaires étrangères. « C’est une ville entre l’océan et la montagne. Là-bas, la course c’est comme le hockey ici. Tout le monde court. Il y a des courses toutes les fins de semaine et beaucoup de courses se font de nuit ».
L’initiation à la course en sentiers a d’ailleurs commencé par un premier défi de taille pour Mathieu Lefèvre, avec la réalisation d’un 100 km. « À l’école de mes enfants, un parent m’a interpellé pour que je joigne son équipe afin de compléter le Oxfam Trailwalker. Je suis le seul de l’équipe à avoir complété l’épreuve en 32 heures, presque entièrement à la marche. Ça été une expérience horrible pendant l’événement, mais extraordinaire après l’avoir complétée », se souvient-il.
Cette première expérience a fait naître une passion. « J’ai participé à beaucoup de courses de 50 km ou de 100 km depuis ce temps. Je ne suis pas le meilleur, mais je termine presque toujours dans le top 10 ou le top 50 », affirme-t-il. Cette passion lui a également permis de perdre plus de 37 livres et de voyager à travers le monde pour réaliser des ultras en Équateur, en Jordanie, au Japon et en Islande.
Le Québec : un terreau fertile d’athlètes selon Mathieu Lefèvre
Malgré tous ces accomplissements, l’athlète de 44 ans a eu du mal à s’adapter aux sentiers du Québec. « À Hong Kong, les montagnes sont abruptes, mais les longues descentes permettent de se reposer. De plus, à cause de l’érosion, il y a souvent des escaliers aménagés dans les sections les plus en pente », explique-t-il.
Au contraire, au Québec, les sentiers sont moins escarpés, mais ils nous font descendre et monter sans arrêt. « C’est sans compter les racines, omniprésentes au Québec et quasi absentes à Hong Kong. On se fatigue plus vite à sauter et contourner les racines », observe-t-il.
Ces difficultés ont cependant certains avantages pour nos coureurs Québécois, croit Mathieu. « Je pense que nos sentiers favorisent nos athlètes. La renommée des coureurs québécois est excellente et cela va s’accélérer avec l’explosion actuelle de la course en sentier », affirme le coureur.
Quand on demande à Mathieu qu’elle est sa profession, il est d’ailleurs facile de deviner où est sa vraie passion. « Je suis directeur dans la fonction publique fédérale, mais j’aime bien mieux me présenter comme le cofondateur de 3BeaversRacing », conclut-il, en invitant les gens à se déplacer en Outaouais pour essayer l’un de ses trois évènements.