Mathieu Blanchard écrase la concurrence à Bear Mountain; plusieurs Québécois sur le podium

Mathieu Blanchard – Photo : Vincent Champagne

DISTANCES+ À BEAR MOUNTAIN – Pour la deuxième année consécutive, mais cette fois sous un soleil radieux, le champion montréalais de course en sentier Mathieu Blanchard a remporté l’ultra de 80 km de la série The North Face Endurance Challenge à Bear Mountain, dans l’État de New York. Chez les femmes, c’est aussi une Québécoise, Sarah Verguet-Moniz, qui l’a emporté.

Plusieurs autres coureurs de la Belle Province ont brillé, comme Sarah Bergeron-Larouche (1ère femme du 50 km), Rémi Poitras (3e homme du 50 km), Scott Sternthal (1er homme du marathon), et Olivier Gagnon (3e homme du marathon).

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Bear Mountain est la première grosse compétition de la saison pour les Québécois, qui s’y rendent en masse afin de valider leur entraînement hivernal. Cette année, près de 200 participants du Québec y étaient inscrits, un record.

Frais comme une rose à l’arrivée – « ça va, ça va, c’est relaxe », disait Mathieu Blanchard dans les minutes suivant sa victoire -, il a confessé qu’il aurait « pu pousser plus fort », mais qu’il s’est « battu » contre lui-même vers la fin pour atteindre son objectif de courir la distance en moins de 7 heures.

Si son temps exact de course est de 7 h 01, c’est parce que l’ultra fait un peu plus de 80 km, mais à cette distance précise, Mathieu assure que sa montre indiquait 6 h 58. « Le faire en moins de 7 heures, c’était l’objectif que je m’étais fixé il y a six mois, mais je ne pensais pas que ça marcherait », a confié Mathieu à Distances+ sous l’arche d’arrivée.

« J’avais réduit énormément mon volume depuis un mois et demi à cause de ma bandelette (syndrome de la bandelette ilio-tibiale) et je pensais que mes jambes allaient lâcher au 50e km, mais elles ont tenu tout le long, a-t-il expliqué.

« Je suis vraiment content, j’ai réussi à le faire! » « J’ai trouvé ça beaucoup plus facile que ce que j’avais imaginé ». «Je pense que c’est le premier ultra que je fais où je n’ai aucun down ». Les quelques phrases du genre lâchées par Mathieu à ses amis dans l’après-midi démontrent bien dans quelle forme l’ingénieur de 30 ans s’est présenté à la compétition. Au final, il a terminé 28 minutes avant le deuxième coureur et a amélioré son temps de 31 minutes par rapport à l’année passée.

Après la TransMartinique et les Traces du nord Basses-Terre en Guadeloupe, des ultras qu’il a remportés respectivement en décembre et en février, Mathieu a trouvé beaucoup plus simple cette course dans des sentiers pourtant reconnus pour leur quantité impressionnante de grosses roches désagréables sous les pieds. « Des ultras comme ça, dans la jungle, ça t’amène loin, alors le 80 km après, c’est pas mal plus facile », constate-t-il.

La championne venue du nord (de l’Abitibi!)

Sarah Verguet-Moniz
Sarah Verguet-Moniz – Photo : Vincent Champagne

Il a fait chaud samedi. La température a assommé les Québécois peu habitués à cette chaleur à ce moment de l’année. Mais le choc thermique n’a pas empêché l’Abitibienne Sarah Verguet-Moniz, qui vit encore avec la neige dans sa région nordique, de monter sur la première marche du podium.

« Il a fait un peu chaud, mais on ne se plaindra pas », a-t-elle déclaré à Distances+ quelques minutes après sa victoire, collectée en 9 h 21.

« Je ne m’attendais pas à gagner, c’est sûr que c’est une belle surprise », a-t-elle dit.

« Je me sens étrangement très bien! Je ne suis pas trop rackée. J’ai les jambes qui seraient capables de faire une couple de kilomètres encore. Je suis vraiment contente, pour vrai », a-t-elle ajouté.

« C’était pas si pire les roches », jure-t-elle, alors que tout le monde ne parle que de cette fameuse rocaille qui en ralentit plus d’un. « Oui, il y avait beaucoup de roches, mais il y avait des parties très roulantes aussi. Moi, personnellement, j’aime ça quand il y a beaucoup de dénivelé. »

Détestant le froid, la coureuse s’entraîne sur tapis tout l’hiver. Si cette technique en fait sourciller quelques-uns quant à son efficacité en vue d’un ultra en sentier, Sarah se dit « vendue » au tapis roulant. 

« J’ai peaufiné ma technique de course, parce que la foulée ne se modifie pas. Quand on est dehors, sur la glace, on fait des plus petits pas, alors j’ai travaillé ma vitesse. Moi, le tapis roulant, j’y crois beaucoup! »

En septembre 2017, Sarah avait créé la surprise en prenant la troisième place du 125 km de l’Ultra-Trail Harricana, alors qu’elle débutait en course en sentier. Distances+ n’a d’ailleurs pas hésité à la placer sur la liste des athlètes à surveiller cette saison, ce qu’elle nous confirme.

Des bons résultats sur le 80

Elliot Cardin et Mathieu Blanchard
Elliot Cardin et Mathieu Blanchard – Photo : Vincent Champagne

Sur le 80 km, notons l’excellente performance d’Elliot Cardin, rentré en 7e position. Le coureur de Cowansville avait terminé second l’an dernier, mais s’est trouvé dans une mauvaise journée, lui qui n’est pas habitué à ne pas monter sur le podium.

Dès le 30e kilomètre, au ravito de Camp Lanowa, il confiait à Distances+ que c’était « rough ». Peu souriant, paraissant un peu à plat, le jeune maçon est reparti avec « les jambes qui chauffent ».

Dans une finale spectaculaire, il a essayé de gagner une position en sprintant dans les derniers mètres, sans arriver à dépasser le coureur précédent. « J’étais juste vraiment écoeuré à la fin! Elle est souffrante cette course-là », a-t-il lâché, heureux d’avoir terminé, après 7 h 57 de course.

Les garçons C.U.T.E.
Les garçons C.U.T.E. – Photo : Vincent Champagne

C’est toute une tribu d’amis qui avait fait le voyage jusqu’à Bear Mountain pour le week-end, dont plusieurs garçons du nouveau groupe des C.U.T.E, ces « Coureurs utilitaires transpirant l’espresso » qui partagent quelques kilomètres de course les matins en semaine. Parmi eux, Charles Benoit est rentré dans le top 10, terminant en 9e position (8 h 19).

Chez les femmes, notons la performance de Sandrine Bureau, de Sutton (13e – 12 h 33).

Sarah Bergeron-Larouche imbattable

Sarah Bergeron-Larouche
Sarah Bergeron-Larouche – Photo : Vincent Champagne

Sur la distance de 50 km, c’est une Sarah Bergeron-Larouche en pleine forme qui l’a emporté chez les femmes, en 4 h 56. L’athlète de Trois-Rivières, un peu comme Mathieu Blanchard, remporte toutes les courses auxquelles elles participent.

Ce n’est pas pour rien que les deux coureurs ont été désignés « Athlètes de l’année 2017 de Distances+ ».

C’est la deuxième fois, sur trois participations, que Sarah gagne cette course. Elle avait terminé deuxième il y a quelques années, notamment parce qu’elle avait couru avec un bras dans le plâtre.

« C’était pas facile, a-t-elle reconnu. C’est un parcours difficile. Il y a vraiment beaucoup de roches ici. J’ai hâte de courir dans nos sentiers québécois! »

Pour sa première compétition de la saison, Sarah s’est dite satisfaite d’avoir pu faire une bonne préparation, notamment en pratiquant plusieurs sports pendant l’hiver.

Rémi Poitras sur le podium

Rémi Poitras à son arrivée
Rémi Poitras à son arrivée – Photo : Vincent Champagne

Le Néo-Brunswickois Rémi Poitras, qui effectue sa résidence en médecine en Gaspésie, a pris trois jours pour descendre jusqu’à Bear Mountain, s’arrêtant en route chez son ami Elliot Cardin.

Le voyage en aura valu la peine, puisqu’il s’est classé troisième, en 4 h 36. « J’ai été un peu chanceux, parce qu’il y avait deux coureurs qui étaient fatigués à la fin et j’ai réussi à les dépasser dans les deux derniers kilomètres », a-t-il expliqué sous la tente des arrivées.

« Les sensations étaient bonnes jusqu’au 30e km. À partir de là, j’ai commencé à trouver ça assez difficile. Mon but, c’était de maintenir. J’ai essayé de m’accrocher aux gars.

« C’est une course assez difficile, mais ça démarre bien la saison un résultat comme ça », a-t-il dit.

Les Québécois se démarquent aussi sur le 50

Matthieu Pelletier
Matthieu Pelletier – Photo : Vincent Champagne

Le coureur montréalais Matthieu Pelletier, qui tentait pour la première fois sa chance sur une distance de 50 km, a réussi une belle performance en terminant en 6e position (4 h 45). « Claqué », était le premier mot qui lui venait en bouche au moment de franchir l’arche.

Un autre montréalais, Xavier Aubut, est arrivé 9e (4 h 50).

Chez les femmes, une digne représentante du Club de trail de Montréal, Catherine Morin, a manqué de justesse au podium en terminant 4e (5h45). Anne Roisin, d’Ayer’s Cliff, a terminé 10e (6h06). Sonia Santerre, de Chambly, est arrivée 12e (6h11).

Deux Montréalais sur le podium du marathon

Scott Sternthal
Scott Sternthal – Photo : Vincent Champagne

Enfin, ce sont deux Montréalais qui ont pris la première et la troisième marches du podium au marathon.

Scott Sternthal l’a emporté en 4 h 02, alors que le chirurgien en résidence Olivier Gagnon a terminé en 4 h 09.

Plusieurs dizaines de Québécois ont pris part aux plus petites distances du dimanche, les 5 km, 10 km et demi-marathon, sous un ciel couvert et une légère pluie.

Plus de 3200 personnes, en très grande majorité américaines, étaient inscrites à l’une ou l’autre des huit courses du weekend.

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