Avec une toute nouvelle organisation et de nouveaux parcours offerts en juin 2019, l’Ultra-Trail des Chic-Chocs (UTCC) ambitionne être bien plus que le simple successeur de l’Ultra-Trail du Mont-Albert. Misant sur une collaboration étroite avec les acteurs du milieu et un territoire immense, l’organisation compte réintroduire le 100 miles en 2020 et créer un tout nouveau 200 miles en 2021. L’UTCC vise grand : devenir un des plus grands événements de course en sentier en Amérique du Nord.
Après quatre éditions, l’abandon de l’Ultra-Trail du Mont-Albert, il y a un an, avait créé une certaine surprise dans la communauté de la course en sentier. C’est Choc Événements, un organisme à but non lucratif basé à Sainte-Anne-des-Monts, qui reprend la barre avec un plan de développement particulièrement ambitieux.
« À la base, il fallait négocier un protocole d’entente avec la SEPAQ puisque notre course se déroule à 100 % dans le parc national de la Gaspésie. On a conclu une entente de 5 ans. On a déjà fait nos preuves avec le Défi la plage, une course de 25 km sur les plages de Sainte-Anne-des-Monts qui en sera à sa troisième édition en 2019 », explique Alexis Poirier, président du CA de Choc Événements.
Si le marathon et le demi-marathon empruntent sensiblement les mêmes parcours que ceux de l’Ultra-Trail du Mont-Albert, le 100 km est maintenant un aller-retour de 51 km.
« Notre 100 km a 4660 m de D+, ce qui le compare à Harricana, précise-t-il. Ce qui est intéressant avec notre 100 km, c’est qu’on peut le faire en équipe de deux à quatre personnes. On a également ajouté un 10 km dans le secteur duLac-aux-Américains. On monte les gens en autobus et ils redescendent jusqu’au centre de service du parc. C’est un 10 km avec un dénivelé négatif, un super trajet pour quelqu’un qui veut s’initier à la course en sentier. »
Un 200 miles et une visibilité internationale
L’ajout de distances plus longues va nécessiter l’emprunt de territoires à l’extérieur du parc national de la Gaspésie. « En termes de logistique, ce n’est pas la même chose. On a énormément de territoire. On pourrait partir en arrière de Matane et aller courir jusqu’au mont Albert, et franchir des distances de plus de 300 km. Ce qui est vraiment exceptionnel avec nos parcours, c’est qu’on est à 98 % en single track », précise Alexis Poirier.
Pour cette première édition, l’organisation compte investir dans la captation d’images avec des drones. « L’intention, c’est de devenir un événement télévisé pour créer un engouement international pour la région. On va aller chercher beaucoup d’images pour trouver une chaîne privée qui accepterait de téléviser les éditions futures. Un drone au sommet du mont Albert, ça va donner des images incroyables », explique-t-il avec enthousiasme.
Des ravitos haut de gamme
Cette année, une cinquantaine de bénévoles devraient prêter main-forte à l’événement qui veut résolument prendre une saveur gaspésienne.
« On se veut une région gourmande et on travaille avec les artisans locaux. On a même une entreprise qui fabrique des barres d’énergie vegan. Dans nos ravitos, on va retrouver des fruits de mer et des produits de chocolateries de la région. On veut sortir du modèle chips/Pepsi/Jelly Bean pour que nos ravitos deviennent notre marque de commerce. Je pense que les gens vont en avoir pour leur argent », affirme-t-il.
La gastronomie locale sera également à l’honneur dans un village temporaire aménagé près du centre de service du parc. « Les départs et les arrivées se feront là. Il va y avoir de la musique, de l’animation, des kiosques, de la nourriture que les accompagnateurs pourront acheter. On a huit microbrasseries en Gaspésie, on ne manquera pas de bière », s’amuse-t-il à préciser.
Des défis en perspectives
Organiser une course dans le parc national de la Gaspésie comporte son lot de difficultés.
« On a le défi des communications puisqu’on est dans du back country extrême et les cellulaires ne fonctionnent pas. On va également assurer, à l’interne, la sécurité et le soutien médical avec des amis médecins et infirmiers qui vont nous aider. On y va avec l’authenticité gaspésienne et le travail d’équipe », précise le responsable.
L’autre défi qu’aura à gérer l’organisation est la période d’inscription qui vient tout juste de débuter alors que de nombreux coureurs sont déjà inscrits à d’autres événements.
« On a annoncé notre événement assez tardivement, le temps d’avoir toutes les autorisations. À la dernière édition de l’UTMA (NDLR: en 2017), il y avait entre 600 et 700 participants. On n’a pas des objectifs aussi élevés pour notre première édition et il faut considérer qu’on est le week-end (du 21 au 23 juin 2019) entre le Gaspesia 100 et le Québec Mega Trail. Mais avec la popularité de la course en sentier, j’ai confiance qu’on va atteindre nos objectifs. »
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