Ce n’est pas une course en sentier, mais le volet ultra du défi intéressera plus d’un coureur en montagne. N’est-ce pas le rêve de bien des coureurs en sentier de gravir un jour l’Everest? C’est ce que propose le Défi Everest, organisé à Rivière-du-Loup depuis 2013, dont la quatrième édition se déroulera d’aujourd’hui à dimanche dans la mythique côte Saint-Pierre.
À la base un événement grand public s’effectuant à la marche, en équipes de 3 à 15 personnes, le Défi Everest propose depuis l’an dernier un volet longue distance, dénommé le Macadam Ultra. En solo, ce sont 30 participants qui attaqueront cette année la côte asphaltée de 500 mètres, au beau milieu de la ville de Rivière-du-Loup, dans le cadre de ce volet ultra. Ils devront réaliser, en 48 heures, un minimum de 48 montées, correspondant à 48 km, soit une distance pouvant être classée dans la catégorie des ultramarathons, ou jusqu’à 150 montées, pour atteindre en altitude l’équivalent des 8848 mètres de dénivelé de l’Everest.
Défi ambitieux et loin d’être à la portée de tous? Les participants n’ont pourtant pas nécessairement le profil de l’athlète. « C’est un beau grand défi, mais accessible à tous parce que chacun est libre de se fixer son propre objectif. La barrière de 48 heures donne une bonne latitude pour y aller à son rythme et il n’y a pas de podium, pas de classement. Chacun fait son sommet, son Everest, et le fait d’abord pour soi. C’est la beauté de l’événement », explique Martin Cloutier, enseignant en éducation physique et ambassadeur jeunesse pour le Défi Everest.
Ce dernier est d’ailleurs le seul à avoir effectué les 150 montées en solo lors de la première édition du Macadam Ultra, en 2015, qui ne réunissait alors qu’une poignée de participants. Il offre cette année son soutien comme bénévole et a notamment animé des ateliers préparatoires pour les personnes inscrites au volet ultra.
Le premier conseil qu’il a donné aux participants : s’attendre à ce que tout ne se déroule pas comme prévu. « Je compare le Macadam Ultra à un accouchement », rigole Martin. « Tu espères que ça va se dérouler d’une telle façon, mais ça ne se passe jamais comme tu l’as planifié. Il faut que tu sois prêt à modifier tes plans parce que c’est sûr qu’ils vont changer ». Blessures, fatigue, pensées noires, les hauts et les bas sont inévitables, et il n’y a pas de recette magique pour les éviter. « Le Macadam, ce n’est pas 150 montées, c’est 150 descentes, dans une côte asphaltée! On doit d’abord appréhender la descente. C’est elle qui fait mal », avertit Martin.
Heureusement, avec le soutien de la communauté, l’ambiance sur le site et tous les services offerts (massothérapie, approvisionnement, etc.), les conditions sont réunies pour faciliter l’atteinte des objectifs de chacun. « Je m’attendais à ce que ce soit monotone comme défi. Je déteste faire des allers-retours! Et je n’aime pas vraiment m’entraîner dans la côte Saint-Pierre », souligne Martin. « Mais, finalement, chaque ascension est unique parce que tu rencontres continuellement des gens avec qui tu échanges et qui rendent le défi divertissant et les moments de solitude bien plus agréables! ».
Le Macadam Ultra est d’ailleurs un bon laboratoire pour les coureurs d’ultramarathon qui souhaitent essayer du matériel, des aliments et de nouvelles techniques d’entraînement, croit Martin. « Tu peux tout le temps te racheter parce que tu peux toujours te réajuster. Tout est à proximité ».
Le départ du Macadam Ultra du Défi Everest se fera à 15 h, ce vendredi 2 septembre. Dimanche, les participants partageront la côte avec plus de
1 000 personnes relevant le défi en équipe. Événement de collecte de fonds, le Défi Everest a mobilisé, depuis ses débuts en 2013, plus de 3 000 participants et amassé plus de 500 000 $ pour des centaines d’organismes jeunesse partout au Québec.