Karine Darche lors du Bromont Ultra – Photo : Patricia Daigle
Six femmes étaient inscrites à l’épreuve de 160 km lors du dernier Bromont Ultra, qui s’est tenu dans les Cantons-de-l’Est les 8 et 9 octobre derniers. Seules deux d’entre elles ont réussi à se rendre jusqu’au bout. Karine Darche et Joëlle Hébert peuvent maintenant se dire qu’elles ont eu raison d’oser cette aventure.
Le 160 km du Bromont Ultra était leur objectif pour 2016 et elles ont tout donné pour l’atteindre. Déterminées, elles le sont toutes les deux à leur façon. Il s’agissait d’une revanche pour la gagnante, Karine, puisqu’elle avait dû abandonner l’an dernier sur le même parcours. Sa bandelette lui faisait trop mal. Pour Joëlle, c’était une distance tout à fait inconnue. Elle était la plus jeune personne inscrite à cette distance.
Des mois de préparation
Karine est mère de famille, elle a 41 ans et elle fait partie de l’organisation du Bromont Ultra en tant que directrice de course. Mais cette année, pour le jour J, elle s’était assurée qu’une amie la remplacerait.
Elle court en sentier depuis maintenant cinq ans, après un très court passage de deux mois sur la route. « Ce que j’aime de la course en sentier, c’est surtout l’inconnu. Le fait que, même si tu te sens prête au départ, tu n’as aucune garantie que tu vas finir ».
Très peu de courses officielles ont fait partie du calendrier de Karine cette année, car, pour elle, « il est important de garder de la place pour faire d’autres choses avec la famille ». Ses semaines d’entraînement dépassaient rarement les 70 km, ce qui ne l’a toutefois pas empêchée de monter sur la plus haute marche du podium.
De son côté, Joëlle représente assurément la relève de la course en sentier. Elle est toute menue et, malgré son jeune âge de 23 ans, elle a su faire démentir les sceptiques.
La saison 2016 était sa toute première saison officielle de course en sentier. Elle avait toutefois acquis une bonne expérience de course sur route au cours des cinq dernières années. Elle a d’ailleurs accompli quatre marathons.
Joëlle s’est offert le Bromont Ultra comme cadeau de fin de baccalauréat. Son entraînement a été très spécifique et ses semaines d’entraînement variaient entre 120 et 150 km de course en sentier.
« Ce que j’aime de la course en sentier, c’est de pouvoir courir au “feeling” longtemps, dit-elle. L’entraide et la solidarité représentent de belles valeurs dans le monde des sentiers et on ressent moins le côté compétitif ».
Une course difficile
« Je courais de façon bizarre », avoue Karine, qui s’est fait conseiller par une bénévole en cours de route. Elle s’est d’ailleurs vue encore une fois ralentie par sa douleur à la bandelette pendant les 40 derniers kilomètres.
Joëlle a plutôt ressenti une fatigue généralisée lors de l’arrivée de son accompagnateur au kilomètre 140. « J’ai vraiment eu un “down” et mon corps ne suivait plus. Mais grâce aux encouragements de mon copain, des bénévoles et des autres coureurs, le sourire et la motivation sont revenus. Une course, c’est vraiment 70 % de mental et 30 % de physique rendue là », dit Joëlle.
Sa plus grande peur, que partagent bon nombre de coureurs, était de se retrouver seule au fin fond des bois en plein cœur de la nuit. Or, elle a eu la chance de partager plus de 120 km avec deux autres coureurs qui l’ont très certainement « sauvée » et « protégée » du grand méchant loup.
Pour sa part, Karine n’a aucunement eu peur de se retrouver seule en forêt, bien que, lors de l’édition 2015, les hurlements d’un coyote l’aient fait courir plus rapidement… « Il suffit de ne pas y penser », dit-elle.
Déjà 2017 en vue…
Les deux finissantes du 160 km du Bromont Ultra pensent déjà être de retour dans les sentiers lors de l’événement en 2017. L’une veut améliorer son temps et l’autre souhaite conserver son titre.
Elles espèrent que d’autres femmes seront tout aussi déterminées qu’elles. Pour Karine et Joëlle, les filles sont capables de tout.