Bromont Ultra 2017 : en croissance, avec des inquiétudes

Photo : Bromont Ultra

Ce sont plus de 1500 coureurs qui prendront part aux différentes épreuves du Bromont Ultra ce weekend, dont quelques vedettes surprises. Le fondateur de l’événement, Gilles Poulin, explique à Distances+, avec enthousiasme, l’évolution du Bromont Ultra, même si quelques nuages pointent à l’horizon.

Pour sa quatrième édition, le Bromont Ultra promet d’offrir un mélange de traditions et de nouveautés. Tous les parcours seront les mêmes sauf le 25 km qui est modifié. « On a ajouté plus de sentiers ‘’single track’’. Si quelqu’un veut savoir c’est quoi courir un ultra sans avoir à courir 12 heures, le parcours du 25 km est assez fabuleux », résume Gilles Poulin.

C’est au niveau de la restauration que l’on retrouve le principal changement. « Il va y avoir un resto qui sera ouvert 24 heures sur 24 pour les coureurs, les amis et les bénévoles. Ce sera gratuit pour les coureurs et les bénévoles et coûtera 5 $ pour les invités, précise Gilles. Ça va être intéressant pour ceux qui courent en équipe toute la nuit et qui ont droit à deux repas. »

Des grillades accompagnées de salade seront servies. « Un jeune chef de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec va superviser la préparation de la nourriture. Il va être assisté de toute une équipe de bénévoles pour cuire et servir ».

La popularité des longues distances

Un autre grand changement cette année, c’est la hausse appréciable du nombre de participants pour certaines distances. « À date, on est passé, par rapport à l’année dernière, de 50 à 85 coureurs pour le 160 km et de 80 à 125 pour le 80 km. Le 55 km est stable à environ 110 personnes. Là où on a moins de gens, c’est pour le 2 et le 6 km, mais pour ces distances, les gens ont tendance à s’inscrire à la dernière minute. »

Une nouvelle consigne sera également de mise pour certaines épreuves. « On exige dorénavant le téléphone cellulaire pour les longues distances. C’est important, c’est une question de sécurité », rappelle-t-il.

Cette année, un montant de 2000 $ sera offert au coureur qui sera en mesure de compléter l’épreuve du 160 km en moins de 20 heures. « Le meilleur temps, c’est Sébastien Roulier en 21 heures, précise-t-il. Pour réussir, il faut donc être 10 % plus vite et ça être ‘’tough’’. Le 2000 $ ce n’est pas une bourse, c’est pour le remettre à la cause de son choix, mais le gagnant garde le reçu d’impôt pour lui. »

Des élites et des vedettes

Plusieurs coureurs élites seront présents au 160 km, dont Alister Gardner qui revient gonflé à bloc après avoir couru le Salomon Glen Coe Skyline en Écosse. Alister espère atteindre l’objectif de 20 heures. « C’est un bel objectif, mais ça dépend de plusieurs facteurs. J’aimerais essayer si tout va bien », explique Alister.

Des invités de marque prendront aussi part à l’événement. « Il y a Pierre Lavoie, qui pourrait faire un top 10 selon moi. Il y a également le retour de Joan Roch et c’est sûr qu’on va l’accueillir à bras ouvert, ça été un super bon porte-parole », explique Gilles.

Un défi logistique

Comme l’explique le fondateur, c’est une armée de 250 à 300 bénévoles qui est requise pour l’événement. « Le fait qu’il y ait 11 courses et que ça se déroule sur 48 heures, ça prend beaucoup de monde. Heureusement, 85 % des bénévoles reviennent d’une année à l’autre. Faut dire que l’expérience en tant que bénévole est presque aussi trippante que l’expérience coureur. On passe la fin de semaine ensemble, c’est très convivial et familial. »

Le balisage des 80 km de sentier débute une semaine avant l’événement. « Un bénévole fait le tour des 80 km en moto, deux heures avant le départ de la course, pour s’assurer que tout est beau. De notre côté, on met plus de balisage que moins, mais malgré tout, il y a des gens qui se perdent chaque année, c’est inévitable. Tu clignes des yeux et tu peux rater un tournant », dit-il.

Une réalité qui ne semble pas être comprise par tous. « Un coureur est venu m’engueuler l’année dernière parce qu’il s’était perdu. J’ai juste pointé le fait qu’ils étaient 120 au départ et qu’il était le seul à s’être égaré à cet endroit-là. Ça l’a calmé », se rappelle-t-il.

Une menace pour le Bromont Ultra

Une cinquième cause est venue s’ajouter cette année à la levée de fond, la sauvegarde du parc des Sommets. « Ce terrain doit être racheté en janvier sinon un promoteur mettra la main dessus. Pour le Bromont Ultra, il y a 13 km qui passe là-dedans et c’est de la maudite belle ‘’trail’’. Il faut garder nos sommets inviolés, il y en a sept et il faut sauver les trois derniers », explique-t-il avec conviction.

La levée de fond est en avance de 20 % environ sur l’objectif fixé. « On espère se rendre à 200 000 $. Le coût du terrain, c’est 7 à 8 millions, et avec l’effort collectif de la région et l’aide gouvernementale, on est rendu à 6 millions, on est plus près que plus loin », explique-t-il.

Malgré cette menace, Gilles est confiant en la pérennité du Bromont Ultra. « Je vais faire le 25 km, mais je me promets de faire le 160 km l’année prochaine pour le cinquième anniversaire de l’événement. »

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