Connaissez-vous bien les « bébittes » qui assaillent le coureur?

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Photo : Pixabay

C’est l’une des réalités des coureurs en sentier : les « bébittes »! Lorsqu’on court, elles n’arrivent pas à nous rattraper, mais il suffit d’un instant de pause pour se faire attaquer par ces buveurs de sang invétérés. Dans le cadre de notre minisérie sur les insectes et les coureurs, nous répondons aujourd’hui à une question de base : qu’est-ce qu’un insecte piqueur?

Yann Gobeil est biologiste et entomologiste et il œuvre pour FaunENord, l’une des références scientifiques en développement durable au Québec. « Il existe de nombreuses espèces qui tombent dans la catégorie des insectes piqueurs au Québec, dit-il. On peut les répartir en deux groupes : les hématophages et les non-hématophages. »

Les hématophages sont des insectes qui se nourrissent du sang d’autres animaux. Pour ce faire, ils piquent ou ils mordent, explique le spécialiste. Au Québec, on en compte quelques dizaines d’espèces. Les plus susceptibles d’ennuyer les coureurs peuvent être classées au sein de quatre familles de mouches, soit :

  • les brûlots (cératopogonidés)
  • les maringouins (culicidés)
  • les mouches noires (simuliidés)
  • les taons (tabanidés).

Aux dires du biologiste, « vous trouverez certes étonnant, mais c’est le nectar des fleurs qui constitue l’aliment de base de ces insectes piqueurs [et non les jarrets des coureurs, NDLR]. Toutefois, les femelles requièrent un supplément de protéines pour assurer le bon développement de leurs œufs. Elles vont le trouver dans le sang des animaux ou des humains. Les femelles peuvent piquer plus d’une fois, et prennent quelques jours pour digérer le sang avant la ponte. Celle-ci a lieu dans divers types de milieux humides, et ce, en fonction des espèces. »

Des insectes utiles à la biodiversité

Les larves de la plupart des espèces sont aquatiques et se nourrissent de très fines particules de matière organique présentent dans l’eau. Elles participent donc au recyclage des nutriments dans la nature, explique Yann Gobeil.

Dans certains cas, notamment chez la famille des taons, les larves sont plutôt prédatrices. Toutes ces larves sont, en outre, une source de nourriture abondante pour de nombreux autres animaux (invertébrés prédateurs, amphibiens, poissons, mammifères).

Pourquoi piquer?

Pour le biologiste, et ce « chez les non-hématophages, comme les abeilles et les guêpes, la piqûre joue un rôle défensif. Les ouvrières de ces espèces travaillent fort pour construire un nid, accumuler de la nourriture, élever leurs larves et entretenir leur reine. Ces acquis doivent être protégés contre tout agresseur pour assurer la survie de la colonie. Le coureur qui passe trop près des nids ou marche dessus sera considéré comme une menace. Alors elles se mettront en chasse du passant, croyant à tort, le nid attaqué. »

Yann Gobeil suggère « d’être attentif à son environnement, de sorte à cohabiter pacifiquement avec ces animaux, si importants pour la pollinisation des plantes et le contrôle des insectes nuisibles. »

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