Julien Moreau, l’éco-aventurier contre le « génocide planétaire »

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Photo : Hugo Doc

En 2018, Julien Moreau a fait un tour de France en réalisant un triathlon monumental. Le Breton originaire de Saint-Malo raconte cette folle aventure dans son livre L’éco-aventurier, mon tour de France au service de l’environnement, dans lequel il détaille comment il lutte contre la détérioration par l’homme de la planète.

Il a parcouru 5783 km en 161 jours. Cette performance aurait pu lui valoir l’attribution du record du monde du triathlon le plus long s’il n’avait pas utilisé des palmes lors de la partie natation.

Pour réaliser la partie sportive de son exploit, Julien Moreau a roulé 4550 km à vélo en partant de Paris pour rejoindre Marseille, en passant par Strasbourg, Calais, Saint-Malo, La Rochelle, Bordeaux ou encore le Pays basque. Le tout en 68 jours, soit une moyenne de 67 kilomètres par jour, en transportant tout le matériel de son aventure dans ses sacoches. Il a ensuite nagé de Marseille à Monaco, en tirant une planche dans laquelle il avait placé son matériel de 25 kg sur 290 km. Il a terminé son périple par 943 km de course à pied en 61 jours, traversant montagnes, forêts, champs et routes, sac dans le dos et un autre sur le ventre, pour rallier la capitale.

Mais ce qui fait de lui ce qu’il appelle un « éco-aventurier », c’est qu’à chaque étape, il s’est arrêté dans des écoles pour faire une conférence écologiste et faire du « lobbying citoyen » en rencontrant des chefs d’entreprises et des élus politiques, inspiré par Nicolas Hulot, l’une des grandes figures de l’écologie en France.

Un aventurier et un écolo aguerri

Julien Moreau est un habitué des projets XXL, ses « éco-aventures ayant pour objectif de défendre la nature et les hommes ».

En 2013, il a réalisé le défi #Standup4Oceans, qui consistait à faire le tour de la Bretagne à bord d’un « paddle ». Il a parcouru 1220 km, seul en mer sur une planche à rame au milieu des navires voguant dans les eaux bretonnes. Ses objectifs : dénoncer la pollution marine et encourager le nettoyage des plages.

La même année, il avait gravi le Stok Kangri, une montagne de l’Himalaya, en Inde, dont le sommet culmine à 6153 m d’altitude.

En 2016, il s’était lancé dans son aventure #Swim4Ocean, se jetant à l’eau depuis l’île anglo-normande de Jersey pour rejoindre sa ville d’origine, Saint-Malo, soit environ 70 km à la nage, sans palme, en quatre jours, avec en toile de fond un « message essentiel : 960 kg de déchets sont déversés chaque seconde dans les océans ».

L’athlète au mental d’acier carbure aux défis et aux expériences sportives insolites qui lui permettent de repousser sans cesse ses limites tout en rencontrant un maximum de monde à sensibiliser, en tentant notamment de convaincre les sceptiques qu’il y a urgence et qu’avant de prétendre changer le monde, chacun doit changer le sien, et ses habitudes néfastes pour l’environnement.

Enfin, quelques mois après son gigantesque triathlon, il a débuté un nouveau tour de France, à la voile cette fois. Il a parcouru 3460 km en solitaire, afin d’influencer la loi sur l’économie circulaire pour faciliter et instaurer dans les écoles la mise en place du tri-sélectif, du compostage et des récupérateurs d’eau de pluie.

Génocide planétaire

Pour Julien Moreau, les performances sportives ne sont qu’un prétexte pour sensibiliser la population et surtout les plus jeunes à ce qu’il nomme « le génocide planétaire ». Afin d’attirer l’attention et susciter l’intérêt de ses interlocuteurs, cet ancien diplômé d’école de commerce joue volontairement de son apparence d’aventurier lorsqu’il va à la rencontre des gens.

Dans son livre, il raconte son cheminement et pointe du doigt ce qu’il dénonce et auquel il a été confronté en sillonnant la France, comme ce vieux filet au fond de la mer duquel sont prisonnier plusieurs espèces marines. Il avait alors cessé de nager pour, avec d’autres personnes venues le soutenir, retirer ce filet de 400 m de long et de 200 kg laissé à l’abandon.

D’ailleurs, lors de sa traversée à la nage, il a pris soin d’enregistrer les coordonnées GPS des endroits où il y avait de gros déchets à retirer, toujours avec cette idée que chaque geste citoyen compte pour changer les choses. Un pas à la fois, comme lors d’un ultra.

L’éco-aventurier, mon tour de France au service de l’environnement
Julien Moreau
Éditions Hugo Doc

Un article écrit avec la collaboration de Nicolas Fréret

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