C’est maintenant une tradition hivernale en début d’année : des milliers de spectateurs ont rendez-vous avec les inspirantes projections de la tournée québécoise du Festival du film de montagne de Banff jusqu’à la mi-mars. Distances+ a assisté à l’un des événements montréalais.
Cette année, nous avons été plus frappés par les histoires en elles-mêmes que par leurs enrobages visuels. Voici nos trois coups de cœur.
«For the Love of Mary» : l’amour qui ne meurt jamais
C’est l’histoire de George Etzweiler, un Américain de 97 ans qui chausse encore ses chaussures et enfile son short taille haute pour gravir le sommet du mont Washington : près de 1500 m de dénivelé en 11,7 kilomètres.
On le voit courir à petites foulées, faisant balancer ses bras d’avant en arrière, le sourire aux lèvres, et raconter avec beaucoup d’humour de quelle façon il s’est mis à la course, à plus de 40 ans.
Dans son cœur, le souvenir d’une femme : celle qui fut la sienne, Mary. Ce n’est ni pour les médailles ni pour les records qu’il court encore, mais pour elle. C’est d’ailleurs elle qui, lorsqu’il a commencé la course, lui a offert ce t-shirt aujourd’hui un peu dépareillé, mais qu’il porte encore avec fierté et surtout beaucoup d’affection.
En 2018, il a même battu son propre record d’une minute pour se rendre jusqu’au sommet: 4:04:48.
Devant tant de résilience, de courage et d’amour, impossible de ne pas verser une petite larme.
Surface, un coup de cœur visuel.
« Surface » : une autre vision de l’océan
Pour ce qui est des images, nous avons eu un énorme coup de cœur pour «Surface», qui met en scène le photographe français Ben Thouard, qui vit à Tahiti. Passionné par l’océan, il l’a pris pendant de nombreuses années sous toutes ses coutures à travers son objectif.
Et justement, il s’en est lassé. «Je voulais donner une autre vision de l’océan», dit-il dans ce court métrage de 7 minutes. Et c’est réussi.
Le photographe s’est rendu compte un peu par hasard qu’il est parfois possible d’apercevoir les paysages majestueux de Tahiti à travers ses vagues limpides. Une perspective qu’aucun autre photographe n’avait encore explorée.
Mais, pour réaliser ces clichés, plusieurs conditions doivent être réunies, tant en ce qui a trait à la lumière qu’à la marée et même à la transparence de l’eau.
Pari réussi pour le Français qui nous offre une série de clichés saisissants de l’océan, comme on ne l’avait jamais vu.
This Mountain Life raconte une inspirante histoire de famille.
« This Mountain Life » : un impressionnant périple mère-fille
Enfin, soulignons l’épopée touchante et incroyable d’un binôme mère-fille de Colombie-Britannique à travers les Rocheuses dans le moyen métrage «This Mountain Life».
Après des mois de préparation à lyophiliser des repas et à déterminer le meilleur trajet à emprunter dans les montagnes, l’équipée entame son périple.
Pendant six mois, ces deux femmes dont la ténacité et la force de caractère ont de quoi impressionner ont marché, skié et escaladé des sommets, parfois dans un hiver rigoureux, sur 2300 kilomètres.
Le pire pour elles fut la traversée de la rivière Dean. À l’aide d’un simple canot pneumatique, le duo a bravé les eaux noires et glacées de cette bande d’eau avec courage.
Pendant près de 40 minutes, on suit le voyage de Tania et Martina, leurs galères lorsqu’elles ne mettent pas la main sur les provisions qui leur sont envoyées régulièrement par les airs, leur émerveillement devant des étendues de neiges vierges qui s’ouvrent devant elles et leur soulagement intense lorsque, enfin, elles arrivent à Skagway en Alaska.
Une belle histoire de relation mère-fille, qui n’aura fait que se renforcer durant tout ce voyage.
Vous souhaitez y aller ? Le Festival du film de montagne de Banff poursuit sa tournée partout au Québec jusqu’au 14 mars.